Le
rêve : Devenez sobre et tout tombera naturellement en
place.
La
réalité : Devenez sobre et regardez bien votre
niveau de stress culminé.
C'est un des plus beaux
paradoxes concernant le rétablissement: ce processus peut se révéler
en même temps ce qu'il y a de mieux et ce qu'il y a de plus difficile
pour les alcooliques et les dépendants. C'est particulièrement
vrai pour ceux et celles qui vivent et fonctionnent dans des conditions
stressantes.
Avant de passer en rétablissement,
les alcooliques et des dépendants avaient un antidote certain pour
gérer leur stress : Se geler. Nous nous sentions battus, fatigués?
Quelques lignes… Une dure journée ? Vite un joint... Besoin de relaxer
? Une bière froide ou un verre d'alcool... Ces solutions ne fonctionnaient
pas longtemps, bien sûr, mais bien souvent elles apportaient un soulagement
temporaire.
Puis est venu le rétablissement
et "poof" — par magie le soulagement temporaire est disparu. Que faire
alors ? La réponse réside dans une saine gestion du stress.
La gestion du stress n'est
pas la même chose que la détente. La gestion de stress est
une solution à long terme de millions de problèmes à
court terme. Un vrai programme de saine gestion de stress se centre plus
sur les sources internes de stress (celles que nous créons pour
nous de notre propre chef) que sur les sources externes (celles nous voyons
tout autour de nous et que nous blâmons pour la façon dont
nous nous sentons).
Comprendre la vraie nature
de ce qu'est le stress et la manière de gérer ce stress aide
de conceptualiser cette difficulté en termes de 1) le Problème
et 2) la Solution, comme suit :
Le Problème La Solution
Il y a deux sources primaires
de stress : les sources externes et les sources internes.
Il y a deux moyens principaux pour composer avec le stress : la réduction
du stress et la gestion du stress.
Sources externes de stress
:· Argent· Relations· Travail· Conduite automobile
— "traffic"· Changement de n'importe quelle sorte Techniques de
réduction de stress :· Réduction des sources externes
de stress· Exercices de relaxation· Exercice physique·
Regarder la télé· Écouter de la musique
Le
Problème
|
La
Solution
|
Il y a deux sources primaires
de stress :
les sources externes et
les sources internes. |
Il y a deux moyens principaux
pour composer avec le stress : la réduction du stress et la gestion
du stress. |
Sources externes
de stress :
-
Argent
-
Relations
-
Travail· Conduite automobile
"trafic"· Changement de n'importe quelle sorte
|
Techniques de
réduction de stress :
-
Réduction des sources
externes de stress
-
Exercices de relaxation
-
Exercice physique
-
Regarder la télé
-
Écouter de la musique
|
Sources internes
de stress
-
Croyances
-
Attitudes
-
Dialogue interne
-
Changer ses "vieilles cassettes"
-
Façons de penser·
Recherche de solution des problèmes
|
Gestion de stress
:
-
Confrontation des sources internes
de stress
-
Vivre au moment présent
-
Diète équilibrée
-
Exercices réguliers
-
Pratique quotidienne de la spiritualité
-
Mode de vie harmonieux et équilibré
|
L'approche traditionnelle
pour traiter avec notre stress est de blâmer les sources externes
de stress pour la façon dont nous nous sentons et alors de compter
sur des techniques de réduction de stress pour composer avec ces
éléments perturbateurs. Cette approche n'a jamais marché
et ne fonctionnera jamais.
La gestion efficace du stress
exige au départ deux choses :
1. Changer nos modes
de vie pour permettre une pratique quotidienne saine d'y loger.
2. Aller à l'intérieur
de notre propre conscience. Affronter et changer nos pensées dysfonctionnelles.
La première tâche
est de beaucoup la plus simple. Elle suit le bon sens. Des exercices cardiovasculaires
réguliers, une diète saine, une abondance de repos et le
sommeil, en mettant l'important d'abord, dans nos vies, tout ça
va nous préparer à composer avec les diverses circonstances
troublantes de nos vies avec plus d'efficacité et énergie.
La deuxième tâche
représente le défi réel. C'est particulièrement
vrai pour les alcooliques et les dépendants, qu'ils soient en rétablissement
ou non. Les alcooliques et les dépendants sont, de façon
notoire, étroits d'esprit, fermés, égocentriques,
orgueilleux.
Néanmoins, il y a
des solutions et ça marche.
Quand j'ai commencé
à étudier le Bouddhisme Zen, il y a quelques années,
un de mes enseignants m'a dit que la première chose que j'avais
besoin de faire était de reconnaître et d'accepter le fait
que tout ce que je prenais pour acquis comme connaissance était
inexact. Il m'a dit que je pourrais prendre un raccourci dans tout ce processus
spirituel si je renonçais juste à tout que je connaissais
"comme un fait", à tout ce que je prenais pour acquis, et de débuter
à nouveau avec un esprit frais et non encombré.
