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Les archives de Sophie Daout

Vol.6 - No. 101

Cannabis et adolescence !

" Non, le cannabis n'est pas une drogue douce, c'est une drogue lente ", écrit le Professeur Jean Costentin, neuropharmacologue à Rouen., auteur de Halte au cannabis

La France compte près d'un million d'adeptes réguliers âgés de 16 à 30 ans. Et 300 000 gamins de 12 et 15 ans ont déjà tâté du " shit ". " Or, plus tôt l'essayer, c'est plus vite l'adopter et plus intensément se détériorer ", répète ce spécialiste, insistant sur le fait que le produit est aujourd'hui beaucoup plus puissant : " La teneur en principe actif, le THC, a presque décuplé au cours des trois dernières décennies. " Ce qu'ignorent trop souvent les parents, qui pour certains, ont tendance à banaliser l'échange de joint, se basant sur leur propre expérience d'anciens " fumeurs ".

La toxicité du cannabis pour le psychisme revêt des formes très variées, a détaillé le Professeur Costentin. Perte de la motivation, troubles de l'attention et de la mémoire, à l'origine de sérieuses difficultés scolaires chez les consommateurs réguliers, effets désinhibiteurs susceptibles de libérer des comportements violents. Il y a aussi des effets paradoxaux sur l'anxiété. Au début calmant, voire même apaisant chez les jeunes en proie à des difficultés, le cannabis est pris comme une sorte d'automédication. " Puis la dépendance transforme ce confort nouveau en besoin ", avertit ce spécialiste. Avec, au bout du compte, une anxiété qui réapparaît, beaucoup plus intense qu'aux premiers temps, accompagnée d'une désocialisation.

" Les jeunes nous disent, j'ai l'impression que ça me fait du bien, que ça diminue ma tristesse, mais ce n'est pas la vérité, analyse le Docteur Philippe Nuss, psychiatre à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, qui reçoit de nombreux jeunes en difficulté. Certes, cela aide l'adolescent au début, c'est un facteur d'intégration. Mais dès qu'il fume régulièrement, il va faire partie d'un tout petit cercle où tout le monde pense pareil et se concentre autour de la quête exclusive du produit. "

Tout en ayant l'impression de vivre des moments extraordinaires. " Et de surcroît le jeune va confondre tous les registres, angoisse, dépit, amertume, inconfort lié au manque, car le cannabis provoque une confusion généralisée ", poursuit le psychiatre. Or plus tôt le cerveau d'un jeune est exposé, plus le produit sera toxique car le système nerveux est en plein remaniement à cette phase de la vie. " Nous nous apercevons d'un certain nombre de phénomènes et de difficultés des élèves que les parents ne perçoivent pas forcément ", constate Monique Khayat, proviseur du lycée Paul-Bert.

" Moi, c'est le fait de redoubler qui m'a aidée à comprendre que le cannabis c'était mauvais pour mon avenir ", reconnaît une lycéenne qui se dit consommatrice ccasionnelle. Mais un autre jeune argumente : " Nous sommes dans un rapport conflictuel avec les adultes, au lycée on nous fait la morale. On aurait besoin au contraire d'entendre qu'on n'est pas en tort et qu'on peut s'en sortir. Il faudrait aussi pouvoir rencontrer des intervenants qualifiés. Je l'ai fait et je m'en suis sorti, avec l'aide d'un psychiatre. "

Les professeurs se sentent démunis. " Je suis révoltée car nous n'avons aucun outil pour agir ",dit l'une d'elles, tout en demandant que la prévention contre le cannabis soit au programme, au même titre que celle contre le sida. Le Professeur Roger Nordmann, président de la commission addictions de l'Académie nationale de médecine estime que " l'éducation à la santé devrait être une matière en soi ". Il plaide pour des campagnes de prévention dès la classe de 5ème. En Suède, où le temps consacré à l'éducation pour la santé est dix fois plus important, la consommation est infiniment plus faible : 2 % contre 22 % en France chez les 15-16 ans en 2003.

Pour souligner la nocivité spécifique du cannabis en psychiatrie, les auteurs ont pris la précaution d'écarter l'influence propre d'autres facteurs susceptibles d'interférer aussi avec des prodromes psychotiques (autres drogues, antécédents psychiatriques, problématiques familiales). Et leurs conclusions sont sans appel contre " l'herbe " ou/et la résine de cannabis : " les jeunes en ayant déjà consommé (5,6 % de la population étudiée) présentent plus souvent des signes précurseurs de psychose ". Avec la constatation d'un parallèle entre l'importance de la consommation de cannabis et l'intensité de ces troubles confirmant la similitude alarmante de ce produit avec une substance toxique.

Certes, des " prodromes psychotiques " ne sont pas forcément synonymes d'entrée dans la schizophrénie : " Il est évident que la symptomatologie psychotique se trouve plus répandue dans la population que les seuls cas de psychoses diagnostiquées ". Mais on est frappé par cette tendance du cannabis à " booster " l'apparition des traits psychotiques dans une population déjà vulnérable psychologiquement, les adolescents.

Corollaire inquiétant de cette étude : " À cet âge sensible (vers 15 ans), l'usage du cannabis constitue un facteur de risque plus puissant pour une psychose de type schizophrénique qu'une exposition ultérieure à ce même produit ".

Autrement dit, le message concret à transmettre aux jeunes est : " plus tôt vous y toucherez, et plus vous en souffrirez ".

Par ailleurs, une étude récente semble montrer que le cannabis double le risque de cancer du testicule !

Rare dans la population générale, le cancer du testicule est cependant le cancer le plus fréquent chez les jeunes hommes de 15 à 35 ans. La consommation régulière de cannabis pendant l'adolescence multiplie par deux le risque de développer ce type de cancer...

Il est en progression depuis quelques décennies. Depuis les années 50, le nombre de cas de cancers des testicules a augmenté de 3 à 5% par an dans de nombreux pays, et notamment en Europe.

Parallèlement à cette progression, la consommation du cannabis a augmenté dans les mêmes proportions. Enfin, les testicules sont un des rares organes à présenter des récepteurs à la substance active du cannabis qui est le tétrahydrocannabinol (THC). C'est à partir de ces constats que des chercheurs ont souhaité explorer plus en avant cette relation entre cannabis et cancer du testicule.

Ils ont simplement comparé deux groupes d'hommes, les uns en bonne santé, les autres atteints d'un cancer du testicule (370 hommes de 18 à 44 ans). Après avoir analysé leur consommation de drogue actuelle et passée, ils constatent que les fumeurs occasionnels de cannabis ont un risque de cancer du testicule augmenté de 70% par rapport aux non-fumeurs de cannabis. Quant à ceux qui en font usage régulièrement (au moins une fois par semaine depuis leur puberté), ils voient leur risque de développer un cancer du testicule multiplié par deux.

Les auteurs précisent que cet accroissement du risque concerne uniquement les cancers du testicule de type non-séminome, ce sont les plus rares (40% des cancers du testicule), mais aussi les plus agressifs et ils concernent tout particulièrement les plus jeunes (entre 20 et 35 ans). Par opposition, les cancers séminomes surviennent plus tardivement, à partir de 35 ans et jusqu'à 60 ans.

Rappelons que la consommation de cannabis (tout comme celle de tabac) entraîne des conséquences beaucoup plus marquées au cours de l'adolescence, c'est-à-dire sur des organismes fragiles et dont le développement n'est pas encore complètement terminé.

Malheureusement, les dégâts de la cannabis ne se limitent pas au cancer du testicule. Le cannabis a d'autres effets sur l'appareil reproducteur masculin : baisse de la testostérone, infertilité, impuissance…

Sophie Daout, le 21 mars 2009


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HAUT DE LA PAGE

















Vol.6 - No. 102

Il y a deux semaines, vous en souvenez-vous ? je vous avais fait part de mes réactions après avoir vu le film " LOL ".

Je reçois régulièrement " La Lettre de la MILDT ". La MILDT que je cite souvent ici, est l'organe officiel de la lutte contre la drogue en France.

Or, dans cette lettre figure le texte que je vous présente aujourd'hui, publié par Christine Rouzaud-Danis-Bonvalet qui est chargée de méthodologie et de développement au Centre d'information régional sur les drogues et les dépendances (CIRDD) de Champagne - Ardenne,

Elle a, elle aussi assisté à la projection de LOL avec son fils adolescent..

Je n'avais pas lu son texte quand j'ai écrit le mien.

Mais nous avons eu toutes les deux les mêmes réactions, parfois même avec les mêmes mots.

Jugez-en plutôt !

A n'y rien comprendre !...

Les messages contradictoires ont toujours des effets inattendus mais que l'on sait souvent prévisibles…

Pendant ces vacances scolaires, afin de vivre un moment de partage et de complicité avec mon fils, je suis allée au cinéma. A cela rien de particulier ni d'étrange mais qu'est- ce qu'une chargée de mission au CIRDD de Champagne Ardenne peut bien penser, pouvoir dire et comment peut-elle se justifier auprès de son jeune fils, tout juste entré dans l'adolescence, à la sortie de la projection du film " LOL " ?

Film interprété magnifiquement par Sophie Marceau et une bande de jeunes plus crédibles les uns que les autres ; jeunes lycéens en mal avec leurs familles, leurs études et en recherche d'absolu et d'amour. Bref, des adolescents citadins bien de nos jours, il me semble, mais appartenant tout de même à un milieu social que l'on peut qualifier de privilégié.

Une véritable chronique sociologique sur les comportements et sur les représentations que l'on pourrait avoir des jeunes, en quelque sorte la version 2009 de la Boum de Claude Pinoteau. Où est le problème et au fait y en a-t-il un ? Pendant près de 2 heures, que l'on ne voit pas passer, on regarde une joyeuse bande d'ados qui, répondant à tous les clichés, fument cigarette sur cigarette, sauf pendant les scènes où ils sont en classe …et celles où ils ont les deux mains occupées à boire de l'alcool entre autre … quand ce ne sont pas les parents qui fument du cannabis en pensant que " Dieu merci leurs enfants ne touchent pas à la drogue " puisque eux-mêmes sont contre, alors que ces jeunes peuvent par leurs consommations régulières donner des leçons en la matière à leurs aînés. Ces mêmes parents pouvant sur certains aspects relever de comportements d'adolescents " version senior ".

Bref, mon interrogation ne se situe pas sur ce plan qui relève de l'imaginaire et de la perception du scénariste et du réalisateur. Ce n'est pas cela qui en soit m'interroge car nous savons tous, que ce type de comportements et de consommations existent, mais d'entendre les paroles et observer les comportements de l'amant de la mère de la jeune héroïne interprétée par Sophie Marceau. En effet, tout cela serait bien banal si ce cher Monsieur n'avait comme profession celle de commissaire de police à la Brigade des Stupéfiants de Paris.Ce même commissaire venu faire une conférence au lycée devant les élèves et leurs parents leurs explique les effets nocifs du cannabis et l'impact sur le cerveau et sur le plan psychologique… Puis quelques heures plus tard, se retrouvant à table, il fume le pétard rituel des repas entre amis qui circulent, tout en précisant aux convives que : " le cannabis est sans effet tant qu'il est fumé occasionnellement par les jeunes entre eux. ".

Alors, quel message de prévention proposer, quel discours tenir, quelle position aborder quand des messages aussi forts sont contradictoires et s'annulent en banalisant la consommation des substances psychoactives, et ce au moment où l'Etat durcit sa politique par des signaux forts qui nous rappellent que cela reste des substances justement psychoactives dont certaines sont illicites ?.

Que dire à votre " ado " à la sortie du cinéma ? Que sa maman qui participe à la mise en place des stages de sensibilisation aux stupéfiants dans le cadre d'une alternative pénale ou dans la mise en place d'une charte régionale face aux dangers de la consommation de l'alcool dans les soirées étudiantes ou bien encore à la mise en place de l'Université de Champagne-Ardenne sans tabac, est totalement dépassée car tout ce qu'elle vous a appris, expliqué est à la fois faux et plus du tout dans le coup ? .

Pas crédible, has been ! Il y a fort à parier que les procureurs vont sans doute faire prochainement le plein d'inscrits dans leurs stages, puisque film déjà culte il y a, et banalisation aussi…

Je voudrais aussi rassurer mes collègues de l'interministérialité, dont ceux des stupéfiants. En effet tous ne tiennent pas le même discours et n'ont pas le même comportement.

Je voudrais aussi dire à ces jeunes qui viennent travailler auprès de nous au Cirdd en venant chercher des informations, de la documentation et de l'aide pour monter des projets de prévention que cela n'est qu'une belle histoire sortie de la tête du cinéaste qui pourtant s'est appliqué à nous dire à la fin du film que cela s'inspirait d'une histoire vraie, que c'est sa perception du monde de l'adolescence, de la famille mais que nous, et que d'autres jeunes peuvent souhaiter un autre monde où le rêve et le plaisir ne se conjuguent pas toujours avec le passage obligé de la consommation de substances psychoactives.

Egalement, je voudrais dire à ces adultes qui réalisent ces films et qui le font bien, de ne pas oublier qu'ils délivrent des messages forts à nos jeunes et à nous, alors il ne faut pas jouer avec le paradoxe, si séduisant soit-il !!

Christine Rouzaud est comme moi maman, ( même si dans mon cas, il vaudrait mieux dire grand-mère, mais maman aussi quand même !), et j'interviens comme elle, mais à une échelle moindre sur le terrain de la prévention des toxicomanies.

Et je suis heureuse que nos réactions soient si proches !

Sophie Daout, le 27 mars 2009

HAUT DE LA PAGE

















Vol.6 - No. 103

L'une de mes amies, Annick fait partie du Conseil d'administration de l'ANEP. Je ne connaissais pas cette association, qui s'occupe d'éducation prénatale. En fait, elle a pour but de " rassembler et de diffuser les connaissances scientifiques et psychologiques sur la vie prénatale et le lien mère-enfant-père pendant cette période, ce qui permet aux jeunes de se responsabiliser et aux futurs parents de donner à l'enfant qui se construit, les meilleurs éléments et les meilleurs conditions pour une formation optimale, base de la personne future ". (Article 2 des statuts.)
Ces informations sont données dans un total respect de la liberté de conscience de chacun, de ses choix, de ses croyances, de sa culture ".
Annick m'a demandé d'intervenir au cours de l'Assemblée Générale sur le thème suivant : " Grossesse et drogues ". Je me suis donc intéressée à la question et voici ce que j'en conclus.
Que ce soit occasionnel, dans un but social ou une forte dépendance, toute femme attendant un enfant doit savoir qu'un usage continu et/ou un abus de drogues ou d'alcool peut causer des torts irréversibles au bébé. Et plus généralement, la grossesse, chez une femme consommatrice de drogues, est une situation à risques, tant pour le fœtus que pour l'enfant qu'il deviendra, pour sa mère, pour le père (s'il est présent), ou pour l'équilibre du système familial impliquant les ascendants (s'ils sont présents).
Comme l'alcool et le tabac, la consommation de drogues est absolument à éviter tout au long de la grossesse. En effet, ces substances traversent aisément la barrière du placenta, pour arriver directement dans l'organisme du fœtus.

Se droguer, présente donc des risques accrus pour le fœtus :

  • de fausse-couche ;
  • de malformation du fœtus, notamment en raison des produits particulièrement dangereux avec lesquels certaines drogues sont coupées ;
  • de naissance prématurée ;
  • de retards de croissance ;
  • et plus tard, de troubles respiratoires et nerveux chez l'enfant.

A la naissance...

L'enfant peut présenter des symptômes de manque, tels que convulsions, tremblements, troubles respiratoires et cardiaques, nécessitant une prise en charge sérieuse.

Enfin, même si l'accouchement s'est bien déroulé et que le bébé est en bonne santé, les risques d'intoxication n'ont pas disparu pour autant car les drogues passent également dans le lait maternel…

Les risques pour la maman

La consommation de substances hallucinogènes, telles que le LSD ou l'ecstasy par exemple, peut entraîner une augmentation de la pression sanguine ou des problèmes d'hyper ventilation.

Et n'oubliez pas qu'en cas d'injections, le risque de contracter le virus du sida vient s'ajouter au tableau.

Mais surtout, la toxicomanie s'associe souvent à un mode de vie particulier (dénutrition, maltraitance, insomnies, consommation excessive de tabac et d'alcool, etc.) ainsi qu'à un défaut de suivi médical et psychologique, présentant un réel danger pour la santé du fœtus comme de la future maman.
Même si le nombre de femmes enceintes faisant usage de drogues illicites a décliné, les chiffres sont encore significativement élevés et les résultats demeurent inquiétants. Quand nous considérons le nombre de femmes enceintes aux États-Unis (environ 4 millions), on estime à 172 000 le nombre de femmes enceintes qui consomment des drogues illicites. Alors, on peut dire qu'il y a 344 000 vies en danger, puisque l'alcool et les drogues peuvent poser des risques pour la mère et pour l'enfant à venir.
Les risques sont nombreux: pharmacologiques, infectieux, sociaux et psychologiques.
Les pratiques d'injection, l'exclusion sociale, la prostitution, sont autant de sources de risques associés, notamment infectieux, mais qui ne sont pas spécifiques à la grossesse. Voilà pourquoi je n'en parlerai pas. J'ai choisi de privilégier l'aspect pharmacologique du problème.
Après avoir évoqué l'alcool et le tabac, je parlerai du cannabis mais je me centrerai surtout sur l'héroïne et la cocaïne, tout en sachant que cette vision est un peu artificielle, compte tenu de l'importance chez les femmes consommatrices d'héroïne ou de cocaïne, des poly-intoxications impliquant les psychotropes, le tabac, l'alcool et le cannabis.

Le tabac :

Fumer en attendant un bébé, c'est non seulement risqué pour la santé de la maman, mais aussi la sienne ! Les futures mamans mettent plus ou moins de temps à prendre réellement conscience de ce danger.
Pour beaucoup, tomber enceinte déclenche une grande motivation pour dire définitivement "stop" à la cigarette . Seules 30 % des fumeuses (les plus accros) continuent à s'intoxiquer pendant leur grossesse.
Maternité et tabagisme ne s'accordent pas du tout… Les problèmes commencent dès la conception. Chez une fumeuse, le délai pour tomber enceinte est rallongé de neuf mois par rapport à la moyenne.
Même enceinte, le risque de fausse couche spontanée est multiplié chez les accros à la nicotine. Les saignements sont aussi plus fréquents, du fait d'une mauvaise implantation du placenta.
Il n'est pas rare, non plus, de constater des retards de croissance chez les fœtus de mères fumeuses. Exceptionnellement, il arrive que le cerveau du bébé souffre aussi des effets du tabac, en ne se développant pas correctement…
Pour couronner le tout, le tabagisme augmente aussi le risque d'accouchement prématuré.
A savoir : ce n'est pas tant la nicotine qui représente le plus gros danger, mais le monoxyde de carbone qui passe dans le sang et atteint le bébé.

L'alcool :

C'est le type dominant de substance consommée pendant la grossesse. Pourquoi ? Premièrement, la femme ne sait pas nécessairement immédiatement qu'elle attend un enfant. Un couple qui souhaite concevoir un enfant peut prendre toutes les précautions nécessaires pour minimiser tout risque pour le bébé, ce n'est pas toujours le cas pour une grossesse inattendue. Deuxièmement, toutes les femmes qui ne sont pas suffisamment informées sur les précautions et les habitudes de vie saine à adopter enceinte
Les substances alcoolisées traversent aisément la barrière du placenta, pénétrant directement dans le système sanguin du fœtus. D'où l'importance de ne pas consommer d'alcool pendant la grossesse, dans l'intérêt du bébé...

Les risques pour le fœtus :

  • - Le syndrome d'alcoolisme fœtal, source de malformations physiques sérieuses et de troubles mentaux.
  • - Même en quantité modérée, la consommation d'alcool, pendant la grossesse, augmente les risques de prématurité ou de faible poids à la naissance.

Risques pour le bébé :

Être plus petit que la normale

  • Avoir des désordres alimentaires
  • Difficulté à dormir
  • Problèmes de la vue et de l'ouïe

Existe-t-il un seuil à ne pas dépasser ?

Pour les femmes enceintes, même un petit verre de temps en temps est désormais à bannir ! A l'occasion d'un repas de fête par exemple, où les tentations sont plus fortes, optez plutôt pour un délicieux cocktail de jus de fruits, histoire de lier l'utile à l'agréable !
Les effets de l'alcool sont néfastes pour le fœtus, et ce, d'autant plus si on y ajoute cigarettes ou drogue…
Pourquoi quelques femmes enceintes boivent-elles toujours de l'alcool alors? Il peut y avoir plusieurs raisons cachées sous ce problème. Un manque d'information ou un mauvais avis peut mener la femme enceinte à sous-estimer et minimiser les effets que l'alcool aura sur son enfant. Si la femme est une alcoolique, elle sera peut-être incapable de se débarrasser de sa dépendance par elle-même. Elle pourrait aussi être dans un refus total de reconnaître son problème et penser qu'elle est simplement une buveuse sociale ou occasionnelle. Peu importe la raison, prendre de l'alcool pendant la grossesse a des conséquences graves.

La marijuana

Une drogue dont les femmes enceintes abusent souvent est la marijuana. C'est la drogue la plus populaire après l'alcool. Même si la marijuana est considérée comme une drogue " douce ", elle peut avoir plusieurs conséquences sérieuses sur l'enfant. En fait, des études suggèrent que l'usage de la marijuana durant la grossesse peut ralentir la croissance fœtale et diminuer un peu la période de gestation (augmentant possiblement le risque d'accouchement t prématuré). Ces deux facteurs ont une sérieuse influence sur les chances que la mère ait un bébé plus petit que la normale à la naissance.
Les répercussions ne s'arrêtent pas là. Après l'accouchement, les bébés régulièrement exposés à la marijuana, dû à la consommation de drogues de la mère, peuvent ressentir quelques effets de symptômes de sevrage, tels que des tremblements et des pleurs excessifs. Sans nécessairement affecter le bébé lui-même, la marijuana réduit le taux de fertilité autant chez les hommes que chez les femmes, créant ainsi des difficultés à concevoir des enfants.

L'héroïne:

Effets sur la mère

Les troubles dans les règles ( aménorrhée ou oligoménorrhée), due à l'effet des opiacés, peut être à l'origine d'un retard de diagnostic de la grossesse. Cette situation rend difficile, lorsqu'elle est souhaitée, l'interruption volontaire de grossesse, et peut retarder le suivi obstétrical.
Dans l'expérience des équipes obstétricales qui accueillent des femmes usagers de drogues, la grossesse est pourtant le plus souvent connue, désirée et acceptée. Mais cette acceptation est souvent fragile et doit être retravaillée au plan symbolique, avec l'équipe obstétricale.
La consommation d 'héroïne est associée à un taux élevé d'avortements spontanés (15 à 30% selon les séries), et d'accouchements prématurés (20 à 56% selon les séries). Le manque favorise les contractions utérines. Toutefois, il es probable que le défaut de suivi obstétrical et les problèmes sociaux sont lus en cause dans ces pathologies que la consommation d'opiacés elle-même (1,2). L'héroïne n'est responsable que de peu de problèmes d'accouchement: on note une fréquence plus élevée de présentation du siège (liée à la pré maturité), un liquide amniotique plus fréquemment teinté (souffrance fœtale par alternance overdoses-manques chez le fœtus), un raccourcissement de la durée du travail. Surtout, de nombreuses femmes arrivent en salle de travail à dilatation complète, par crainte du sevrage et de l'absence d'analgésie, d'où la nécessité absolue de prévoir une consultation d'anesthésie en cours de grossesse, où l'anesthésiste prendra le temps de prévenir la patiente qu'elle bénéficiera d'un traitement de substitution à dose efficace pendant la période de l'accouchement et du post-partum, et d'une analgésie obstétricale (2,7). Les complications du post-partum ne sont pas plus fréquentes chez les héroïnomanes que dans la population générale.

Effets sur le fœtus

Tous les opiacés traversent le placenta. Après une prise d'opiacés par la mère, les taux sanguins s'élèvent très rapidement chez le fœtus, ils décroissent beaucoup moins vite chez le fœtus que chez la mère. Le retard de croissance intra-utérin touche 30% des nouveau-nés. Il est autant lié à la malnutrition, au mode de vie, au tabagisme, qu'à la consommation d'héroïne
Le syndrome de sevrage intra-utérin s'accompagne d'émission méconiale, d'agitation fœtale, d'augmentation des catécholamines dans le liquide amniotique, parfois de mort fœtale in utero (3,4,7).

Chez le nouveau-né :

L'héroïne n'est pas tératogène, mais la prévalence d'une consommation excessive d'alcool dans cette population augmente le taux de malformations congénitales. Le poids de naissance des enfants est faible (2300 à 2600 grammes en moyenne), par pré maturité et (ou) hypotrophie fœtale. Le tabac en est le principal responsable.
La mortalité périnatale est élevée (risque multiplié par 2 à 3, par rapport à un groupe témoin de même niveau socio-économique). Les troubles respiratoires, et notamment l'inhalation méconiale ( premières matières fécales du nouveau-né) constituaient la première cause de mortalité du nouveau-né, jusqu'à peu. Ils sont aujourd'hui beaucoup mieux prévenus par la prise en charge précoce des patientes héroïnomanes.
Le syndrome de sevrage du nouveau-né apparaît après un intervalle libre variant de quelques heures à 10 jours (retardé en particulier en cas de polytoxicomanie impliquant des benzodiazépines et des barbituriques). Il associe irritabilité, hyperactivité, hyperexcitabilité, trémulations, mouvements anormaux, hypertonie, avec parfois apnées et diarrhée avec déshydratation. Si le syndrome de sevrage du nouveau-né peut être très sévère, le plus souvent il est modéré, et peut être contrôlé par la tendresse et l'attention d'une maman correctement prévenue de l'importance de son rôle à ce moment clé. La prise de méthadone ne modifie ni la fréquence, ni la sévérité du sevrage du nouveau-né, qui peut apparaître dans ce cas jusqu'à trois semaines après la naissance.
Enfin, l'héroïne, comme la méthadone, passe dans le lait maternel, mais les doses ingérées par le nouveau-né sont faibles et ne contre-indiquent pas l'allaitement s'il n'y a pas de contre-indication par ailleurs (essentiellement infection maternelle par le VIH, le virus de l'hépatite C ne semblant pas être transmis par l'allaitement). Dans notre expérience toutefois, beaucoup d'équipes obstétricales déconseillent l'allaitement.
Globalement, donc, la consommation d'héroïne au cours de la grossesse n'est pas, en soi, source de complications majeures ni pour la mère, ni pour l'enfant. Les complications obstétricales sont le fait des toxicomanies associées (tabac surtout, et alcool), du manque de suivi obstétrical, des difficultés psychologiques de la mère à accepter la situation de la grossesse et de la maternité. Une prise ne charge globale, dans un climat d'accueil et de tolérance, est la première des conditions de la réduction de morbidité de ces grossesses.

Cocaïne et de crack

Au contraire de l'héroïne, la cocaïne a une grande toxicité pharmacologique au cours de la grossesse

Sur la mère

La consommation de cocaïne est associée à une fréquence accrue d'un certain nombre de pathologies très sévères:

  • hématome rétroplacentaire,
  • rupture hépatique
  • pré-éclampsie et éclampsie ( crise convulsive souvent suivie de coma frappant les femmes enceintes).
  • infarctus du myocarde
  • rupture utérine

Sur le fœtus et le nouveau-né :

Le taux de naissances prématurées est élevé chez les consommatrices de cocaïne ou de crack.
Le retard de croissance intra-utérin est constaté. Il serait lié aux effets vasculaires du produit, à la malnutrition liée à l'effet anorexigène de la cocaïne, et bien sûr à la consommation de tabac. En revanche, contrairement au problème de la consommation d'opiacés, le nouveau-né de mère cocaïnomane a un syndrome de sevrage peu sévère, ne nécessitant pas de traitement spécifique.
De nombreuses lésions fœtales et du nouveau-né sont cependant à craindre . Elles ne sont pas dues à des troubles de l'organogenèse, mais plutôt à l'effet vasoconstricteur des produits dérivés de la cocaïne. C'est ainsi que:

  • l'incidence des lésions viscérales serait augmentée, les principales anomalies portant sur la face, les membres, le cœur, le système nerveux central,
  • le nouveau-né souffre d'une augmentation de fréquence des problèmes neurologiques: lésions hémorragiques du système nerveux central, dilatation ventriculaire, atrophie cérébrale, hypodensités ou lésions kystiques de la substance blanche, convulsions néo-natales, troubles visuels,
  • d'autres anomalies, plus rares, ont été rapportées: tachycardie néo-natales transitoires, atrésies iléales, infarctus mésentériques, problèmes rénaux.

Le taux de mort subite du nourrisson est élevé (15%) chez les enfants exposés à la cocaïne pendant leur vie intra-utérine. Une étude statistique en analyse multivariée met surtout en cause le tabac pendant la grossesse, et après l'accouchement, comme facteur principal en relation avec les morts subites du nourrisson.
La cocaïne passe dans le lait maternel. Aucune intoxication aiguë du nourrisson n'est connue.
La grossesse chez la femme usager de cocaïne est donc une situation à risque majeur, tant pour la mère que pour l'enfant. Une prise en charge de ces patientes au cours de leur grossesse est indispensable, le suivi doit être très attentif, la communication avec la patiente devant être privilégiée, pour aboutir à un sevrage de la cocaïne et de ses dérivés, le plus tôt possible au cours de la grossesse.

Prise en charge de la grossesse chez la femme usager de drogues
Toutes les études montrent qu'une prise en charge précoce, par une équipe obstétricale et pédiatrique ayant l'expérience du suivi de ces patientes, réduit considérablement toutes les morbidités associées. Elle doit s'allier à la collaboration avec un médecin généraliste expérimenté, avec un centre de soins pour toxicomanes, et bien sûr avec un réseau ville-hôpital.

Le suivi psychologique: indispensable :
Quelles que soient les conduites d'assuétude de la patiente, un suivi psychologique s'impose, pour travailler l'acceptation symbolique de la grossesse, pour dédramatiser les conditions du suivi médical et de l'accouchement, pour informer la patiente des risques (en insistant sur la consommation de tabac, d'alcool, de psychotropes et de cocaïne) et pour la préparer à l'accueil de son enfant. La question du syndrome de sevrage du nouveau-né doit être abordée avec elle, en insistant sur le caractère central du rôle de la maman dans cette affaire. Le travail du médecin généraliste sur tous ces points est fondamental. S'il prend en charge la substitution, il est amené à voir régulièrement sa patiente au cours de la grossesse. C'est l'occasion pour la patiente, dans un lieu neutre (non obstétrical), de libérer l'angoisse qu'elle n'a pu exprimer à la maternité. Le cabinet du généraliste est un lieu majeur de réassurance, en particulier s'il existe une communication effective entre généraliste, obstétricien et pédiatre (ce qui n'est pas toujours le cas, mais il ne faut jamais baisser les bras pour instituer l'échange.

Sevrage et substitution
Dans la mesure du possible l'interruption de la consommation de cocaïne, de ses dérivés et des benzodiazépines doit être obtenue, par un travail conjoint généraliste-psychothérapeute-équipe obstétricale. Une hospitalisation pour sevrage peut être proposée.-
Un sevrage de l'héroïne n'est pas indiqué en cours de grossesse, même en cas de désir explicite de la patiente. Il peut être responsable d'avortements s'il est trop précoce (premier trimestre). Il ne doit pas être entrepris au troisième trimestre en raison du risque d'accouchement prématuré. Certains envisagent la possibilité d'un sevrage au deuxième trimestre, uniquement dans le cadre d'une hospitalisation, et par le biais d'une substitution, avec diminution progressive des doses.

Prise en charge du nouveau-né
La prise en charge du nouveau-né de mère toxicomane, substituée ou non, impose son accueil par une équipe de néonatologie connaissant le problème. Le problème essentiel est la prévention et le traitement du syndrome de sevrage, dont il faut savoir qu'il peut être tardif. La mère et l'enfant peuvent rester hospitalisés plus longtemps que pour des suites de couches usuelles. En pratique, dans la majorité des cas, aucun traitement médicamenteux n'est nécessaire pour l'enfant si la mère est prévenue de la symptomatologie, et peut "faire face" par un nursage très attentif de son bébé pendant les quelques heures ou jours d'un syndrome de manque léger. Ces conduites doivent être préparées avec la mère au cours de la grossesse, par l'équipe psychologique, incluant les pédiatres.
En cas de syndrome de sevrage sévère chez le nouveau-né, le traitement repose sur l'administration de chlorhydrate de morphine en suspension orale, à doses dégressives. L'administration de ce traitement doit être effectuée par une équipe de pédiatrie spécialisée.

En résumé :

Sommaire des symptômes possibles dus à la consommation de drogues illégales pendant la grossesse

Femme Enceinte
Faible appétit

  • Difficulté à dormir
  • Accouchement prématuré
  • Difficulté à prendre des décisions et faire des plans
  • Plus de chances d'infections
    (Maladies transmissibles sexuellement)
  • Perte des eaux plus tôt
  • Incapacité de reconnaître et de gérer les changements normaux durant la grossesse
  • Saignements soudains et inattendus

Enfant dans le ventre de la mère
Faible poids à la naissance

  • Naissance prématurée
  • Fausse couche
  • Croissance et développement ralentis
  • Syndrome de l'Alcoolisme Fœtal (SAF)
  • Effets de l'Alcoolisme Fœtal (EAF)
  • Déficience intellectuelle
  • Déformations du visage et du corps
  • La mort

Sophie Daout, le 3 avril 2009

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Vol.6 - No. 104

Jeunesse Sans Drogue et FNAPT : notre charte

Je vous parle depuis longtemps de notre association " Pour une Jeunesse Sans Drogue ", née en 2000 du désir de parents de s'unir contre ce qu'ils considèrent comme une menace pour leurs enfants.

Voici comment nous nous définissons dans notre site Internet :

" Notre association a pour but d'expliquer aux adolescents les dangers d'une dépendance à la drogue et de leur apprendre à pouvoir dire non.

Une prévention active est indispensable afin d'obtenir de vrais résultats. Il faut parler aux jeunes et les écouter jusque dans leur milieu scolaire pour éviter qu'ils ne se lancent dans l'aventure d'une consommation.

Il faut savoir que la consommation des stupéfiants a augmenté chez les jeunes et que la première expérimentation se fait de plus en plus tôt.

Nous sommes scandalisés par des campagnes de désinformation menées par les médias qui tendent à laisser croire aux adolescents que "fumer un joint est un acte sans gravité". Cette banalisation n'aide ni les parents, ni les éducateurs, ni surtout les jeunes eux-mêmes.

Sophie DAOUT ancienne conseillère d'orientation-psychologue, écrivain, intervient déjà dans de nombreux établissements scolaires .A la demande des chefs d'établissement, elle organise des séances d'information auprès des collégiens ou des étudiants.

Afin de pouvoir faire bénéficier un plus grand nombre d'enfants et faire passer le message à leurs parents, nous avons besoin de vous.

Ne restez pas passifs face à cette destruction de vos enfants, de nos enfants.

Comment nous aider:

Notre association a besoin de votre présence et de votre participation pour mener à bien ses différents objectifs et projets.
" Personne ne peut porter la peine de l'autre, mais marcher à ses cotés est toujours possible. "

Nous vous offrons une écoute, une oreille attentive; Si vous avez besoin de vous confier, vous raconter, ou tout simplement d'aider les autres par des conseils tirés de votre propre expériences.

Inscrivez-vous dans notre forum et aidez-nous à le faire vivre.

Vous pouvez être certains (es) d'être lus (es). "Des associations comme la nôtre existent partout en France et se sont regroupées dans une fédération, la FNAPT dont je suis la Vice-Présidente depuis deux ans. Nous avons tous adopté une charte commune que je vous livre ici.

" Objectifs communs à toutes nos associations.ÉVITER LES RISQUES, C'EST D'ABORD EVITER LA CONSOMMATION 3 objectifs de prévention 1er objectif

Prévenir la consommation de drogues illicites et de tabac, prévenir aussi la consommation abusive d' alcool, en développant l'esprit critique et l'esprit d'analyse des jeunes, face à la banalisation des produits, en s'appuyant sur 2 leviers :

  • les jeunes n'aiment pas se faire avoir,
  • les jeunes n'aiment pas perdre leur liberté.

L'objectif est de montrer ce qui se cache derrière les drogues, où est l'arnaque, qui se faire avoir, qui se fait " plumer comme un pigeon ", qui risque de perdre sa liberté.

Ne pas banaliser, ne pas moraliser, ne pas valoriser les drogues, mais s'appuyer sur les découvertes les plus récentes de la science. Informer en se méfiant des pièges de la fascination, de l'incitation et de la moralisation.

Les aider à trouver les meilleurs arguments pour dire NON à une proposition de drogue, sans perdre la face par rapport aux copains.

Dans chaque cas, il ne s'agit pas de faire un catalogue des drogues, qui pourraient être incitatif, mais de débattre sur un certain nombre d'idées reçues, de " prêt à penser ", comme " le cannabis est une drogue douce ", " le cannabis est moins dangereux que le tabac ", " fumer un joint, c'est écolo ", " la drogue, c'est le bonheur assuré " etc.

2ème objectif

Appliquer le principe de précautions On ne sait pas à l'avance ce qui va advenir d'un jeune qui débute une consommation. Donc pas question pour nous de dire dans les classes : " si vous fumez un joint de temps en temps ce n'est pas grave, l'important est de gérer votre consommation ". Pourquoi ? Parce que dans les classes, on s'adresse généralement à 3 groupes d'élèves : les non-consommateurs, conformistes à la loi, les expérimentateurs, les consommateurs plus au moins réguliers.