Quand j'ai résisté
à son évaluation de mes connaissances, il m'a mis au défi
sur le champ : "Attention, prenez soigneusement en considération
la source de votre information." À ce point j'ai dû vraiment
m'arrêter et penser d'où venait tout ce que j'avais appris
: mes croyances, mes opinions et mes attitudes. Ces sources étaient
moins que fiables. Ces sources incluaient mes parents alcooliques, le système
scolaire public, une église protestante du sud très rigide
et remplie de jugements, mes amis qui abusaient d'alcool, de drogues et
de médicaments, des programmes de télévision, et cetera.
Au moment où nous
atteignons l'âge adulte, nos cerveaux sont remplis de ce que Albert
Ellis, un psychologue célèbre et chercheur, appelle "des
croyances bouleversantes fréquentes." Et ces croyances renversantes
sont toutes responsables du niveau de stress et sont les cibles en gestion
du stress. En effet, ils sont au coeur du problème.
La liste des dires qui suit
nous suggère certaines de ces croyances que la plupart des personnes
répètent dans leurs têtes, au moins dans une forme
ou une autre :
"Je dois être compétent
dans toutes les situations ou à tout respect."
"Certaines personnes sont méchantes
et méritent d'être punies."
"Les événements
dans ma vie doivent toujours aller dans le sens que je désire."
"Les événements,
les circonstances et les gens me bouleversent."
"Les gens doivent s'occuper
de leurs propres affaires et me laisser tranquille."
"J'ai le droit de m'inquiéter
et de me sentir blessé dans des situations dangereuses et injustes."
"Il m'est plus facile d'éviter
les difficultés et les responsabilités que de leur faire
face."
"Mes premières expériences
traumatisantes ou non de mon enfance contrôlent les sentiments et
les comportements dans ma vie adulte."
"J'ai le droit de me sentir
indisposé à propos de mes problèmes ou de ceux des
autres gens."
"Il y a un bien et un mal absolu
concernant chaque situation."
"Le monde doit être juste
et à la fin, la justice doit prévaloir."
"J'ai l'absolue certitude que
certaines choses sont vraies."
"Certaines personnes devraient
être différentes de ce qu'elles ont choisies d'être."
"J'ai le droit de chercher à
me venger sur les gens qui m'ont blessé."
Beaucoup de situations que nous
rencontrons dans notre quotidien menacent nos attitudes et nos croyances.
Quand cela arrive, typiquement, nous réagissons en nous mettant
sur la défensive et/ou en nous mettant en colère et/ou en
ayant peur. De là, apparaissent les émotions, les bouleversements
et le stress.
Est-ce que l'attitude ou
la croyance qui suit sonne familier ? "Cet idiot m'a coupé sur la
route. Il est stupide et il a tort. Il est dangereux ; il m'a fait peur
et aurait pu me blesser. J'ai le droit d'être en colère et
offusqué. Si jamais je le revois, je vais lui dire ma façon
de penser." L'idée ainsi exprimée, en réalité,
nous informe que le conducteur n'est pas la cause de mes émotions.
C'est ma façon de penser qui est à l'origine de tout ce bouleversement.
Cette conceptualisation du
stress produit intérieurement a même plus de sens quand nous
la considérons en termes "de dialogue intérieur négatif."
Nous nous "parlons" presque tout le temps intérieurement, que nous
en soyons conscients ou pas. Beaucoup, et probablement l'essentiel de ce
discours intérieur, a une tournure négative, une allure désagréable
Considérez la liste
suivante de messages négatifs et de réparties positives possibles.
Messages
de discours intérieur négatifs
|
Messages
de discours intérieur positifs
|
«Je suis un drôle
d'idiot. Je n'arrive pas à croire que je suis si stupide.» |
«Oups. J'ai fait une
erreur; je dois me centrer sur la tâche que j'ai à accomplir» |
«Il est
un bouffon, un idiot. Je n'arrive pas à croire qu'il est si stupide.» |
«J'ai fait
une erreur, nous en faisons tous, même moi.» |
«Je la
déteste. Elle m'a blessé et elle va le regretter un jour.» |
«Je me
sens blessé. Je me demande pourquoi je prends ses attitudes et ses
comportements si personnellement.» |
«C'est épouvantable!