Si le message est " fumer un joint ce n'est pas grave ", alors : le groupe de consommateurs va être renforcé dans sa consommation, les expérimentateurs vont recommencer, pour les non-consommateurs, la situation va être intenable, car ils vont être traités de ringards, de " blaireaux " par leurs copains…

Résultats probables :

  • augmentation des consommateurs
  • augmentation de la consommation
À la FNAPT, l'objectif est de prévenir la consommation, c'est-à-dire :
  • renforcer les convictions des non-consommateurs,
  • déclencher une réflexion chez les expérimentateurs et les consommateurs.

3ème objectif

Impliquer élèves, parents et professeurs dans le processus de prévention, pour qu'ils deviennent acteurs de prévention.

Toutes nos associations désavouent les sectes qui, sous le couvert d'une action en faveur des toxicomanes, ne font que profiter de leur fragilité pour recruter des adeptes.

Même si nous sommes tous d'accord sur les objectifs, chaque association a son propre profil et ses propres méthodes.

Si vous voulez en savoir davantage, rendez-vous sur nos sites JSD et FNAPT et n'hésitez pas à vous inscrire dans notre forum et à y participer.

Adresse du SITE : JSD
www.jeunessesansdrogue.net

Adresse du FORUM :
jeunessesansdrogue.xooit.fr/index.php

Site de la FNAPT : http://www.fnapt.org/

Sophie Daout, le 10 avril 2009

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Vol.6 - No. 105

Le bonheur

Un ami écrivain, Michel, me demande d'intervenir au mois de juin sur le thème du bonheur devant un public de jeunes en difficulté.
Vaste programme ! Et il va falloir que je mettre de l'ordre dans mes idées. Je le ferai le moment venu et vous en livrerai alors le résultat.
Pour l'instant quelques réflexions me sont venues à l'esprit

Aussi lisse qu'elle puisse paraître, toute vie a ses fêlures. Même les vies apparemment merveilleuses des artistes qui font la une des magazines ont leurs tragédies.
Ma propre vie en est une belle illustration. En effet, j'ai eu tout ce dont je rêvais:à 20 ans un mari que j'aimais, deux adorables garçons, un métier que j'avais choisi et dans lequel j'excellais, celui de professeur.
Et puis les cartes ont été reprises et mélangées autrement: un divorce, un changement de métier, un autre amour avec en prime une petite fille attachée à cet homme.
Bien encore ! Ce métier là me plaît encore davantage, je suis conseillère d'orientation-psychologue et ce nouvel amour me convient parfaitement.
Et la vie va qui me malmène avec l'entrée de la drogue chez nous et qui risque de faire exploser la famille et survient ensuite, la pire de toutes les souffrances, la mort de mes deux enfants chéris.

Or, qui me voit vivre aujourd'hui de l'extérieur, peut m'envier :
J'habite une région de rêve dans laquelle tous les Français voudraient résider, dans une jolie maison. Je suis toujours, 37 ans après, avec cet homme que j'aime et avec lequel je m'entends bien. J'ai une bonne santé, et bien qu'aujourd'hui en retraite, je suis encore très active. Je fais du sport, je suis entourée d'amis, je voyage, je m'investis dans des actions qui m'engagent et me plaisent. Après l'accueil aux démunis, l'alphabétisation des femmes étrangères, c'est ma lutte contre la drogue qui occupe beaucoup de mon temps.
J'écris et mes livres me font connaître, voyager et témoigner, aider les familles en souffrance. Je suis assez médiatisée par les journaux, la radio ou la télé, on m'écoute avec respect.
Mes livres me ressemblent.
Je me sens bien dans ce que je suis devenue aujourd'hui.

Mais ce bel équilibre apparent masque le fait que je suis dans une profonde désespérance et parfois une solitude totale.

Et pourtant si quelqu'un me posait la question : " Es-tu heureuse ? ", je crois bien que je répondrais " Oui ".
Alors qu'est-ce que le bonheur dont je parle ici ?
C'est d'abord accepter ce qui est incontournable, puisqu'on n'y peut rien. Il faut faire avec, alors il est inutile de se rebeller et de gaspiller son énergie.
Je me dis que c'est aussi la faculté de vivre à plein et d'apprécier les moments de la vie ordinaire.

Et me revient en mémoire le joli poème de Paul Fort :

Le Bonheur

Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite. Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer.

Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite. Si tu veux le rattraper, cours-y vite. Il va filer.

Dans l'ache et le serpolet, cours-y vite, cours-y vite. Dans l'ache et le serpolet, cours-y vite. Il va filer.

Sur les cornes du bélier, cours-y vite, cours-y vite. Sur les cornes du bélier, cours-y vite. Il va filer.

Sur le flot du sourcelet, cours-y vite, cours-y vite. Sur le flot du sourcelet, cours-y vite. Il va filer.

De pommier en cerisier, cours-y vite, cours-y vite. De pommier en cerisier, cours-y vite. Il va filer.

Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite. Saute par-dessus la haie, cours-y vite. Il a filé !

Paul FORT

Oui, il est vraiment inutile de chercher le bonheur à l'extérieur, dans le pré ou sur les cornes du bélier.
Cette quête peut prendre toute une vie, et elle est vaine.

Le bonheur ou plutôt l'aptitude à être heureux est en nous.
A nous de la découvrir et de la cultiver !

Sophie Daout, le 17 avril 2009
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Vol.6 - No. 106

Voici un article paru dans le site de " Familles de France " concernant un nouveau jeu sur Internet.
" La quatrième version du jeu Grand Theft Auto (GTA IV) vient de paraître à grand renfort de publicité. On a même pu lire des articles de médecins s'interrogeant sur la bonne santé psychique d'enfants ne jouant pas aux jeux vidéo et d'autres estimant que les violences virtuelles préviendraient les violences réelles. La seule appellation "jeux vidéo" laisse penser qu'ils sont tous destinés aux jeunes. Or la commission européenne PEGI chargée de catégoriser les jeux vient de donner à GTA IV le sigle 18+, ce qui veut dire que ce jeu vidéo est spécifiquement réservé aux joueurs adultes.
Comment mettre en valeur un jeu dont le principe de réussite pour le joueur est de voler, tuer, trafiquer… c'est à dire commettre dans la ville de San Andrea, New York numériquement reconstituée, le maximum de crimes et d'enfreintes à la loi ?
L'ensemble des familles ne souhaite pas se décharger de ses responsabilités sur des concepteurs de jeux qui créent en liberté, mais leur demandent de penser aux conséquences de leur travail. Les jeux ne créent pas la violence et les crimes mais ils participent de façon certaine à les banaliser !

Familles de France rappelle que cette norme PEGI, qui ne se veut qu'indicative est souvent incitative pour les jeunes. Elle devrait être beaucoup plus prise en compte par les acteurs liés aux jeux vidéo : les parents, premiers acheteurs des jeux de leurs enfants, les diffuseurs qui font trop souvent de la publicité pour ce jeu sur des supports destinés aux jeunes, les vendeurs qui ne devraient pas vendre ce jeu à des enfants mineurs.

Familles de France, qui a reconnu depuis longtemps l'importance du jeu pour la construction des jeunes et la détente de l'ensemble des êtres humains, s'interroge sur les valeurs douteuses portées par ce jeu depuis sa première version ".

Familles de France exige de l'Etat une vraie protection des jeunes ".

Voici la nature de l'avertissement trouvé sur le site officiel GTA :
"Comme il l'avait été dit, le sexe sera présent dans GTA IV, les scènes avec les prostituées étant plus détaillées que dans les précédents opus. Il y a maintenant 3 types de services, une masturbation, une fellation, ou un rapport sexuel. Voila qui devrait apporter à Rockstar sa dose de procès annuelle.
"Comme il l'avait été dit, le sexe sera présent dans GTA IV, les scènes avec les prostituées étant plus détaillées que dans les précédents opus. Il y a maintenant 3 types de services, une masturbation, une fellation, ou un rapport sexuel. Voila qui devrait apporter à Rockstar sa dose de procès annuelle.
Petits curieux que vous êtes, vous vous demandez à quoi cela peut-il bien rimer. Voici donc une vidéo montrant le sexe dans GTA IV. Attention cependant, cette vidéo contient des scènes à caractère sexuel, des scènes de gameplay (attention donc aux spoilers), ne venez donc pas vous plaindre auprès du site, vous êtes le seul responsable de vos actes."

Je suis donc allée sur Internet, afin d'en savoir plus sur ce nouveau jeu. Je suis entrée dans l'arsenal qui est tout à fait bien achalandé.
Jugez plutôt :

"GTA IV offre un arsenal varié, bien que réduit par rapport à ces prédécesseurs. Vous pourrez ainsi vous procurer du matériel en fouillant la ville ou tout simplement en vous rendant chez l'armurier.

  • Le G17 (Glock) : L'arme la plus répandue à Liberty City, très fiable, et c'est l'une des premières armes que vous obtiendrez dans le jeu. Équipée d'un chargeur de 17 munitions 9mm cette dernière compensera sa moindre puissance par une précision correcte (effective jusqu'à 50 mètres).
    Il est possible de transporter 1500 munitions maximum, chargeur compris.
  • Le Desert Eagle : Une arme assez rare dans les rues, bien plus précise et puissante, mais aussi plus onéreuse que le 9 mm grâce a son calibre .357 mag. Cependant son chargeur de seulement 9 munitions la rend délicat d'utilisation car il est en effet plus facile de se retrouver à court de munitions au beau milieu d'un gunfight. Le prix des munitions étant élevé il est fortement conseillé de les récupérer sur les "cadavres" lors des missions. A noter que si vous attaquez l'armurier, ce dernier se défendra avec cette arme (mais une fois mort, des "potes" viennent pour vous faire la peau). Si l'arme est ramassée par terre, elle utilise les mêmes munitions que le Glock G17. Et vice versa.
    Il est possible de transporter 1500 munitions maximum, chargeur compris.
  • Le M11 (Ingram) : une arme automatique utilisant des balles de calibre 9mm, tout comme le pistolet. Assez puissante mais peu précise, surtout en tir continu, son chargeur de 50 munitions en fait une arme de soutien remarquable, très utile pour faire du nettoyage. Sa portée effective s'élève à environ 50 mètres. Si l'arme est ramassée par terre, elle utilise les mêmes munitions que le MP5. Et vice versa.
    Il est possible de transporter 1200 munitions maximum, chargeur compris.
  • Le MP5 (Pistolet mitrailleur) : calibre 9 millimètres, plus précis que l'Uzi et aussi plus puissant (jusqu'à 100 mètres), mais dispose d'un chargeur de seulement 30 munitions et d'une cadence de tir réduite. Si l'arme est ramassée par terre, elle utilise les mêmes munitions que le ¨pistolet mitrailleur M11. Et vice versa.
    Il est possible de transporter 1200 munitions maximum, chargeur compris
  • Le Franchi SPAS 12 : arme de courte portée de 8 munitions (calibre 12), mortelle à coute distance (10 mètres) mais inefficace à longue distance. Respectivement 8 et 10 munitions dans le chargeur.
    Il est possible de transporter 80 munitions maximum, chargeur compris.
  • Le Fusil a Pompe automatique : Aussi puissant que le Franchi Spas mais avec une cadence de tir automatique toute les 0.6 secondes (environ).
  • L'AK47 de Kalashnikov : Arme d'assaut sovieto-russe très puissante (7.62 millimètres) d'une cadence de tir rapide. Permet une moyenne précision à distance en tir assis (jusqu'à 150m), chargeur de 30 munitions. Si l'arme est ramassée par terre, elle utilise les mêmes munitions que le M4A1. Et vice versa.
    Il est possible de transporter 600 munitions maximum, chargeur compris.
  • Le M4A1 dit Carabine : Modèle de fusil d'assaut de l'OTAN bien plus précis que l'AK47 (jusqu'à 200 mètres) et d'une puissance équivalente (5.56 millimètres) chargeur de 30 munitions et cadence de tir élevée. Si l'arme est ramassée par terre, elle utilise les mêmes munitions que l'AK-47. Et vice versa.
    Pour le M4, comme pour le AK47, il est possible de transporter 600 munitions, chargeur compris.
  • Le PSG-1 : lunette réglable, existe en 2 modèles, l'ancien Fusil Sniper avec 5 munitions et celui du combat avec 10 munitions, très puissant pour le tir lointain (plus de 200 mètres).
  • Le Cocktail Molotov : Arme stratégique de rue utile surtout en "gunfight" intérieur permettant de temporairement enflammer une zone pour bloquer un accès par ex. Utilisation en milieu extérieur passable. 500$ en armurerie, 300$ par Little Jacob.
  • La grenade à fragmentation : arme dévastatrice d'une bonne porté, dont l'explosion permet facilement de faire sauter une voiture toute autre cible. Utilisation en intérieur complexe et dangereuse. Prix unitaire de 1000$ en armurerie et de 700$ par Little Jacob. Il est possible de transporter a la fois uniquement 25 grenades ou coktails molotovs.
  • Le RPG-7 : lance-roquette Sovietique redoutable, aussi bien efficace en anti-aérien que contre un véhicule. Prix de l'arme : 15000$, d'une munition : 5000$ disponible uniquement en armurerie. Il est possible de transporter 8 roquettes a la fois. "

Je me demande si pour des personnalités fragiles, la tentation n'est pas grande de fuir la vie et de se réfugier dans ce monde imaginaire où l'on est un héros invincible. Et quand il s'agit de revenir à la vraie vie, c'est difficile car les règles ne sont pas les mêmes, heureusement !
Oui, heureusement, dans la vie de tous les jours, on ne peut pas se procurer les armes dont dispose l'arsenal du jeu.
Quelquefois, les médias se font l'écho d'un carnage dans une fac ou un lycée. Un jeune mitraille les étudiants et les profs comme dans les fait-divers suivant :
" D'abord, il y a eu le carnage au lycée de Columbine aux Etats-Unis en 1999, qui avait fait 13 morts. Ensuite celui de l'Université de Virginia Tech, en 2007, tuant 33 personnes. Toujours en 2007, mais en Europe cette fois, le massacre du lycée de Tuusula en Finlande, au cours duquel 8 personnes perdirent la vie. Et, le 11 mars dernier, le carnage dans une école de Winnenden, en Allemagne: 15 morts.

Alors, je ne sais pas s'il y a une relation ou non entre les jeux vidéos et ce genre d'événements dramatiques, mais à trop vivre par procuration, on risque en effet de confondre le virtuel avec la réalité

Sophie Daout, le 24 avril 2009
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Vol.6 - No. 107

Dans la revue de presse du lundi 27 avril 2009 que m'envoie Google, je trouve un texte qui m'interpelle fortement et dont j'ai envie de vous faire partager l'essentiel. Il est intitulé : " Chasseur blanc, cœur noir ", et est signé de Eric de Nigaud.

" ….L'Afrique de tous les continents fut l'une de mes passions, c'est donc de son destin que je m'inquiète, car bien de puissants dans ce vaste monde oublient que c'est de là que nos ancêtres surviennent. Son histoire est toujours conflictuelle et son devenir bien trop aléatoire.

Les famines, les sécheresses, les criquets, les guérillas, la déforestation, le SIDA, la misère et la faim, l'immigration massive et le grand mal intemporel. L'Afrique s'enténèbre s'appauvrit, elle devient morte au Monde et ce spectre à nos frontières géographiques effraie toute l'Europe.

Avec un peu d'imagination pourtant ce continent offre les traits placides et massifs d'une bonne tête d'éléphant " !. Un éléphant sans défenses. Piqué dans sa corne (Ethiopie, Kenya, Egypte) par l'héroïne asiatique, touché dans son flanc ouest par la cocaïne Andine. L'Afrique est prise dans la seringue des trafiquants internationaux de stupéfiants. Déstabilisée aussi par les substances psychotropes, stimulants et dépresseurs, faux médicaments et remèdes sous dosés que prodiguent généreusement les laboratoires de la grande Europe….

De quoi abattre un éléphant " emblème magique et mythique " d'un pays aux mille provinces où la force et la beauté de l'animal s'apparentent tout simplement à la sagesse des Dieux.

C'est aujourd'hui une triste réalité. Sur les cinquante Etats du Continent, aucun n'échappe au Péril blanc qui bouleverse le monde de la drogue et interroge toute la société Africaine.

Chaque année nouvelle, voit le désastre grandir, aujourd'hui près de la moitié de l'héroïne saisie dans la CEE transite par l'Afrique !!

" Lady Cocaïne " est entrée en scène dans les années 1990 à la faveur de l'ouverture des lignes aériennes directes entre l'Amérique latine et le continent noir. Les barons de Medellin et d'ailleurs cherchant de nouvelle plate-forme pour mieux envahir son marché.

Le battage médiatique des Etats-Unis à laissé croire au monde entier qu'il était à la merci de la seule cocaïne dont les victimes sont avant tout et principalement Américaines.

La tragédie Libanaise, le désastre Palestinien, et les saisies importantes opérées dans les Balkans, ont instruit l'opinion sur les puissantes filières du Moyen Orient. Jusqu'à présent l'Afrique restait une TERRA-INCOGNITA dans la géographie mondiale de la drogue. Une fois encore oubliée mais pas pour longtemps !! Les trafiquants ont bien vitre compris que l'Afrique pouvait devenir l'Eldorado du commerce, un portefaix idéale pour inonder l'Europe à moindre frais.

Quelques statistiques évocatrices :
En France, 50% des toxicomanes demandeurs de soins, consomment de l'héroïne et plus de 20% du Cannabis. Sur 780 décès par overdose enregistrés l'année dernière plus de 80% provenaient de l'usage de l'héroïne qui demeure le produit le plus dangereux dans notre pays. Il s'agit là de proportions qui valent pour l'ensemble de la CEE. En Europe, aujourd'hui le péril vient de l'héroïne dont l'Afrique est devenue une impressionnante plaque tournante opaque, changeante, non maîtrisable tant les moyens politiques et policiers sont dérisoires au regard de l'ampleur du phénomène.

L'Afrique est en plus très perméables aux abus de toutes sortes, les législations sont trop souvent élastiques, la corruption, un Etat dans l'Etat, la gangrène des dirigeants à l'égard des faibles, en fait un terrain de prédilection, une " épine aiguille " sous le pied de l'Europe aussi terrifiante que l'Amérique latine sous la botte de l'oncle Sam…

" L'Afrique tombe massivement pour trafic de drogue ! " déclare Interpol .

Mais les stupéfiants ne font pas que transiter. Ils passent mais s'installent aussi. La population indigène toujours plus nombreuse, en totale désespérance s'adonne désormais à la cocaïne, à l'héroïne mélangée à l'alcool et aux médicaments frelatés, pilés dans les pilons des " Mama bon Dieu " de tous les faubourgs, et les médinas et autres quartiers insalubres qui entourent le cœur des grandes capitales. Un " voyage " de l'oubli et de la misère qui ne coûte pas cher. Les prix s'adaptent au climat dit-on le bas…. Rançon de cette démocratisation à l'Africaine, la qualité des drogues est souvent très inférieure aux doses écoulées en Occident, la toxicité s'en trouve accrue et les effets sur la santé publique déjà très précaire, sont désastreux.

C'est au tour de l'Afrique de subir cette dépendance. L'héroïne et la Cocaïne ont bien élu domicile avant qui sait, de prendre racine, compte tenu des conditions climatiques et agronomiques favorables aux cultures illicites, beaucoup plus rentables que les cultures vivrières traditionnelles, le mil, le sorgho, où le maïs.

Le fléau ne frappe pas au hasard. Jamais depuis les indépendances et la mondialisation, l'Afrique n'a paru aussi vulnérable. Les productions agricoles stagnent, l'activité industrielle recule, le continent ne compte plus que 6% à peine des échanges mondiaux. Avec son demi milliard d'habitants connus, l'Afrique dégage chaque année une richesse inférieure ou égale, pas mieux que la Belgique et ses 15 millions d'habitants. L'Afrique Noire apparaît comme la zone la plus endettée alors que l'effondrement du Prix des matières premières à cause de la crise mondiale, lui interdit de se procurer à satiété d'indispensables devises. Sa croissance démographique progresse au même rythme que la croissance économique (3% environ). Les villes gonflent à une allure frénétique avec leurs bidonvilles en plein développement exponentiel où éclatent en pleine lumière, la violence, la misère et l'ennuie.

L'Afrique est un continent jeune où les hommes et les femmes n'ont le plus souvent d'autres débouchés que le chômage ou l'exil, et cela vaut aussi pour les diplômés. La génération espérée de nouveaux chefs d'entreprise est encore au berceau. Les jeunesses Africaines sont condamnées au " no Futur " naguère en vogue dans les pays de l'occident.

Quel terrain plus favorable pour la drogue que ce continent noire en voie de " sous développement " oublié trop souvent des regards !

En proie à l'exode rurale et aux guerres tribales continuelles, les régions des grands lacs en guerre depuis 10 ans, on massacré 3 millions d'âmes dans un silence médiatique assourdissant, le Darfour n'en finit pas de brûler ses morts pour éviter les pires pandémies, le Rwanda et le Burundi ont tout simplement exécuté 1,5 millions d'âmes pour un conflit ethnique entre Hutu et Tutsi qui se sont déchaînés dans un bain de sang avec leur machettes pour se détruire alors que pendant des décennies elles avaient mélangé leurs noms, leurs familles et leurs sang.

" Un Africain sur 3 vit aujourd'hui en ville, et un sur 2 y vivra à la fin du siècle " annonçaient les économistes de la Banque Mondiale en 1986. En 2009 nous avons dépassé toutes leurs espérances. Le développement n'étant pas au rendez-vous, les conditions de vie se dégradent favorisant corruption, crimes de sang et insécurité. Dans ce contexte déplorable, le trafic de drogue attire par ses perspectives d'enrichissements rapide et facile. Peu à peu le cannabis traditionnel est remplacé par les drogues dures. Elle est un marché, un contre modèle de culture et le nerf de la guerre. Elle est le MAL qui fait du BIEN.

Une cible toute trouvée pour les trafiquants de la planète qui visent les zones les plus déshéritées, une cible idéale pour ce continent aux façades maritimes immenses non surveillées, aux aéroports passoires, aux salons d'honneur libres pour peu que l'on présente bien, aux douaniers toujours prêts à monnayer leur silence contre quelques devises étrangères...

L'Afrique d'aujourd'hui, trafique, consomme, blanchit. L'argent sale s'infiltre à travers les zones francs. Une économie souterraine se met en place, une véritable économie maffieuse ou se mélange la " narco monnaie ", les jetons de casino, les fuites de capitaux, les règlements de compte, les réseaux de prostitution intra et Internet, les pistes de l'Ivoire, les armes à bon compte, les guichets opaques des banques, l'affairisme, les protections politiques, jusqu'à ses propres enfants qu'elle transforme en autant de sanguinaires pour autant de guerres sans motifs hommes femmes légitimes et assassins tous réunis sous le même drapeau l'ARGENT.

Autrefois, l'éléphant vénéré était comme le bison pour les indiens d'Amérique. C'était le symbole de la liberté et la survie des peuples. La peau et la viande pour nourrir, le reste pour soigner " un trésor de vie ". Aujourd'hui tragiquement le massacre de ses grands animaux est consommé et l'Afrique à toujours faim. Aidons-là !
C'est un devoir, pour nous tous car l'Afrique nouvelle est ancienne par ses traditions séculaires. C'est un grand cœur de réserve qui doit recommencer à battre à l'unisson du monde moderne ".

Je trouve ce texte à la fois très beau, très réaliste et très inquiétant. Et au-delà des problèmes de l'Afrique, il m'inspire quelques réflexions. Car il est vrai que tout est lié, et que nous sommes tous ensemble sur notre planète Terre (Taire !!), embarqués dans les mêmes problèmes. On ne peut pas séparer la faim et la misère dans le monde, du remplacement des cultures vivrières par d'autres qui rapportent bien davantage. On ne peut pas à la fois faire de l'argent une valeur maîtresse et tenter de sauver les individus. Le plus petit dealer, comme le consommateur de drogues, participent au développement du marché et à l'enrichissement des narcotrafiquants. Il ne faut pas sans cesse chercher des coupables en refusant de voir notre responsabilité individuelle. Et on ne peut pas toujours s'en remettre aux autres, (les voisins, les gouvernements, les pays voisins…), pour trouver des solutions. Nous sommes TOUS concernés et c'est notre problème à TOUS. C'est du moins ainsi que je situe ma propre action.

Sophie Daout, le 1er mai 2009
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Vol.6 - No. 108

Seconde vie en virtuel

C'est encore un article paru dans " Familles de France " qui m'interpelle aujourd'hui.
Vous vous souvenez peut-être de ma chronique n)106, il y a deux semaines à propos de la quatrième version du jeu Grand Theft Auto (GTA IV).

Maintenant il s'agit dun autre jeu sur Internet "Second Life", qui est ainsi présenté dans sa publicité:
"Second Life est une simulation sociétale virtuelle, permettant de vivre une "seconde vie" sous la forme d'un avatar dans un univers persistant géré par les joueurs.

Actuellement, plusieurs millions de joueurs résident déjà dans l'univers de Second Life. L'aspect social est prédominant dans ce jeu. Contrairement à d'autres jeux massivement multijoueurs, il n'y a pas de quêtes, pas de combats contre l'environnement... Les combats entre joueurs sont permis dans certaines zones, mais ne sont pas obligatoires pour progresser dans le jeu.

Le passage à un modèle gratuit (une option payante existe toujours) a beaucoup contribué à la popularité de Second Life, mais ce sont avant tout certaines particularités du jeu qui expliquent son succès actuel.

Notamment, la totale liberté laissée aux résidents de Second Life. En effet, la quasi-totalité du monde virtuel est directement produite par les joueurs, et ce sont eux qui font évoluer leur propre univers.

Second Life se démarque aussi par son économie. L'absence des paliers de progression rencontrés habituellement dans les Mmorpg incite les joueurs à considérer la création et l'accumulation de richesses ainsi que la consommation comme des buts en soi. D'autre part, la monnaie interne du jeu est convertible en dollars. Il n'en fallait pas plus pour que de grandes marques comme Adidas, Dior, Toyota tombent amoureuses de ce nouveau paradis consumériste...

Au-delà du phénomène de société qu'est en train de devenir Second Life, ce "jeu" semble assurément capable de satisfaire différents types de publics. Certains seront attirés par les possibilités infinies en termes de jeux de rôles. D'autres par les interactions sociales permises par un univers rassemblant déjà plus de 9 millions de personnes. D'autres par l'appât du gain ou la recherche d'une vitrine pour promouvoir leurs créations. L'avenir dira quelles attentes Second Life peut combler, ou pas."

Second life, édité par Linden Lab, est un programme informatique qui a permis la naissance d'une communauté qui s'accroît de façon exponentielle puisque l'on comptait en mai 2007 environ six millions de joueurs inscrits. La France fournirait le deuxième groupe de joueurs après les Etats-Unis.

La majeure partie de l'univers virtuel est créée par les joueurs eux-mêmes qui peuvent acquérir et créer du contenu (des casinos, des armes, du tabac…). Les achats entre joueurs se font grâce à une monnaie virtuelle qui est échangeable contre de l'argent réel. C'est pourquoi Second Life est présenté par les médias comme un moyen de jouer en gagnant de l'argent ou encore de visiter un univers magique et vivre une seconde vie virtuelle".

Néanmoins, en parcourant le monde de Second Life, on s'aperçoit rapidement que la "réalité" de cet univers est bien différente.

Ainsi de véritables photos et vidéos pornographiques en libre accès placardent certaines régions. Les utilisateurs ont la possibilité de mimer des rapports sexuels, allant même jusqu'à des scènes de viol, de bondage, de zoophilie et de scatophilie. Des passerelles entre l'univers virtuel et des sites internet de pornographie permettent à l'utilisateur d'être redirigé rapidement.

Je rejoins "Familles de France" quand on y dit qu'on ne peut accepter que la publicité pour le tabac, l'alcool ou la drogue ne subisse aucune restriction légale, de même que l'utilisation des machines à sous virtuelles, des jeux de loto et de loterie.
Familles de France demande un contrôle sur les casinos virtuels puisque que de l'argent bien réel y est dépensé.

Il est certain que s'adressant à des adultes responsables, ce jeu peut paraître intéressant, même si ses dérives peuvent poser des problèmes éthiques. Mais des enfants ou des adolescents peuvent aussi avoir accès au site sans limite, et alors la question devient plus importante.

Je rejoins "Familles de France" qui réclame des mesures techniques efficaces de protection afin que des contrôles soient mis en place pour empêcher l'accès à ce site par les mineurs.

Sophie Daout, le 8 mai 2009
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Vol.6 - No. 109

Faut-il légaliser le cannabis ?

J’ai été invitée à participer au pied levé, mercredi dernier13 mai, à une émission de télévision intitulée « C dans l’air ». Le thème choisi était : « Faut-il légaliser le cannabis ? ». J’avoue que j’ai un peu hésité avant de répondre favorablement, et ce, pour plusieurs raisons.
Tout d’abord parce que cette question, même si elle est très intéressant, ne fait pas partie de mes préoccupations immédiates. Aux débats d’idées, aux joutes oratoires, je préfère de loin rester dans mon domaine, c’est à dire celui de la prévention et de l’aide en faveur des familles et des jeunes.
Ensuite, je connaissais le nom des invités à l’émission. Il s’agissait de personnalités notoires, connue au plan national : Le Président de la MILDT, émanation gouvernementale de la lutte contre la drogue, un psychiatre très connu, chef d’un service d’addictologie, et surtout un avocat réputé pour son combat en faveur d’une « légalisation contrôlée du cannabis ». J’avais déjà rencontré ce dernier au cours d’une précédentes émissions et son talent et ses prises de position m’avaient déstabilisée.

J’ai donc un moment balancé. Et puis je me suis dit que puisque, pour une fois une association avait été invitée, je n’avais pas le droit de me défiler.
Malgré mon trac, j’y suis donc allée, et je ne le regrette pas.
Plusieurs reportages ont illustré le débat ainsi annoncé :

«  A l’occasion de la 10e marche mondiale du cannabis, les partisans de sa légalisation se sont rassemblés, le 9 mai, dans plusieurs villes du monde. Une idée qui fait son chemin outre-Atlantique, alors qu’aux Pays-Bas, les autorités revoient leur politique de tolérance. 

Pour la dixième année consécutive, les partisans de la légalisation du cannabis ont manifesté, samedi 9 mai 2009, de part le monde en faveur de cette cause. A Paris, où le rendez-vous avait lieu place de la Bastille, à l’initiative du
Collectif d’Information et de Recherche Cannabique (CIRC), la manifestation a réuni quelques dizaines de personnes, dont Farid Ghehioueche, candidat aux élections européennes en Ile-de-France sur la liste Cannabis sans frontières, réclamant notamment l’ouverture d’"un débat public" sur la question de la marijuana.

Car si, en France, 12 millions de personnes déclarent avoir déjà expérimentés cette drogue douce, 1,2 million être des fumeurs réguliers (au moins dix fois par mois) et 550 000 des consommateurs quotidiens, le sujet du cannabis anime peu les débats de la classe politique, à la différence d’autres pays.

Aux Etats-Unis, notamment, en ces temps de crise, un parlementaire californien, Tom Ammianoa, a déposé, fin février, une proposition de loi afin de taxer la culture, l’achat et la vente de cette drogue douce. Selon lui, une taxe de 50 dollars par once, soit environ 30 grammes, permettrait à la Californie de récolter plus d’un milliard de dollars d’impôt par an, et ce, alors que l’Etat souffre d’un déficit de 20 milliards de dollars.

Légaliser et taxer la marijuana ? Le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, personnellement opposé à la légalisation, a toutefois estimé qu’il "est grand temps d’avoir un débat (sur cette question). Et je crois que nous devons étudier très attentivement les exemples de légalisation de la marijuana et des drogues dans d’autres pays, et de voir s’ils sont heureux avec cette décision", a-t-il souligné.

Aux Pays-Bas, face aux nuisances générées par le tourisme de la drogue, les autorités de la province de Limbourg et des communes néerlandaises concernées ont décidé, mardi 13 mai, de prendre toute une série de mesures restrictives concernant l’accès aux Coffee shops. Chaque année, dans cette région, quatre millions d’étrangers viendraient y acheter du cannabis »  Le débat a été intéressant. La question m’a été posée d’emblée: étais-je ou non, pour la légalisation du cannabis ? A priori et de par mon engagement personnel, je ne peux pas être POUR la mise à disposition des enfants et des ados d’un produit qui leur fait du mal.
Les experts ont débattu, se sont opposés. Moi, j’avais une toute petite place que j’ai tenté d’occuper au mieux.

Y ai-je réussi ?

Je serais tentée de le penser si j’en crois la colère des consommateurs de cannabis dans leurs blogs, se demandant ce que je venais faire là !

Vous pourrez vous en faire une idée à votre tour en voyant l’émission sur Internet :

http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index-fr.php

Alors, qu’en pensez-vous ? «
 Faut-il légaliser le cannabis ? »

Sophie Daout, le 15 mai 2009
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Vol.6 - No. 110

Suite d’un passage à la télé

La semaine dernière, je vous parlais de mon passage à la télé. Je vous ai expliqué la point de vue que j’avais souhaité y faire entendre, celui des parents et des associations.
Bien entendu, ma présence sur le plateau n’a pas été du goût de tout le monde et un habitué d’un site pro-cannabis, a demandé pourquoi on m’avait invitée J’ai également reçu un message d’un correspondant, consommateur régulier, me reprochant, de par mes prises de position, de faire de lui un délinquant.
Je lui ai proposé de continuer notre échange dans notre forum, et voici ce que cela a donné :

Mon correspondant :

«  Bonjour,
Je viens de m'inscrire sur ce site, je fais le tour des post et je ne vois que des témoignages de personnes dans la détresse.

Moi, je ne fume pas depuis 4 ans mais depuis 20 ans et je vais bien, personne autour de moi n'est conscient du nombre de "pétards" que j'ai pu fumer. Tout le monde se dit que je suis quelqu'un de "bien" et souvent je me dis que s‘ils étaient au courant du tiers ils me considèreraient comme un "toxicomane", comme vous d'ailleurs.

Moi, je n'ai jamais trop parlé, ni imposé mon point de vue sur ce sujet car je pense que de trop en parler dans les médias ou avec les gens, banalise le sujet. En effet, quand j'ai commencé à fumer, il y 20 ans, je ne connaissais même pas l'existence du "shit". Alors qu'aujourd'hui, les gamins de 10 ans savent ce qu'est un joint. A l'époque, la télé, les enfants la regardaient moins!!! et la télé diffusait moins de série policière et donc qui dit policière dit violente (prostitution, drogues, trafic, escroc, flic corrompu,....) et ce, à toutes heures de la journée!!! Apparemment ça ne choque personnes. Ah c'est vrai, aujourd'hui pour ne pas s'occuper des gamins ou qu'ils se taisent, les parents les mettent devant la télé, super l'éducation ! De plus, le problème de fond c'est la différence de réaction par rapport aux produits psychotropes et non "drogues" des différents consommateurs.

Mon expérience et mes rencontres m'ont permis de me rendre compte du comportement des gens face à la "défonce". Et ce qui est sur, c'est qu'une personne qui est normale n'a pas de problème avec la consommation de cannabis pas comme avec l'héroïne. Par contre j'ai un pote dépressif qui à fait une TS suite à la consommation de cannabis et d'alcool mais il était déjà pas bien dans sa tête. Aujourd'hui, ça lui arrive encore de boire et de fumer et il n'a plus de problème dépressif, bizarre!!! non, je ne pense pas, depuis sa TS, il a rencontré quelqu'un et il a compris qu'il était homosexuel. Maintenant tout va bien pour lui!!! et j'en ai d'autre dans mon escarcelle.

Pour en revenir à mon cas, ma mère m'a enlevé à mon père pour mes 3 ans, j'ai vécu avec elle jusqu'à mes 12 ans, date à laquelle elle a eu un accident de voiture dans lequel, elle a perdu la vie à 32 ans. Bon début déjà... Ma mère avant de mourir, s'était remariée avec mon beau-père qui m'a gardé jusqu'à l'age de 18 ans. La, éducation stricte, claques à gogo, deux trois coup de poing en 6 ans. un CAP-BEP en poche, ayant déjà commencé à fumer à l'age de 14 ans. puis Accusé de vol d'argent, je quitte la maison de mon beau-père et je continue mes études Brevet de technicien en internat(alcool-shit à gogo), je me fais héberger en famille d'accueil le week-end, normal quoi(18-20ans). A cette époque je fume plus de 20 à 25 joints par jour plus alcool en parallèle (témoin à l'appui). Avec ce diplôme en poche(meilleurs note en mécanique) commence la vie active, je trouve un emploi, puis je connais le chômage. 4 à 5 mois de chômage, qui dit chômage, dit temps libre, donc défonce alcool pétard. Je me cherche une formation BTS pour accéder au bureau d'études. Diplôme en poche, retour dans la vie active, travail, fumette, alcool, rythme mes jours et mes nuits pendant 2 ans. Puis recherche d'un meilleur travail, donc départ sur paris, là je diminue l'alcool car pour le permis c'est chaud. Mais je fume toujours quotidiennement. je me fais une expérience dans différentes entreprises, je pose ma démission régulièrement pour trouver un poste avec plus de responsabilité. et aujourd'hui je suis ingénieur bureau d'études. voila un petit aperçu de ma vie. Je dois partir désolé, mais mon fils se réveille...