C'est horrible ! Je ne peux plus supporter cette situation Ça me
tue ce genre d'affaires.» |
«Je dois prendre cette
situation trop sérieusement. Ce n'est pas vraisembla-blement la
fin du monde.» |
«Il est pourri jusqu'au
cœur. Il mérite de brûler en enfer.» |
«Je ne suis pas d'accord
avec son comportement. Qui suis-je pour juger?» |
«Je dois être
capable de composer avec ça ; d'autres gens le peuvent.» |
«Je fais du mieux
que je peux avec qui je suis aujourd'hui et c'est ok!» |
«Il me fait damner
et devenir fou!» |
«Je n'ai pas à
laisser à qui que ce soit le pouvoir de me mettre en colère.» |
«Il n'est jamais là
quand j'ai besoin de lui. Je ne peux lui faire confiance.» |
«Je suis responsable
de moi et de mes propres émotions. Je peux choisir de faire
confiance à certaines gens pour m'épauler, me supporter.» |
«Je ne peux croire
que ça m'arrive à moi » |
«Je me demande : est-ce
que cette situation peut se dérouler dans mon meilleur intérêt.?» |
«Mon éducation
m'empêche d'aimer ou avoir confiance en autres gens.» |
«Mon enfance s'est
heurtée à ma bonne volonté et c'est avec empressement
que je cherche à faire confiance. Je vais apprendre à avoir
confiance comme un adulte le fait.» |
«Je ne puis accepter
la façon dont certaines personnes se conduisent.» |
«Je suis responsable
de mes propres comportements — pas de ceux des autres.» |
«La vie est triste,
et puis vous mourrez de chagrin.» |
«Je vais vivre la
qualité de vie que je décide d'avoir.» |
«Elle a tort et j'ai
raison. Je sais que j'ai raison. Je suis prêt à mettre ma
tête sur le bûcher pour prouver mon point.» |
«Elle a son avis et
ses propres croyances et j'ai les miennes. Elle croit en les siennes et
moi, je crois aux miennes.» |
Le truc de gestion de stress
le plus efficace au monde n'a rien à voir avec l'élimination
des situations stressantes de nos vies. Cela n'a pas rapport avec le fait
que les autres agissent correctement ou font les choses comme je le désire,
à ma façon. En effet, quand les niveaux de stress sont
évalués en fonction de mécanismes de penser pouvant
générer du stress, il devient apparent qu'une situation en
soi stressante, ça n'existe pas. Il y a seulement des raisonnements
stressants et la pensée stressante est un sous-produit de nos attitudes,
de nos opinions et de nos croyances. Pour gérer le stress, alors,
nous allons écouter, noter, transformer notre discours intérieur
et changer son contenu.
Bien sûr, apprendre
à écouter consciemment et à confronter nos attitudes
et nos croyances qui créent de tels bouleversements, ça prend
de la pratique. Un outil extrêmement utile que nous pouvons porter
dans notre coffre à outils, à tout moment, ce sont des questions
par lesquelles nous allons nous demander à chaque fois que nous
nous sentons bouleversés, fâchés et épuisés...
Voici des exemples de bonnes
questions à se poser :
-
"Qu'est-ce que je me répète
à moi-même en ce qui concerne cette situation qui fait que
je sens de cette façon ?"
-
"Quelles sont mes pensées,
attitudes ou croyances que je juge négatives dans cette situation
?"
-
"Quelles sont mes attentes (peu
raisonnables) envers cette personne ou dans cette situation ?"
-
"Quelles sont mes attentes (peu
raisonnables) envers moi-même dans cette situation ?"
-
"Est-ce que je prends cette
situation trop personnellement ?"
-
"Est-ce que je prends cette
situation trop sérieusement ?"
-
"Comment cette situation pourrait-elle
s'avérer être dans mon meilleur intérêt ?"
-
"Comment est-ce que je me juge
ou comment est-ce je juge quelqu'un d'autre ?"
-
"Est-ce que c'est si important
— "Est-ce vraiment important ?"
Toujours pour le mieux, le processus
continue son œuvre :
1. Je rencontre
une situation.
2. Je me sens épuisé
(fâché, apeuré, craintif, etc).
3. J'accepte la responsabilité
pour ces sentiments.
4. Je me demande la bonne
question pour intervenir dans la situation.
5. Je réponds à
la question honnêtement.
6. Le stress s'en va.
Oh, oui… si c'était aussi
facile. À première vue, ça semble difficile. Mais
c'est, en fait, très simple.
Le message sous jacent ici,
c'est que nous sommes responsables de la façon dont nous sentons
présentement. Nous sommes en quelque sorte responsables de nous
sentir épuisés, "stresSsSsés". En ce moment présent,
nous avons tous le pouvoir de choisir la sérénité
plutôt que le stress. La question qui se pose alors, c'est "Est-ce
que je désire marcher dans ce sens (ou juste parler de faire une
promenade dans ce coin) ?"
|