Par contre, j'ai toujours eu des objectifs. J'ai toujours voulu réussir ma vie.

Ma réponse

Merci pour ton message,
Ton histoire confirme l'idée qu'à toute règle, il y a des exceptions. Tu en es une et j'en suis heureuse pour toi. Bravo!
Bravo aussi pour ton parcours professionnel.

Donc, en conclusion, nous ne sommes pas égaux devant les drogues. Mais comment savoir qui deviendra alcoolique et qui pourra consommer un verre de vin sans pour autant être obligé de continuer jusqu'à en rouler sur la table? Comment savoir qui pourra fumer ses pétards en conservant une vie normale et qui présentera des troubles de la personnalité, voire même des troubles psychiatriques par exemple?
Il n'y a pas de tests pour cela.

Alors parmi les ados qui veulent tenter ces expériences là, combien verront leur vie bousillée par ces produits ou d'autres encore?
En pourcentage, combien?
30%? 20%? 5%?
Eh bien c'est toujours trop! Je te jure que quand cela ne serait que 1%, la statistique, quand c'est toi qui fais partie du nombre, elle est pour toi à 100%.

Alors oui, tu " ne vois que des témoignages de personnes dans la détresse" dans ce forum, car c'est notre quotidien. Oui, je soutiens au jour le jour, des familles détruites à cause de la consommation d'un enfant.
Voilà pourquoi, si je n'ai rien à dire aux adultes car je ne suis ni un justicier ni un redresseur de torts, oui voilà pourquoi je déconseille très fortement aux jeunes toute consommation de ces produits. Car on ne sait jamais comment les choses vont se passer ensuite.

Je pourrais t'emmener avec moi dans une séance de prévention. Que dirais-tu si comme moi ,tu entendais un enfant de CM2 me dire: "Moi je fume quelques pétards de temps à autre et je ne vois pas pourquoi j'arrêterais puisque j'aime ça et que je ne suis pas dépendant". Il avait 10 ans 1/2, et trois autres copains dans sa classe fumaient avec lui! Depuis, il est entré au collège et en sixième, cette année, et les ennuis ont déjà commencé.

Que dirais-tu? Je n'invente rien, crois-moi et des personnes présentes dont le maître de la classe peuvent en témoigner!

Encore une fois, que les fumeurs de cannabis se rassurent, je n'ai rien à leur dire quant à leur conso. Ce n'est pas MON problème, mais LE LEUR. Cependant quand ils déploient leur bannière de " Moi, je suis un consommateur HEUREUX et vive le shit", ils ne se tendent pas compte du mal qu'ils peuvent faire aux ados qui se sentent invincibles, c'est le propre de cet âge.

Je crois qu'ils devraient au contraire nous aider à protéger les ados et les enfants de ce pays et nous aider dans nos campagnes de prévention.

Qu'en penses-tu?

Mon correspondant

Je n'ai jamais dit qu'il fallait fumer et surtout pas quand on est jeune.
je n'ai pas dit que j'étais heureux parce que je fumais et et je n'ai pas dit vive le shit.
je ne suis pas le seul dans mon cas.
Pour moi c'est un problème d'éducation. Depuis quand les gamins ont de l'argent en poche à 10 ans???
depuis quand on tolère un gamin qui sent le tabac. et la pression parentale elle est où???

Ma réponse :

Quand je dis: " Cependant quand ils déploient leur bannière de " Moi, je suis un consommateur HEUREUX et vive le shit", ils ne se tendent pas compte du mal qu'ils peuvent faire aux ados", je ne parle pas de toi, mais en général!

Quand je dis: " qu'ils devraient au contraire nous aider à protéger les ados et les enfants de ce pays et nous aider dans nos campagnes de prévention", là, oui, je m'adresse à toi en particulier...et aux autres en général!

Quand tu écris:

Citation:
Depuis quand les gamins ont de l'argent en poche à 10 ans???
depuis quand on tolère un gamin qui sent le tabac. et la pression parentale elle est où???

là, c'et toi que vas un peu vite.

Dans les histoires que nous connaissons, ce n'est pas ainsi que se passent les choses.

Et quand tu dis:

Citation:
Pour moi c'est un problème d'éducation.

Là, tu es carrément à côté de la plaque et tu sous-estimes nettement le rôle des groupes des pairs!

Mais si seulement tu pouvais avoir raison!
Les choses seraient tellement plus simples!

Voilà les discussions qui naissent autour d’une émission de télé..
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Venez donc vous exprimer dans notre forum !

Votre opinion nous intéresse !

Sophie Daout, le 22 mai 2009
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Vol.6 - No. 111

La drogue en stock.

Un article signé Léna Mauger etparu dans l’hebdomadaire « Elle », nous éclaire sur un problème lié à la drogue et sur un nouveau métier, celui de « nourrice ».

Voici cet article qui m’a fort intéressée.
«  Parce qu’elles tombent amoureuses d’un trafiquant, ou par besoin d’argent, certaines jeunes femmes des cités acceptent de stocker de la drogue dans leur appartement. Katarina était l’une d’elles. Aujourd’hui repentie, elle témoigne malgré les menaces.

Le café est à peine servi, Katarina court vérifier que le loquet de la porte est bien fermé. Puis elle s’approche de la fenêtre et scrute les barres d’immeubles. « J’ai peur qu’ils me tombent dessus, qu’ils viennent se venger », chuchote-t-elle. Katarina est une « nourrice ». Pendant deux ans, elle n’a pas gardé d’enfants, mais la drogue de la cité. Cette mère de famille est une petite main du trafic de stupéfiants, comme des centaines d’autres femmes en France, selon des sources policières. Ces gardiennes pas comme les autres vivent dans des cités ou dans des zones pavillonnaires. Cannabis, cocaïne, héroïne... c’est dans leurs appartements que les dealers stockent la came. Ils choisissent des femmes discrètes, n’attirant pas l’attention de la police. Et suffisamment fragiles et sensibles à leurs menaces pour respecter la loi du silence. Selon le journaliste Jérôme Pierrat, spécialiste des trafics de drogue et des réseaux mafieux , la nourrice type est une femme « entre 30 et 40 ans, mère célibataire, au profil social et/ou psychologique cabossé ».
Katarina, frêle jeune femme qui flotte dans son jean, raconte son histoire en allumant nerveusement cigarette sur cigarette : celle d’une mère tombée dans la drogue comme on tombe amoureuse. Il y a trois ans, à 27 ans, elle déménage après sa deuxième séparation et son troisième enfant. En bas de l’immeuble, elle rencontre Mehdi. Le caïd du quartier la drague. Ils s’amusent bien ensemble, ils font l’amour, il lui roule des joints... Elle ne se méfie pas quand, quelques mois plus tard, il dépose chez elle un sac d’herbe. « Tu peux bien me dépanner ! lance l’amant. T’inquiète, il ne t’arrivera rien, c’est juste pour la journée. » Katarina a bientôt le sentiment de faire partie de la bande de Mehdi. Elle se sent en sécurité, protégée par ces jeunes qui font la loi. En consommatrice régulière de cannabis, elle peut aussi fumer à volonté. Subrepticement, elle devient leur complice. Mehdi dépose un deuxième, un troisième, et bientôt des dizaines de sacs chez elle. Puis des malles en fer. A l’intérieur, du cannabis, parfois de la cocaïne.

Mehdi apporte d’abord le matos lui-même, puis il ne prend plus la peine de venir. Il envoie ses hommes de main, des dealers de 17, 18, 25 ans pour les plus âgés. La drogue s’entasse dans la chambre de Katarina. Les trafiquants en verrouillent la porte et lui en interdisent l’accès. « Pour ta sécurité », tranchent-ils. Ils font aussi un double des clés de chez elle. L’odeur de l’herbe imprègne l’appartement. « Mon ex s’est servi de moi, lance Katarina. Même si on a eu une histoire, pour lui, c’était tout bénef. Il avait une planque pour sa came et, en plus, il se tapait la fille... » Sa main gauche, posée sur son genou, se crispe. Son joli visage se durcit. « Ici, il vaut mieux avoir les dealers de son côté, ça évite les vols et les agressions. Leur dire non, c’était me les mettre à dos.
Ce n’est pas facile d’être une femme seule dans la cité », se justifie-t-elle. Sophie, nourrice elle aussi, célibataire et mère de deux enfants, confirme : « Dans la cité, les dealers sont les chefs, ils connaissent tout de moi : le prénom de mes enfants, l’endroit où je travaille. Alors... »
Et les chefs paient bien. Katarina ne s’en cache pas : nourrice, ça rapporte. Son téléviseur écran plat, sa machine à café dernier cri et ses canapés en cuir le prouvent. Au départ, Mehdi lui propose « beaucoup d’argent, l’équivalent d’un salaire ». Et il la dépanne en cas de problème : 300 € en liquide quand elle est à découvert, la réparation de sa voiture, les courses de la semaine...
Pas la vie de pacha, mais mieux que celle d’une RMiste. Ses enfants, deux filles et un garçon, sont parmi les mieux habillés de l’école. Revers de la médaille : elle n’est plus maîtresse chez elle. A chaque descente de police, les dealers se cachent dans son appartement. Ils débarquent à n’importe quelle heure de la nuit, coupent les barrettes de haschisch sur la table de la cuisine, parlent fort, s’engueulent, comptent les bénéfices de la journée... Combien ? « Je ne sais pas précisément, peut-être 50 000 € par semaine », estime Katarina. « La plupart des trafiquants s’organisent comme une petite entreprise, explique le lieutenant Filipe Bastos, de la Direction départementale de la sécurité publique du Val-d’Oise. C’est une hiérarchie mafieuse avec des horaires, une distribution des rôles... Certains hommes jouent aussi les nourrices, mais ils remplissent généralement d’autres missions : guetteurs rabatteurs, dealers... »

Katarina met du temps à réaliser qu’elle n’est qu’une amie de circonstance. Pendant deux ans, elle boit et fume avec les amis de Mehdi. Ils peuvent être jusqu’à quinze dans son salon, devant des boîtes vides de pizzas parsemées de mégots. Parfois, elle explose : elle voudrait être tranquille, s’occuper de ses enfants, disposer de sa maison... Pour la calmer, ils sortent, mais reviennent vite. L’appartement est leur planque et, elle, une simple gardienne. Katarina vit dans la peur qu’ils ne lèvent la main sur elle ou sur ses enfants. Quand ils ont trop bu, trop fumé, ils sont capables de tout. Un soir, ils vont trop loin... Deux baraques de 17 ans la tabassent sous les yeux de son fils. Ces jeunes l’accusent d’avoir volé du shit. Elle jure qu’elle n’a pas touché à ces sacs, crie, supplie. Ils font la sourde oreille et s’acharnent sur elle. Amochée, terrorisée, elle reste une semaine cloîtrée chez elle.
Mehdi vient s’excuser : « Les petits ont déconné... » Mais, pour Katarina, c’est trop tard... D’autant qu’elle se sent épiée, elle a vu des hommes rôder autour de chez elle : la police l’aurait-elle repérée ? Un matin, la peur au ventre, elle se risque à appeler le commissariat. Elle demande à rencontrer un policier dans un endroit neutre. Dans un parc, quelques jours plus tard, elle dénonce Mehdi et avoue qu’elle est gardienne de drogue. « Je suis devenue une balance, mais je ne suis pas stupide. Un jour ou l’autre, ils me l’auraient fait payer... Je ne voulais pas qu’ils me tirent des balles dans la porte comme ils l’ont fait à une autre nourrice du quartier. » Katarina est condamnée à quatre mois de prison avec sursis. D’autres femmes écopent de peines plus lourdes. « Dans notre jargon, on distingue deux types de nourrices, poursuit Filipe Bastos. Celles dites “actives” sont associées directement au trafic. Les “passives” sont plutôt des personnes marginalisées auxquelles les trafiquants disent : “Tu fais ça, sinon il va t’arriver des bricoles…” »

Cette mince frontière entre victime et complice révèle la complexité du trafic de drogue, devenu une économie non plus parallèle mais bien réelle dans certaines cités. « Tout le monde trempe dans le business ici, raconte Katarina. Le gamin de 14 ans, il fait le guetteur pour 30 à 50 € la journée. Son grand frère est dedans, son cousin aussi... Moi, j’ai fini par parler. Mais qui vient m’aider aujourd’hui ? Je suis toujours aussi seule. » Katarina avoue que, certains jours, elle est prête à retomber. Pour la protection. Et l’argent. « Je ne veux pas que mes enfants ne mangent que des patates », se justifie-t-elle.
Pour l’instant, elle vit à la barbe de la bande. Après le procès, la préfecture lui a attribué une autre HLM, dans le même quartier. Elle a d’abord accepté de témoigner à visage découvert, pour « montrer aux autres femmes qu’il est possible de parler et obtenir une protection judiciaire ». Puis, les trafiquants l’ont menacée : « Si tu ne veux pas finir comme Maria ou Amélie, va falloir arrêter de faire la balance. » Appartement ravagé pour l’une, passage aux urgences pour l’autre. Katarina n’a encore reçu que des intimidations. Pour l’instant... »

Sophie Daout, le 29 mai 2009
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Vol.6 - No. 112

J’avais promis de vous livrer l’ensemble de mes réflexions sur le bonheur après ma causerie d’une demi-heure avec le public. C’est chose faite depuis hier, alors voilà mon texte :

Je m’appelle Sophie Daoût, et je suis une femme ordinaire.

Ne vous attendez pas à ce que j’apporte une réponse métaphysique ou philosophique à la question posée. Je ne vous apporterai que les réflexions ordinaires de quelqu’un à qui l’on a demandé de réfléchir sur un thème donné, ici le bonheur.
Quand on m’a proposé cette réflexion, je me suis retrouvée bien des années en arrière. Je me suis imaginée devant la page blanche d’un devoir de philo dont le sujet aurait été par exemple: « Qu’est-ce que le bonheur ? Etre heureux a-t-il un sens ? »
Alors, j’aurais pris mon stylo, et immédiatement commencé à noircir mes pages.
Sans doute, en bonne élève, aurais-je d’abord tenté de donner une définition en rappelant l’étymologie du mot : « bonheur » ou bon heur, c’est à dire la bonne fortune, ( entendre dans "fortune": ce qui arrive de bien ou de mal ), soit un état durable de plénitude et de satisfaction, état agréable et équilibré de l'esprit et du corps, d'où la souffrance, l'inquiétude et le trouble sont absents.
J’aurais parlé des synonymes. J’aurais distingué le bonheur de la joie, jouissance en mouvement, alors, que le bonheur est stabilité.
J’aurais différencié le bonheur de la béatitude, bonheur à son point de perfection extrême, bonheur parfait en quelque sorte.
J’aurais évoqué le bien-être, sensation plaisante apportée par la satisfaction de besoins physiques. J’aurais aussi parlé de la félicité, bonheur sans mélange, calme et durable. Mais il y a aussi la prospérité, situation favorable et positive d'un individu sur le plan de la fortune et des agréments qui en découlent. Il y a, bien sûr aussi, le plaisir, jouissance instantanée, essentiellement d'ordre sensible, l'euphorie, sentiment de bien-être général, état de confiance d'une personne, sans oublier le contentement, la satisfaction, la quiétude, cette tranquillité d'âme du sage, mais aussi la sérénité, qui désigne le calme de l'âme et encore l’extase des saints !!
Ainsi, à travers toutes ces distinctions, à travers les différents usages voisins du langage, aurais-je tenté de définir le bonheur, dans sa spécificité, Ensuite, j’aurais passé en revue la représentation du bonheur des philosophes les plus connus.
La tradition philosophique occidentale oppose les optimistes, pour qui le bonheur comme "état de satisfaction totale" est possible (Spinoza, Montaigne, Diderot), voire facile (Epicure) et les pessimistes pour qui il est difficile (Rousseau), voire impossible (Pascal, Schopenhauer, Freud).

D'autres comme Kant condamnent la recherche du bonheur (comme s'opposant à la morale) ou comme Nietzsche la critiquent comme une fuite devant le tragique de la réalité, lui préférant l'expérience de la joie.
J’en serais venue ensuite à la conception du bonheur dans la philosophie contemporaine. Car en effet, si l’on en croit le nombre de fois où le mot figure dans les titres de livres, ( « Le bonheur, désespérément », André Comte Sponville, « 
Traité du bonheur », Robert Misrahi, « Plaidoyer pour le bonheur » Mathieu Ricard, ou « Le sens du bonheur » de Krishnamurti…et bien d’autres), la recherche du bonheur semble être aujourd’hui au cœur des préoccupations de nos penseurs actuels.
La philosophie contemporaine revient à une recherche d'une sagesse pratique au quotidien (Pierre Hadot), ce qui explique sans doute le regain du grand public pour la philosophie. Voir tous les ateliers philo qui fleurissent un peu partout.
Le thème du bonheur est souvent abordé dans d’autres sciences telles que la neurologie et l’anthropologie, mais aussi dans les sciences humaines.
Par exemple en sociologie: La sociologie ne théorise pas le bonheur, puisqu'elle a pour seul et unique but d'étudier les comportements des individus les uns envers les autres. Néanmoins, elle constate que la recherche du bonheur est l'un des éléments essentiels de certaines sociétés. Le bonheur n'a cependant pas été défini selon un terme précis en sociologie ; de plus, cette notion étant extrêmement variante entre les individus et les sociétés différentes, une telle définition devrait forcément être relativisée.

En psychanalyse : Après 1920, Freud propose une vue pessimiste dans laquelle le bonheur est définitivement inaccessible et Lacan parle surtout du manque. Mais les psychologues modernes comme Reich, Jung, Perls, Fromm ou Maslow affirment au contraire que le bonheur est le sentiment naturel qu'éprouve la psyché humaine lorsqu'elle s'épanouit d'une manière intégrée, ce qui suppose une forme de culture fondée sur l'amour et l'être plutôt que sur la peur et l'avoir.

Le bonheur est parfois aussi un objectif politique : dans la Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique de 1776 on lit : "Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. Toutes les fois qu'une forme de gouvernement devient destructive de ce but, le peuple a le droit de la changer ou de l'abolir et d'établir un nouveau gouvernement, en le fondant sur les principes et en l'organisant en la forme qui lui paraîtront les plus propres à lui donner la sûreté et le bonheur."

En Europe, la notion semble avoir été exprimée pour la première fois sous la Révolution française par Saint-Just avec sa célèbre phrase de 1794, "le bonheur est une idée neuve en Europe."

L'idée de bonheur est revenue sur le devant de la scène politique dans les pays développés à la fin des années 1960, alors que la croissance économique, l'équipement des foyers, l'apparition de la société de loisirs semblait devoir répondre aux attentes de tous les citoyens. Un courant politique critique s'est développé autours de cette question, affirmant que la croissance économique et matérielle ne pouvait suffire à elle seule à apporter le bonheur.
Un courant encore plus critique a développé l'idée que la société de consommation, en créant sans cesse de nouveaux désirs dès que les anciens étaient satisfaits, ne pouvait permettre l'accès au bonheur. La mouvance "soixante-huitarde" a ainsi cherché d'autres formes de bonheur, à travers les rencontres humaines, un mode de vie collectif, le retour à la nature, une vie plus simple et dégagée de contraintes, la pratique des arts, etc.
Cette notion d'un "autre bonheur", alternatif à celui proposé par la société de consommation et montré dans les images de publicité, s'est imposé depuis lors. Par ailleurs, plusieurs équipes de chercheurs ont tenté de rationaliser et de quantifier le bonheur à l'échelle des nations, à des fins de comparaisons internationales.

Un psychologue britannique Adrian White, de l'université de Leicester, a établi en 2007 une "carte mondiale du bonheur" basée sur cinq critères : santé, richesse, éducation, identité nationale, beauté des paysages. En 2008, c'est le Danemark qui arrive en tête du classement.

Selon le quotidien français Libération, "La France a beau afficher d'excellents résultats dans toutes les catégories, elle ne se classe qu'en 62e position »

"Les chercheurs sont unanimes : une hausse des revenus n'augmente pas nécessairement le bonheur.", rapporte Libération en 2008. L'égalité. "Toutes les études montrent à quel point les inégalités sont un facteur d'insatisfaction", relève en 2008 Toger Seidenfaden, rédacteur en chef du quotidien danois Politiken. Le Danemark, premier du classement 2008, est ainsi l'une des sociétés les plus égalitaires du monde.
Le bonheur s’exprime mieux dans une micro-société où règne la confiance. Le sociologue danois Peter Gundelach estime en 2008 que "la petite taille et l'homogénéité de la société" compte beaucoup pour le bonheur. La Suisse est arrivée en deuxième position du classement du bonheur mondial 1995-2005.
Le lien social. Le maire de la ville supposée être la plus heureuse du Danemark (selon une étude de l'université de Cambridge), attribue le bonheur de ses élus au lien social : "Ici tout le monde se parle, peu importe son statut social. Ce qui est important, c'est le temps passé avec sa famille et ses amis.", rapporte-t-il dans Libération en 2008 De même, la présence d'« îlots de bonheur » au sein d'une population semble démontrer qu'il s'agit d'un « phénomène collectif ».
Pourquoi n’est-on pas si heureux en France ? Car on dit que notre pays présente l’une des plus fortes consommations d’antidépresseurs. En réalité, ce n’est pas la France qui consomme le plus d’antidépresseurs mais l’Iran ! Et si la France consomme beaucoup plus que d’autres pays européens, c’est aussi parce que souvent l’anxiété et la dépression ne sont pas soignées là-bas !
Mais ce qui est sûr, c’est que chercher le bonheur dans les pilules ou les drogues, c’est se fourvoyer. Pourtant les dealers présentent souvent aux enfants le joint comme « la cigarette du bonheur, donc la solution à leurs problèmes. Mais hélas, la cigarette du bonheur n’existe pas ! Mais il est vrai que les antidépresseurs sont un palliatif à notre défaillance culturelle. Le traitement logique serait d’organiser la famille et  les institutions pour mieux entourer les enfants, avoir une école moins oppressante… Et chez les adultes il serait important de favoriser les groupes et les relations sociales qui protégent. Mais on a aujourd’hui tendance à privilégier l’aventure individuelle.
J’aurais sans doute parlé de tout cela, puis touché quelques mots des philosophies orientales qui sont à la mode aujourd’hui, en faisant quelques citations bien choisies de Lao Tseu. Et j’aurais conclu ma dissertation en ouvrant le débat et en affirmant que le bonheur est une notion relative qui évolue au cours de l’histoire de l’humanité et de chaque individu.
J’aurais sans doute été contente de mon devoir et j’aurais eu une bonne note.
Mais je ne suis plus la bonne petite élève que j’étais et je ne suis pas sûre que le prof de philo qui aurait à me noter aujourd’hui serait satisfait de mes réponses. Car je suis aujourd’hui bien plus dissipée qu’autrefois. Et quand le thème m’a été proposé, au lieu de penser à Kant ou à Spinoza, j’ai immédiatement récité le poème de Paul Fort « Le bonheur est dans le pré » :

Le Bonheur

Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite. Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer.

Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite. Si tu veux le rattraper, cours-y vite. Il va filer.

Dans l'ache et le serpolet, cours-y vite, cours-y vite. Dans l'ache et le serpolet, cours-y vite. Il va filer.

Sur les cornes du bélier, cours-y vite, cours-y vite. Sur les cornes du bélier, cours-y vite. Il va filer.

Sur le flot du sourcelet, cours-y vite, cours-y vite. Sur le flot du sourcelet, cours-y vite. Il va filer.

De pommier en cerisier, cours-y vite, cours-y vite. De pommier en cerisier, cours-y vite. Il va filer.

Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite. Saute par-dessus la haie, cours-y vite.
Il a filé ! »

De ce poème, je comprends qu’il est vraiment inutile de chercher le bonheur à l’extérieur, dans le pré ou sur les cornes du bélier.
Ce n’est pas là qu’on le trouvera, et le chercher ainsi est une quête vaine. Même si cette quête dure toute la vie. Et quand enfin on croit le tenir, il nous échappe:

« Et croit il croit serrer son bonheur il le broie… » (Aragon)

Inutile donc de l’attendre et de l’espérer. Existe-t-il seulement ?
Les conclusions des chercheurs en ce qui concerne les nations, valent-elles aussi au niveau des individus ?
Il est des gens autour de nous qui ont, comme on dit « Tout pour être heureux ! » Et pourtant, ils ne le sont pas, et ne le seront jamais. Parce qu’ils voient toujours le verre à moitié vide, ils sont dans la souffrance du manque. Ce qui les rendrait heureux, croient-ils, c’est ce qu’ils n’ont pas, et quand enfin ils l’obtiennent, tel un jouet dont on se lasse, ils ne le voient plus, car ils désirent autre chose. Ces personnes sont dans la compulsion et en général dans une plainte perpétuelle.
D’autres au contraire vivant des événements dramatiques, rayonnent et ont une personnalité radieuse. Pourquoi certains ont-ils le bonheur plus facile que d’autres ? Boris Cyrulnik donne une explication scientifique : on sait qu’il y a des gens dont le cerveau est capable de transporter une grande quantité de sérotonine. Ce neuromédiateur est à l’origine des sentiments de plaisir et de bien-être. Ils vont être stimulés cérébralement, plus éveillés. Mais cela ne suffit pas pour être heureux!
Il faut une sécurité et une stimulation affective et sociale. Si l’on met ces gens-là dans une situation d’isolement affectif, de privation sensorielle, on aura une baisse de la sécrétion de sérotonine. Un gène ne  peut pas s’exprimer s’il  n’y a pas un environnement favorable. Comme au plan des nations, le lien est essentiel ! L’amitié et l’amour, valeurs sures du bonheur !.

Un humoriste a dit que si l’on construisait la maison du bonheur, il faudrait commencer par la salle d’attente. J’ai, dans un journal féminin, trouvé quelques conseils pour trouver les clés permettant d’ouvrir la porte de cette maison du bonheur et je suis assez d’accord avec la journaliste, Isabelle Delaleu.

  1. Faites la paix avec vous-même
    "L'essentiel, c'est la considération bienveillante que nous nous accorderons aux premières secondes du matin, raconte Claude de Milleville1, car trop souvent, le regard que nous jetons sur nous-même nous condamne". Au lieu de nous focaliser sur nos défauts, nos manques et nos faiblesses, admirons aussi nos qualités et nos richesses ! Idéal pour doper sa confiance en soi, et progresser vraiment !
  2. Semez le bonheur autour de vous Egoïsme et bonheur font rarement bon ménage. Mettez votre énergie au profit des autres : votre famille, vos amis, mais aussi ceux qui, moins bien lotis, ont besoin de soutien : votre vieille voisine, les enfants malades, les sans-abri…
  3. Acceptez vos humeurs
    Ce matin, vous vous êtes levé-e du pied gauche ? Acceptez ces variations de votre moral comme un phénomène naturel au lieu de vous en préoccuper ou de culpabiliser. Cela passera tout seul, et vous en serez moins victime. De la même façon, admettre que vos proches, eux aussi, puissent être de mauvaise humeur vous aidera à les supporter plus sereinement.
  4. Reconnaissez votre chance
    Vous avez un mari, des enfants, des parents et amis, un travail, un logement, vous êtes en bonne santé… Sincèrement, que voulez-vous de plus ? Admettez que vous faites partie du clan des veinards, et cessez vos crises d’insatisfaction. Acceptez votre chance, et provoquez-la sans douter d'elle. Vous avancerez à pas de géant.
  5. Evitez le catastrophisme
    Les nouvelles font grise mine ? Après un bilan honnête, faites la part des choses : sont-elles si terribles que cela ? Le monde s’écroule-t-il vraiment ? Vous constaterez sans doute que non, tout n'est pas si épouvantable autour de vous.
  6. Ecoutez les autres
    L'empathie, faculté de comprendre et connaître les autres en s'identifiant à eux, est une qualité maîtresse qui facilitera vos relations et votre regard sur la vie. Essayez de vous mettre à la place de vos proches, et de personnes éloignées que vous trouvez pénibles : votre patron est énervé (son fils a de gros soucis de santé), votre mari n’est pas à prendre avec des pincettes (son travail l’angoisse), cette contractuelle est odieuse (il pleut à torrents depuis 3 jours)… Dans leur vie, seriez-vous toujours aimable ?
  7. Créez la fête
    "Ne nous enfermons pas dans le rythme monotone des journées, cultivons nos amitiés, partons à la rencontre des autres, établissons des liens nouveaux", recommande Claude de Milleville*. Vous êtes crevé ? Sachez faire simple (pas de grand dîner avec tralala), mais ne ratez pas un bon moment. "Se priver de présences, sous prétexte de se préserver et de dormir, ne peut en aucun cas nous apporter de bénéfice. La vie nous demande d'avancer, et non de nous économiser et d'être avare de nous-mêmes !".
  8. Réconciliez-vous avec votre passé
    S'accepter, c'est se mettre à jour de son passé, laisser de côté les ressentiments et vieilles rancunes, accepter ce qui ne peut être changé, digérer les histoires familiales, les séparations, les deuils. C'est aussi régler les situations inachevées (disputes, tensions). Cette démarche adulte est essentielle pour partir d'un bon pied vers le bonheur et éviter les regrets, inutiles et douloureux.
  9. Trouvez un sens à votre vie…
    Qui suis-je ? Pourquoi suis-je en vie ? : si vous avez déjà des réponses à ces questions existentielles, vous êtes sur le chemin de la réalisation de vous-même. Sinon, que diriez-vous de réfléchir un peu à vous, à vos valeurs personnelles (le travail, l'amour, la famille, l'ordre, la liberté…), pour préparer vos objectifs et vous employer à les réaliser ?
  10. Préservez votre liberté
    Pour se sentir bien avec les autres, il faut ne pas se laisser enfermer par leurs désirs, mais savoir leur dire non, exprimer ses sentiments, ses envies et ses besoins. Sinon, la frustration s’accumule et nuit à l'épanouissement. Ne craignez pas leurs jugements, choisissez seul-e, librement, ce que vous voulez faire et ne pas faire, et refusez de vous laisser manipuler !

Aussi lisse qu’elle puisse paraître, toute vie a ses fêlures. Même les vies apparemment merveilleuses des artistes qui font la une des magazines ont leurs tragédies. Ma propre vie en est une belle illustration.

En effet, j’ai eu tout ce dont je rêvais: à 20 ans un mari que j’aimais, deux adorables garçons, un métier que j’avais choisi et dans lequel j’excellais, celui de professeur. Le mari, c’était pour la vie, et mes enfants seraient formidables et grandiraient bien puisque je les aimais tant !
Et puis les cartes ont été reprises et mélangées autrement: un divorce, un changement de métier, un autre amour avec en prime une petite fille attachée à cet homme.
Bien encore ! Ce métier là me plaît encore davantage, je suis conseillère d’orientation-psychologue et ce nouvel amour me convient parfaitement.
Et la vie va qui me malmène avec l’entrée de la drogue chez nous et qui risque de faire exploser la famille et survient ensuite, la pire de toutes les souffrances, la mort de mes deux enfants chéris.

Qui me voit vivre aujourd’hui de l’extérieur, peut m’envier.

J’habite une région de rêve dans laquelle tous les Français voudraient résider, dans une jolie maison. Je suis toujours, 36 ans après, avec cet homme que j’aime et avec lequel je m’entends bien. J’ai une bonne santé, et bien qu’aujourd’hui en retraite, je suis encore très active. Je fais du sport, je suis entourée d’amis, je voyage, je m’investis dans des actions qui m’engagent et me plaisent. Après l’accueil aux démunis, l’alphabétisation des femmes étrangères, c’est ma lutte contre la drogue qui occupe beaucoup de mon temps.
J’écris et mes livres me font connaître, voyager et témoigner, aider les familles en souffrance. Je suis assez médiatisée par les journaux, la radio ou la télé, on m’écoute avec respect.
Mes livres me ressemblent.
Je me sens bien dans ce que je suis devenue aujourd’hui.

Mais ce bel équilibre apparent masque le fait que je suis parfois dans une profonde désespérance et dans une solitude totale. Aussi, pour certains, ma vie est une horreur: comment peut-on survivre en effet à cette violence incroyable que constitue la mort de l’un de ses enfants, et à fortiori la mort de deux ? Souvent on me dit : « Tu es très forte, je t’admire ! Je ne sais pas comment tu fais ! » Ah que non, ne m’admirez surtout pas, je ne fais que ce que je peux, et parfois, je vous l’assure, c’est bien peu, et je ne suis pas forte du tout ! Je n’ai pas le choix, c’est tout !

Et pourtant si quelqu’un me posait la question : « Es-tu heureuse ? », je crois bien que je répondrais « Oui ».

Alors qu’est-ce donc que le bonheur dont je parle ici ? Et pour répondre à la question qui m’est posée, précédente, comment puis-je encore être heureuse ?
Eh bien je crois que tout bêtement j’applique les conseils que donnait plus haut Isabelle Laleu :
Moi qui suis si souvent partie en guerre contre moi-même, j’ai enfin appris à m’accepter telle que je suis. Bien sûr, certains de mes défauts me dérangent et je tente de m’améliorer, mais je ne condamne plus aussi durement quand je me trompe ou quand je me comporte mal. J’ai poli certaines aspérités de mon caractère, je ne cherche plus à avoir raison à tout prix, mon humour est moins cinglant, je ne fais plus la leçon aux autres. J’ai déjà assez de mal avec moi-même !
Et puis je me trouve aussi des qualités ! Parfois !

Cette bienveillance vis à vis de moi-même me rend aussi plus tolérante envers les autres. J’accepte que mes proches soient parfois de mauvaise humeur ou en colère. Ce qu’ils expriment ne m’est pas destiné, mais leur appartient. Inutile de me culpabiliser donc ! Il suffit parfois d’un peu d’attention ou de gentillesse pour que s’évanouissent ces humeurs maussades.
J’essaye de m’occuper de ceux qui ont moins de chance que moi ou que mon expérience peut aider. C’’st ainsi que j’accompagne au quotidien cinq familles dans la détresse de la drogue. Ou bien j’entends le chagrin et la tristesse de personnes en deuil. Je connais les mots qui apaisent et qui consolent. Mes livres en sont la preuve dont on me dit à quel point ils aident. Et pourtant, je ne les ai pas écrits dans ce but ! Quand j’ai tendance à voir les choses en gris, je fais le bilan de ce que j’ai : un mari, des parents et amis, un travail, un logement, une bonne santé… Et je me dis que d’autres n’ont pas ma chance !.
Je fuis les oiseaux de mauvaise augure, les annonceurs de catastrophes. Je regarde très peu les infos à la télé ! Je m’intéresse pourtant au monde qui m’entoure, mais je me refuse à me polariser sur ce qui va mal !
J’essaie de comprendre ceux qui m’entourent et de les respecter.
J’essaie l’impro, j’accepte l’inattendu comme un cadeau de la vie ! Je suis étonnée par les coïncidences, les syncronicités, les liens incroyables entre les gens, ces clins d’œil de la vie ! Je deviens attentive aux signes et tout cela me ravit et m’émerveille !
J’ai fait la paix avec moi-même et avec mon passé. Je n’en veux à personne ! Et même quand je n’excuse pas, je comprends et je pardonne.  J’essaye de trouver du sens à ce qui m’est arrivé et à m’en servir pour la suite. Par exemple, je fais de la prévention drogue pour expliquer aux jeunes ce que je n’ai pas su expliquer à mon propre fils.
Et enfin, je me sens libre !
J’ose me définir et me respecter. Je sais maintenant dire non, et exprimer mes désirs et mes refus, sans crainte d’être jugée. Je renvoie aux autres non plus une image, mais ce que je suis vraiment. !
Je vous l’ai dit, je ne vous livre ici que les réflexions ordinaires de la femme ordinaire que je suis ! D’ailleurs les proverbes ou bien les phrases célèbres concernant le bonheur disent à peu près toutes la même chose, à savoir que chercher le bonheur demain et ailleurs est une quête inutile.
Le bonheur c’est ici et maintenant, ou jamais !
Je me dis que c’est la faculté de vivre à plein et d’apprécier les moments de la vie quotidienne: un beau paysage, un enfant qui joue, une rencontre entre amis….

Souvent bonheur rime avec sagesse :

«  Le bonheur, c'est de continuer à désirer ce qu'on possède ». [Saint Augustin]

ou bien :
«  Bonheur : faire ce que l'on veut et vouloir ce que l'on fait ». [Françoise Giroud..

Bonheur : sensation de bien-être qui peut conduire à l'imprudence. Il faut savoir le reconnaître quand on le tient, et ne pas vouloir toujours plus. Si vous nagez dans le bonheur, soyez prudent, restez là où vous avez pied. [Marc Escayrol]

C’est aussi faire confiance à la vie. Faire confiance aux autres, pas une confiance imbécile à tout le monde, mais aimer ses amis.

C’est être en accord avec soi-même.

C’est enfin accepter ce qui est incontournable, puisqu’on n’y peut rien. Il faut faire avec, alors il est inutile de se rebeller et de gaspiller son énergie.
J’entendais récemment l’interview de l’acteur Bernard Giraudeau, dont on sait qu’il a vaincu deux cancers. Il disait : « Il faut accepter sans se résigner ». Rester debout, et donner du sens à ce qui nous est arrivé.
J’ai dans mon porte-feuille une petite prière qui s’appelle la prière de la Sérénité.
Je vous la livre :

«  Mon Dieu
Donne-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer,
Le courage de changer celles que je peux
La sagesse d’en connaître la différence »

Et si c’était cela, la clé du bonheur ?

Sophie Daout, le 5 juin 2009
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Vol.6 - No. 113

J’ai voulu aujourd’hui dans ma chronique reparler du cas de Richard Gasquet.

Richard Gasquet est un espoir du tennis français, qui n’a pas pu cette année disputer le tournoi de Roland Garros.
En effet il a subi un contrôle antidopage qui s’est révélé être positif à la cocaïne. La presse a parlé de son système de défense. Une rumeur, me semble-t-il peu sérieuse, indique qu’il aurait dit avoir embrassé une jeune femme qui venait de se faire un rail de coke! Une autre prétend qu’il aurait été drogué « à son insu ». Ceci me rappelle une vieille interview d’un ancien champion cycliste, lui aussi prénommé Richard et lui aussi contrôlé positif à la cocaïne, et qui reconnaissait à la télé  «  avoir été drogué, à son insu, de son plein gré ! ».
Si vous comprenez, faites-moi signe !

Un article de journal satirique daté du 12 mai et signé Jean Berthelot de La Glétais, commente l’événement Gasquet:

«  Tennis - Gasquet, coq coké KO

Trop tôt surnommé le « Mozart du tennis », Richard Gasquet n’a jamais vraiment confirmé ses belles dispositions et son contrôle positif à la cocaïne sonne comme une fin de carrière avant l’heure.
L’histoire est connue, trop connue, presque écrite d’avance, et si banale, en somme. Un conte à l’envers, il était une fois un petit prince qui avait tout, qui devait tout gagner, sur lequel les bonnes fées s’étaient tant penchées qu’il n’avait pas à échouer, pas à être simplement bon, mais juste exceptionnel.
Et puis le doute qui vient, qui s’insinue et ronge, petit serpent qui enserre et étouffe, anéantissant une confiance si chèrement acquise, si durement éprouvée. « Richard G., le champion que la France attend ? », avait titré en une Tennis Magazine en… 1996, alors même que Gasquet n’avait que 9 ans. Champion du monde juniors en 2002, plus jeune numéro un français de l’histoire, septième joueur mondial en 2007, tout est venu trop vite pour Richard Gasquet.
La progression, linéaire jusque-là, était précisément stoppée en 2007, après une victoire à Bombay et une demi-finale à Wimbledon notamment. Depuis, le Biterrois n’a plus remporté de tournoi ni vraiment brillé, hormis un huitième de finale atteint en 2008 à l’Open d’Australie. Sorti du Top 20
Régulièrement blessé, Richard Gasquet ne fait plus partie des vingt meilleurs joueurs du monde, et ses trois demi-finales dans des tournois mineurs en 2009 (Sydney, Brisbane et Dubaï) masquent mal les difficultés qu’il éprouve ces derniers mois.

Aurait-il, pour autant, cédé aux pires des sirènes ? Ses proches en doutent, à l’image de Fabrice Santoro :
« Je le connais depuis qu’il a 9 ans, et ça ne lui correspond pas », assure le vétéran du circuit masculin.
Michaël Llodra, lui, rebondissant sur la thèse d’une prise à son insu, explique « faire très attention, dans les soirées, et garder (son) verre à la main. »
« Si c’est vérifié, il ne peut s’agir que d’un accident », prévient Camille Pin. Ces voix, pourtant, devraient peser de peu de poids sur les décisions à venir de la part des instances, la Fédération internationale de tennis (ITF) ayant, hier, décidé de suspendre Gasquet à titre provisoire, comme l’exigent les nouvelles dispositions en la matière.

Quelle que soit la durée de sa suspension, dont on voit mal comment elle pourrait ne pas être de deux ans au moins, Richard Gasquet peut-il ressortir indemne de cette affaire ? Son image, à tout le moins, devrait en sortir considérablement ternie.
« Il est toujours plus valorisant, pour un sportif, de dire que l’on a consommé de la cocaïne dans un cadre festif et non en compétition, explique le docteur de Mondenard. Mais un sportif doit toujours être maître de ce qui se trouve dans son corps, et même hors compétition, la prise de cocaïne contrevient à l’éthique, en ce qu’elle permet notamment de s’entraîner pus longtemps. »
Quoi qu’il arrive, l’erreur de Gasquet devrait donc lui valoir d’être considéré par beaucoup comme un tricheur, quand il ne faut peut-être y voir que le dérapage d’un môme à qui tout est arrivé trop vite et trop fort.
Réputé avoir un mental friable, il devrait avoir beaucoup de mal à se remettre d’une telle avanie, et sa couronne pourrait bien venir rouiller aux côtés de celles, innombrables, de tous les petits princes du sport tombés tôt de leur trône. »

 

La cocaïne est souvent présente dans le sport et dans le tennis donc aussi. Comme le précise le docteur Jean-Pierre de Mondenard, Médecin du sport et spécialiste de la lutte antidopage :
«  Dès 1980, Yannick Noah, dans une interview accordée à Thierry Ardisson, alors journaliste à Rock’n’Folk, assurait voir des « mecs chargés » dans « tous les tournois », parlant d’amphétamines et de cannabis. Deux ans après l’instauration des contrôles, en 1995, Wilander et Novacek avaient été contrôlés positifs à la cocaïne et la liste n’a cessé de s’allonger, depuis, jusqu’à Hingis en 2007.

… Au-delà même de l’amélioration des performances physiques, elle peut avoir plusieurs effets : elle donne d’abord le sentiment d’être imbattable, d’être le plus fort. Dans le tennis en particulier, elle permet de lutter contre les agressions émotionnelles, qui influent tant sur les joueurs, et elle empêche notamment le syndrome bien connu du « petit bras ». ….

Quant à la stratégie de défense de Gasquet, « Le taux auquel il a été contrôlé, plus de trois fois la limite autorisée, ne peut être la conséquence d’un dopage à son insu. En revanche, il me semble qu’il tente d’exploiter une faille dans la lutte antidopage : certains produits, comme l’EPO ou les anabolisants, sont interdits en compétition comme hors compétition. Mais d’autres, comme la cocaïne, sont, eux, interdits uniquement durant la compétition. Or cette drogue peut être décelée jusqu’à 72 heures après sa prise. Gasquet ayant été contrôlé le 28 mars, et le tournoi de Miami ayant débuté le 25, il peut arguer avoir pris de la cocaïne avant d’avoir été en période de compétition, mais je doute que cette défense fonctionne.

Dans mon dernier livre sur le sujet, « Jamais douces , les drogues », j’ai écrit tout un chapitre sur le dopage. Il est dommage que l’image du sport soit ternie par la drogue, et que les espoirs de Gasquet s’envolent pour avoir cru dans les promesses de « La menteuse » !  

Sophie Daout, le 12 juin 2009
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Vol.6 - No. 114

Colloque sur les drogues

J’étais invitée le mardi 16 juin à un colloque sur le thème suivant :
« Prévention-Substitution- Sevrage. Comment vivre sans drogues ? »
Ce colloque avait lieu à Paris , à l’Assemblée Nationale.

Des parlementaires, des médecins, des représentants de la MILDT, la Mission Interministérielle de la lutte contre les drogues et les toxicomanies, dont j’ai parfois parlé ici, des enseignants, et des représentants d’associations étaient présents. 

Dans les trois tables rondes se sont exprimées des sommités en la matière, chacun se présentant et proposant ses idées, avant de donner la parole à la salle.

Sur le thème de la prévention, la question posée était «  Quel public, quel moment ? ».
Le modérateur était un député.

Je connaissais personnellement ou pour les avoir déjà entendus, la plupart des intervenants. Il y avait jean Costentin, avec lequel j’ai fait une émission de télé, et aussi une conférence à deux voix, la sienne et le mienne. Professeur de pharmacologie à la faculté de Rouen, il est en France le grand pourfendeur du cannabis. (Il a écrit « La pandémie cannabique » et « Halte au cannabis ») Un médecin, Monsieur Philippe Vaur, ergothérapeute en psychiatrie, exprimait le désarroi des familles confrontées au problème de la drogue.

Monsieur Holström, ministre plénipotentiaire à l’ambassade de Suède en France nous faisait un état de la situation dans son pays.

Enfin, une personne représentait l’Education Nationale, une dame, chef de bureau de l’Action Sanitaire et Sociale au Ministère de l’Education à laquelle je me suis adressée, en regrettant que l’Education Nationale se prive trop souvent de la voix des associations. Je l’ai informée du fait que il faut faire un vrai parcours du combattant pour tenter d’obtenir un agrément permettant d’entrer dans les établissements publics, qui, le plus souvent est d’ailleurs refusé !et c’est bien dommage !.

Seconde table ronde et seconde question : « Substitution, une fin en soi ou une étape ? »

Deux points de vue se sont opposés et parfois vivement: celui des partisans de la substitution aux opiacés, pour lesquels c’est LA SOLUTION, et d’autres médecins plus nuancés. Un ancien toxicomane, Italien, et devenu éducateur, a témoigné, et un échange entre lui et un éminent médecin très médiatisé chez nous, le docteur William Lowenstein, a été très chaud!

Personnellement, je me pose beaucoup de questions quant au régime de substitution aux opiacés, qui est la réponse française à la lutte contre les drogues et dans le droit fil de « savoir plus pour risquer moins ».
Je conçois que pour certains jeunes, la substitution puisse constituer une avancée : en effet, grâce à elle, ils peuvent reprendre une vie presque « normale », c’est à dire travailler, récupérer le droit de visite à leurs enfants…etc.
Grâce à la substitution, on s’assure une « paix sociale ».
Mais, je souhaiterais que ce ne soit là qu’une étape. Car enfin, il s’agit là d’une camisole chimique, dont tout le monde sait que le sevrage est extrêmement difficile, bien plus long en effet que le sevrage à l’héroïne.

Alors, pourquoi ne pas commencer par le début, c’est à dire par le sevrage au produit ?
Je ne comprends pas les réticences à cette solution.
Pour l’alcool, pour les malades alcooliques, tout le monde le sait, il n’existe que cette solution, l’abstinence complète. « Mais je pourrai quand même boire une gorgée de champagne à l’occasion d’une fête ? » me demandait hier encore Victoria, une alcoolique qui cherche à s’en sortir. La réponse est non, même pas une goutte et ce n’est même plus difficile quand on a fait définitivement ce choix de vie, comme me le répète Hélène, l’une de mes plus proches et anciennes amies. Et pourtant l’alcool est partout présent, signe de convivialité dans notre société.
Alors pourquoi ne propose-t-on pas le sevrage aux opiacés tout de suite ?
C’est dur ? Oui, certes, je l’ai vécu avec mon propre fils et son amie. Mais savez-vous combien de temps durent cette souffrance physique ? Une semaine, allez, disons dix jours. Et puis c’est fini !
Dix jours de sa vie pour « une renaissance » comme me l’a écrit mon fils !

Enfin la troisième table ronde, parlant du sevrage, posait la question: « Quels moyens pour une insertion sociale et professionnelle durable ?» et abordait le problème des communautés thérapeutiques. Longuement, un jeune dirigeant, après son père d’une communauté italienne, nous parlait de ses protégés qui s’exprimaient par ailleurs dans un film.

Très belle journée donc, pour laquelle j’ai remercié Madame le député qui en était l’instigatrice en ces termes:

« Madame le Député,

Je suis Sophie Daoût, intervenante en prévention toxicomanie pour  l'association "Pour une Jeunesse Sans Drogue" dont le siège est à  >>> Fréjus. Notre association fait aussi partie de "Familles de  France" qui m'avait donné toute latitude pour m'exprimer en son nom et a pris en charge mon voyage.

Je suis aussi écrivain et si j'ai aujourd'hui cette double casquette, c'est à cause de, ( je ne dis pas "grâce à..), la  drogue de mon fils.

Je participais hier au colloque que vous avez organisé à  l'Assemblée Nationale, et je tenais à vous féliciter de cette  initiative. Les intervenants étaient bien choisis, d'abord pour leurs  compétences en la matière, ensuite pour la clarté de leur exposé. Les expériences très différentes ont permis à des opinions  parfois opposées de s'exprimer. Il s'en est suivi des échanges, souvent courtois, et parfois un peu vifs, toujours très  intéressants. Vous avez mené les débats avec beaucoup de finesse et de tact. Je vous en remercie.

J'ai seulement regretté que la salle ne soit pas comble! Comment  peut-on ne pas s'intéresser à un tel problème?
Encore une fois, Madame le Député, je tenais à vous remercier et  à vous féliciter

Respectueusement vôtre
Sophie Daoût

 

Sophie Daout, le 19 juin 2009
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Vol.6 - No. 115

La santé des étudiants français

  L’USEM (Union nationale des mutuelles étudiantes régionales) vient de réaliser sa sixième enquête nationale sur la santé des étudiants. Mieux connaître leur état de santé, leur accès aux soins et leurs comportements à risque, c’est l’objectif que s’est fixé l’USEM à travers cette enquête réalisée tous les deux ans depuis 1999. Sur les 50 000 étudiants interrogés, plus de 12 000 ont répondu à cette enquête.

Le journal « Le Point » publie les conclusions de l’enquête.

Premier constat fait par l’USEM, 94,8 % des étudiants se déclarent en bonne santé.

Un résultat qui se veut rassurant mais qui ne cache pas certaines difficultés selon la filière d’études et l’avancée dans le cursus universitaire, autrement dit l’âge. La majorité des étudiants se déclare en bonne santé, selon une étude de l'Union nationale des mutuelles étudiantes régionales (Usem). Pourtant, ils évoquent leur peur de l'avenir et leur stress.

Les littéraires sont deux fois plus inquiets que les scientifiques :

Leur avenir, 16% des étudiants en sciences humaines en ont une vision négative. En lettres et langues, ils sont 18,5%. Seuls 9% des futurs ingénieurs sont dans ce cas. Les premiers, engagés dans des études longues- une licence de psychologie n'offre pas grand-chose, si ce n'est le droit de rester sur les bancs de l'école- ont des perspectives d'emploi très floues. Alors que les formations souvent sélectives, aux débouchés plus sûrs, rassurent peut-être les autres. Plus sereins pour le futur, les aspirants ingénieurs sont aussi moins stressés pendant leurs études. Un peu plus du quart de ces étudiants scientifiques reconnaît mal gérer son stress, tandis que la proportion monte à plus de 40% chez les littéraires.

Les femmes vivent moins bien leurs études que les hommes :

Souffrent-elles plus ou osent-elles plus l'avouer? Les étudiantes se déclarent plus en difficulté que les étudiants. 45% d'entre elles gèrent mal leur stress, contre 23% des hommes. Une femme sur quatre rencontre des problèmes de sommeil, quand moins d'un homme sur cinq l'affirme. Plus grave: près de 10% des étudiantes ont déjà pensé au suicide, pour 7% des étudiants. Mais les étudiantes sont plus nombreuses à avoir renoncé à consulter un médecin que leurs collègues masculins (respectivement 23% et 13%).

Les substances psycho-actives font un tabac chez les étudiants :

L’enquête nous révèle de fortes consommations d’alcool, de tabac et de certaines drogues. En ce qui concerne l’alcool, substance psycho-active la plus répandue chez les étudiants, 73,7 % déclarent en consommer au moins une fois par mois. Soit une augmentation de 6 % en deux ans. Ils revendiquent souvent l'alcool comme moyen de se défouler, mais tombent parfois dans la dépendance. Huit étudiants sur dix et sept étudiantes sur dix reconnaissent boire occasionnellement. Les hommes sont plus enclins à l'excès. 18% d'entre eux boivent plus de cinq verres lorsqu'ils consomment, contre 8% des femmes.

Le nombre de consommateurs de cannabis a lui aussi augmenté depuis 2007, passant de 12,2 à 20,8 % soit une augmentation de 6,6 %. L’augmentation la plus significative concerne la consommation de poppers. Ce produit qui procure une sensation très courte d’euphorie a vu son nombre de consommateur doublé en deux ans, passant de 2,2 à 4,4 %. c’est la drogue la plus consommée par les étudiants après le cannabis.

Seule la consommation de tabac connaît une légère baisse. La "clope" est le compagnon de route d'un quart des étudiants. D'ailleurs, 15% se déclarent fumeurs quotidiens. Les moins de 21 ans comptent 8,5 cigarettes par jour, leurs aînés de plus de 23 ans, 10,5. Ils étaient 29 % à fumer en 2007 contre 24,5 % en 2009. La mise en place du décret interdisant de fumer dans les lieux publics semble avoir eu une influence sur cette diminution. L’enquête révèle que 32,9 % des étudiants fumeurs déclarent avoir diminuer leur consommation suite à cette loi. On observe une hausse des comportements à risques depuis 2007 chez les étudiants. Un problème d’autant plus inquiétant quand on sait que la population étudiante est la moins bien couverte en matière de complémentaire santé.

Malgré les chiffres annoncés en début d’article, ( 94,8 % des étudiants se déclarent en bonne santé), je ne me sens pas du tout rassurée à sa lecture. Notre jeunesse est vraiment en difficulté et en perte de repères.

Comment allons-nous pouvoir les aider ?

(*) 50 000 étudiants ont été interrogés, sélectionnés de façon aléatoire par cinq mutuelles étudiantes régionales (MEP, MGEL, Smeba, Smeno, Smerep-10 000 étudiants chacune). 12 070 ont répondu. Leurs réponses ont été traitées par l'institut de sondages CSA.  

Sophie Daout, le 26 juin 2009
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Vol.6 - No. 116

Une fois n’est pas coutume, c’est dans la presse du Québec que je suis allée chercher l’article que je vous livre ce soir. Il est signé Louis Mathieu Gagné, dans le site Internet « Rue Frontenac » et est daté du dimanche 28 juin.
Et je constate qu’il aurait pu être écrit par un journaliste français. Dans nos deux pays, la consommation d’alcool va croissant chez les ados et même chez des enfants de plus en plus jeunes.

« Alcool chez les jeunes, des signes inquiétants

La consommation d’alcool chez les jeunes Québécois inquiète les autorités en santé publique. Près d’un jeune sur deux du primaire a déjà consommé un spiritueux, alors que plus de 80% des ados en 5e secondaire en prennent de façon excessive. Voilà le portrait épidémiologique préoccupant des jeunes Québécois aux études que brosse l’Institut de la santé publique du Québec (INSPQ) à partir de l’ensemble des études réalisées sur leur consommation de substances psychoactives de 2000 à 2006. 
«La prévalence rapportée d’enfants du primaire qui ont déjà consommé de l’alcool (45,5%) est particulièrement surprenante», notent les auteurs de ce portrait dévoilé la semaine dernière. Cette «prévalence» est établie toutefois à partir d’une seule étude réalisée auprès de 225 enfants du Saguenay âgés de 10 et 11 ans. On y apprend que les jeunes ont été initiés à l’alcool en moyenne à 9,2 ans. Soulignons que 4% d’entre eux ont rapporté s’être déjà soûlés. 
L’INSPQ rapporte que le boire excessif, qui consiste à prendre cinq consommation ou plus en une seule occasion, est particulièrement populaire chez les jeunes de 17 ans ou plus. Plus de 40% d’entre eux disent l’avoir fait à au moins cinq reprises.

La proportion de jeunes du secondaire ayant consommé de l’alcool au moins une fois dans l’année précédente a cependant diminué dans les dernières années. Elle est passée de 71,3% en 2000 à 60,4% en 2006. Idem pour les consommateurs réguliers d’alcool (20% contre 14,5%).

Les Québécois distincts

Les jeunes Québécois de 15 à 24 ans se distinguent de leur congénères canadiens. Non seulement ont-ils commencé à consommer de l’alcool plus tôt (15 ans contre 15,7 ans) en étant initiés par des membres de leur famille, mais ils sont de surcroît plus nombreux à rapporter avoir consommé de l’alcool dans les 12 derniers mois (89,8 % vs 82,9%).
Le constat est le même pour les étudiants universitaires québécois, qui sont plus nombreux que l’ensemble des étudiants universitaires canadiens à rapporter avoir consommé de l’alcool dans le dernier mois (83,3% contre 77,1%). Ils sont toutefois moins nombreux à en consommer de façon excessive (9,6% contre 16,1%).
Exception faite de l’alcool, le cannabis est la drogue de prédilection des jeunes Québécois, qui s’y initient en moyenne vers 13 ans. En 2006, plus de la moitié des élèves en 5e secondaire (50,2%) rapportaient avoir consommé du cannabis dans l’année précédente. Près d’un élève du secondaire sur 10 (8%) se disait être un consommateur régulier de cannabis et 2,5 % en consommaient de façon quotidienne.
Par contre, entre 2000 et 2006, les auteurs notent une baisse significative de la proportion de jeunes du secondaire qui rapportent avoir consommé de la marijuana dans la dernière année (40,6% contre 29,4%).

Si les jeunes de sexe féminin consomment généralement moins d’alcool et de cannabis que ceux de sexe masculin, les auteurs observent l’effet inverse dans la consommation d’amphétamines (11,1% contre 7,6 %) et d’ecstasy (7% contre 5%) chez les jeunes du secondaire.
En 2006, les produits de la criminalité provenant des saisies de drogues s’élevaient à 2,3 milliards de dollars au Canada (Gendarmerie royale du Canada, 2006), rappellent les auteurs de l’étude. «L’accessibilité aux drogues illicites au Québec est liée à un commerce illégal international géré par des organisations criminelles. Ce commerce est d’une grande complexité et préoccupe quotidiennement les instances policières des différents niveaux de gouvernance. Or, dans le présent état de situation, il convient de se questionner sur l’approvisionnement en drogues chez les jeunes consommateurs du Québec», notent les chercheurs ».

Un lecteur québécois du journal fait un commentaire :

« On cache les cigarettes et bien qu'on fasse pareil pour la boisson. La tv nous en montre plein la vue. Dans les dépanneurs et à l'épicerie que voit-t-on en évidence ?
Plein de caisses de bières, c'est parfois attirant et aussi on donne des cadeaux...pas beau ça! Où sont les parents?
La boisson tue plus que la cigarette ».

Je laisse à ce lecteur la responsabilité de ses affirmations, mais comme lui, j’éprouve de la colère à voir que les enfants sont exposés à d’aussi grands dangers. C’est ce que je dis et répète dans notre forum dans lequel je me sens bien seule parfois !

Et j’avoue que je regrette vraiment de ne pas vous y croiser, vous qui lisez ces lignes !
Alors je vous y donne rendez-vous !
A bientôt, j’espère !
 

Sophie Daout, le 3 juillet 2009
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Vol.6 - No. 117

Je viens de lire un article dans le journal « Le Figaro », intitulé :
« L’Union Européenne veut sensibiliser les jeunes »
L’une des phrases m’a fait bondir, sans doute trouverez-vous laquelle. Si ce n’est pas le cas, rendez-vous à la suite de l’article :

«  La drogue tue une personne chaque heure dans l'Union européenne et la prévention doit se concentrer sur les jeunes pour les sensibiliser aux dangers, mais "sans les culpabiliser", a affirmé vendredi le commissaire européen aux Libertés et à la Sécurité Jacques Barrot. "Ne nous leurrons pas, la menace est toujours présente", a-t-il dit au cours de la conférence de presse pour le lancement d'un plan d'action européen sur la drogue.

"Il faut convaincre les familles de ne pas stigmatiser les jeunes, mais d' ouvrir le dialogue, d'informer sur les risques. Il faut jouer cartes sur table", a-t-il insisté.
"Il faut déculpabiliser les jeunes qui ne se droguent pas", a renchéri l'animateur d'émissions de variétés Nikos Aliagas, engagé dans cette campagne. Nikos Aliagas anime l'émission Star Academy sur la chaîne française TF1 dont le propos est de "faire émerger de nouveaux talents". "La drogue n'est pas plus présente dans les milieux du show-business que dans d'autres, mais elle se voit plus", a-t-il assuré. "Nous devons montrer les ravages de la drogue sur des mythes, des rock stars dont il ne reste rien", a-t-il dit.

Jacques Barrot a néanmoins insisté sur la nécessité d'une action répressive "contre le trafic et l'offre". "Tout le problème c'est la demande. C'est elle qu'il faut combattre, mais sans stigmatiser les utilisateurs", a-t-il affirmé. Selon un rapport de l'ONU publié mercredi, la consommation de cannabis et de cocaïne est en recul parmi les jeunes en fin d'études secondaires dans les pays développés, et l'utilisation des drogues de synthèse comme les amphétamines ou l'ecstasy stagne.

Le commissaire Barrot ne se satisfait pas de ces statistiques.
"Chaque année on dénombre entre 7 et 8.000 décès dus à la drogue en Europe. Cela démontre la gravité du problème", déplore-t-il ».
Si une phrase m’a fait sursauter, apparemment, la plupart des lecteurs ont réagi autrement. Bien sûr, parmi les commentaires, on trouve ceux des habituels consommateurs de shit qui ne supportent pas que l’on ose s’attaquer à leur produit favori, et qui renvoient aux « drogues légales », l’alcool et le tabac. Jugez-en plutôt :

  1. 8000 personnes meurent chaque année de la drogue en Europe.
    60 000 personnes de l'alcool rien qu'en France chaque année.
    40 000 personnes du tabac rien qu'en France chaque année.

    La pub pour l'alcool vient d'être autorisée sur Internet, sauf pour les sites de jeunes (gnagna la grognasse est pas au courant que les jeunes ne vont pas que sur les sites de jeunes, que le forum du Figaro est ouvert aux plus de 14 ans alors que ce journal fait la part belle à l'alcool à chaque fête?).

    Bande d'hypocrites! avant de nous taper dessus parce qu'on ne consomme pas la drogue dure, mais locale (donc pas si dure que ça), interdisez la production et la vente d'alcool.

    Vous aurez un tel marché parallèle qui va se créer... que le nombre de détentions en prison exploserait!!!

    Ah lala !1ère règle en politique, ne jamais fâcher son électorat, surtout s'il a tort!
    et vous voudriez qu'on suive? moutons? veaux? les 2?  

  2. Bizarre ces chiffres
    26/06/2009 à 14:36
    100 000 morts en France rien qu'à cause des 2 drogues les plus répandues (l'alcool et le tabac).  

  3. L'alcool aussi?
    « …et par rapport à l'alcool on fait quoi ? on continue à en vendre ?
    c'est pas une drogue l'alcool ?
    Pourquoi y a t-il des personnes qui décident si on a le droit ou pas de temps en temps de fumer du cannabis ? »

Heureusement une personne mais une seule a eu la même réaction étonnée et un peu irritée que moi en lisant cette page :
« Monde de fous!!!
Déculpabiliser ceux qui ne se droguent pas, si ça continue "les gens normaux" seront montrés du doigt ».


La norme serait donc de fumer du shit et moi, je ne fume pas et je ne me drogue pas !
Sans doute allez-vous me trouver bizarre, mais je vous en supplie, ne me culpabilisez pas !
Non, je ne fume pas, je ne me drogue pas, c’est grave, docteur ?
 

Sophie Daout, le 10 juillet 2009
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Vol.6 - No. 118

La légalisation du cannabis

Comment on nous y prépare !

Décidément, on trouve tout et n'importe quoi parmi les applications destinées à l'iPhone. Si certaines servent à trouver une station service, d'autres à trouver un emploi, la dernière en date permet de trouver un produit moins facilement localisable : la marijuana ! Si Apple a toujours été frileux d'ouvrir l'App Store a des applications pour adultes, il arrive qu'on découvre des programmes qui laissent songeur. En effet, la société américaine refuse régulièrement les applications à la moralité douteuse, quitte à revenir sur une précédente décision. Or, voilà qu'un logiciel permettant de trouver de la drogue est actuellement autorisé sur la plate-forme de téléchargement

En effet, Cannabis - c'est son nom - est un utilitaire affichant les lieux les plus proches pour se procurer de la drogue. Toutefois, il n'est encore nullement question de vous donner l’adresse du dealer le plus proche, mais d'officines légales délivrant ces produits sur ordonnance. Bien entendu, l'application ne vise absolument donc pas à recenser tous les meilleurs "points de vente" pour acheter de l'herbe à la sauvette.
Bien entendu !

Vendue 2,99 dollars, soit 2,39 euros par l'éditeur Ajnag (l'anagramme de ganja), cette application tranche radicalement avec les autres logiciels disponibles sur l'App Store. Elle liste les commerces, cliniques et médecins autorisés à vendre ces produits pour un usage médical exclusivement et permet donc à ses utilisateurs de localiser les lieux où il est possible d'acheter de la marijuana destinée dans les états des Etats-Unis où sa consommation est autorisée dans le cadre médical. Reste à voir si Apple tolérera bien longtemps cette application qui flirte avec la ligne jaune. Car si l'application recense des centres spécialisés délivrant du cannabis à usage thérapeutique, elle permet également de lister les organisations favorables à une dépénalisation voire à une légalisation du cannabis. Et il n'est pas certain qu'Apple accepte ce prosélytisme bien longtemps.

Si cette application s'occupe principalement du territoire américain, « Cannabis » peut également afficher les "coffee shops" légaux lors d'un voyage à l'étranger. Et dans le cas où la personne n'a pas d'ordonnance, ou habite dans une région où cette drogue est interdite, le logiciel a également une réponse, puisqu'il affiche les associations les plus proches qui militent pour la légaliser. En revanche, « Cannabis » n'encourage pas l'utilisation illégale de la marijuana, nous dit-on. L'honneur est sauf !

Voilà donc un exemple de manipulation politique.
Tout doucement on prépare l’opinion à envisager l’ éventualité d’une loi en faveur de la légalisation du cannabis. L’exemple nous vient des Etats Unis, de la Californie dont la situation financière est catastrophique. Légaliser puis taxer le cannabis apporterait des revenus très importants. L’argument est donc financier et la santé publique passe au second plan, bien sûr ! On avance à petits pas pour mieux nous manipuler. On parle d’abord du cannabis thérapeutique au sujet duquel je n’ai aucune réserve, je l’ai souvent dit ici. Ensuite on se sert de ce débat qui devrait rester médical pour en ouvrir un autre sur la dépénalisation, avant de passer à celui de la légalisation.

Je reviendrai sur ce problème dans ma prochaine chronique.

Sophie Daout, le 24 juillet 2009
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Vol.6 - No. 119

Notre site a besoin d’aide !

La semaine dernière, je terminais ainsi ma chronique :

« Tout doucement on prépare l’opinion à envisager l’ éventualité d’une loi en faveur de la légalisation du cannabis. L’exemple nous vient des Etats Unis, de la Californie dont la situation financière est catastrophique. Légaliser puis taxer le cannabis apporterait des revenus très importants. L’argument est donc financier et la santé publique passe au second plan, bien sûr ! On avance à petits pas pour mieux nous manipuler. On parle d’abord du cannabis thérapeutique au sujet duquel je n’ai aucune réserve, je l’ai souvent dit ici. Ensuite on se sert de ce débat qui devrait rester médical pour en ouvrir un autre sur la dépénalisation, avant de passer à celui de la légalisation.
Je reviendrai sur ce problème dans ma prochaine chronique. »

Pourtant aujourd’hui je voudrais vous présenter un autre billet, une sorte de parenthèse estivale, avant, je vous le promets, de reprendre la réflexion que j’ai entamée. Nous avons, vous le savez, un site Internet et un forum dont je vous donne l’adresse toutes les semaines . Site et forum ont été souhaités par moi et mis en place par l’une de mes amies maintenant, Viviane, qui, à force d’y travailler, a acquis sur le tas, des notions d’informatique. Je suis la principale animatrice du forum, et c’est parfois lourd à porter, voilà pourquoi je vous engage si souvent à venir nous y rendre visite et à vous y exprimer.

Il y a un mois, j’ai reçu une lettre, je vous la restitue intégralement :

« Bonsoir  

Pourrais je vous faire une remarque
En tant que jeune adulte informaticien, voici mon avis sur votre association :

Je la trouve vieux jeux et trop soft
Pour moi votre discours devrait être plus orienté vers la décrédibilisation de l’image de la drogue

Voici ce que je dirais : l’alcool, les cigarettes et le shit, c’est nul, c’est pour les looser’s et vous autres jeunes, vous avez autre chose à faire que ces bêtises, vous pouvez essayer oui, juste une fois, et vous verrez que c’est nul  
(l’interdit ne donne pas envie d’arrêter de consommer)  

Jeunes : Pour mieux sociabiliser, mieux que l alcool qui est une drogue dure, encore plus dure que le haschich, discutez avec vos voisins, vos parents si ce n’est pas possible, alors conseillez leur une thérapie de couple, ou bien des livres développant l aisance relationnelle, lutter contre la peste émotionnelle et les principes chrétiens sacro saints trop conservateurs est aussi important.

voici jeunes ce que vous pourriez faire de mieux avec le même temps et argent :  

  • Aimer
  • Voyager
  • Echanger
  • Monter un projet de votre choix, indépendant des études
  • Renforcer et forgez votre propre caractère afin d’être moins sensible au jugement des autres
  • Etc..
Qu en pensez vous ?
G.
 
J’étais ravie, je me disais : « Enfin, enfin, la voix d’un jeune qui va nous aider à avancer ! » et j’ai immédiatement répondu à G. :

« Eh bien G., je trouve que vous avez raison. Notre site aurait besoin d'être un peu dépoussiéré et revigoré par le regard d'un jeune comme vous!

Je m'appelle Sophie Daoût et je suis l'intervenante pour notre association, et je dis aux jeunes à peu près la même chose que vous, mais en moins direct, la drogue, c'est nul, pas parce que c'est interdit, mais parce que ça ne vous rend pas intelligent, que cela vous fait perdre votre temps et que vous avez beaucoup mieux à faire.

En revanche, ce qui me dérange dans vos propos c'est la comparaison entre les produits: " mieux que l alcool qui est une drogue dure, encore plus dure que le haschich". Moi je n'ai pas envie d'entrer dans ce distinguo, la drogue, toutes les drogues sont nulles y compris l'alcool bien entendu!

Une autre de vos phrases me pose aussi problème: " lutter contre la peste émotionnelle et les principes chrétiens sacro saints trop conservateurs est aussi important".....

Si je suis d'accord avec vous sur le fond, je trouve inutile d'y ajouter des jugements moraux.

Voilà G. , mon point de vue et puisque vous avez mon adresse, n'hésitez pas à me donner des conseils dont je ferai part.
Merci
Sophie Daoût

Mon correspondant a eu la gentillesse de me répondre :

« Merci pour votre réponse !

Oui vous avez raison, toutes les drogues sont nulles, et heureusement qu’elles sont taxées, mais mieux que cela, ce qu’il manque à nombre de personnes qui consomment des alcools forts, c’est une raison de vivre, un projet de vie motivant, alors pour moi la priorité c’est ceci : Motiver les personnes qui en ont besoin, aide et écoute sociale, éducation depuis le plus jeune âge à ne pas bourrer le crâne, mais à prioriser ses actions en fonction de ses propres ressentis et besoins, sans jugement et sans rompre le dialogue avec sa famille dans la mesure du possible.
…Sinon êtes vous pour la dépénalisation du cannabis ? (j’aurais tendance à dire que oui..)  

si vous souhaitez que l’on s appelle (rapidement), n’hésitez pas.
G. »

J’ai moi aussi continué la discussion et expliqué que si je suis contre le fait d’envoyer les fumeurs de joints en prison, je suis contre la légalisation du cannabis. Mais j’ai surtout saisi l’occasion pour demander à G. de nous aider à « rajeunir » notre site.

Voici sa réponse :

«  J’ai bien compris le besoin que vous énoncez. De mon côté, je suis en train de trier 1700 mails que j’ai reçu récemment alors oui, mon temps est compté, même si j’ai conscience des priorités qu’il faut me fixer.

Voici qq conseils que je peux vous donner rapidement : Reprendre le contenu de votre site S inspirer de l existant et bonnes pratiques (ex ce site que je trouve bien fait : schools.rainforestsos.org, réorganiser le contenu de manière structurée et en respectant une charte graphique ergonomique, moderne et esthétique (services d’un graphiste stagiaire ou étudiant école de graphisme (couleur de ‘tête’ & homogénéité d ensemble), utiliser un outil de développement rapide CMS (content management system) style joomla.fr/ ou encore plus simple www.wordpress-fr.net/wordpress/presentation  

Une fois hébergé, le site pourra être aisément mis à jour comme un blog (wordpress est une sorte de super blog)

Si vous faisiez un dessin sur papier, que vous m envoyez la photo, je pourrais vous donner mon avis si vous le voulez bien

Attention, le dév d un site pro nécessite une organisation projet avec plusieurs personnes par type de compétence, ce sera dur de tt faire pour une personne !
dlt
G.

Bien sûr, je n’ai rien compris à ses conseils, alors  « me voilà Gros Jean comme devant », comme aurait dit Jean De La Fontaine, c’est à dire pas plus avancée.

Et vous, peut-être sauriez-vous m’aider ?
Oui ?
Alors, je vous en prie, ne vous en privez pas !
Je vous attends !

Sophie Daout, le 31 juillet 2009
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Vol.6 - No. 120

Le début de la campagne pour la légalisation du cannabis

Réputée pour être l'Etat le plus libéral d'Amérique, la Californie autorise l'usage et la détention de marijuana à des fins médicales depuis l'approbation de la Proposition 215 par le corps électoral en 1996.
Depuis lors, si la Californie manifeste nettement son intention de défendre le cannabis thérapeutique, le cadre juridique qui l'entoure reste quant à lui encore dans le flou.

Le législateur fédéral a adopté une législation supplémentaire précisant et clarifiant les principales lignes directrices du texte californien. Ces règles exposent sans équivoque que la culture de la marijuana n'est légale que lorsque celle-ci est utilisée à des fins thérapeutiques, et détaillent par souci de clarté les conditions dans lesquelles elle peut être transportée, cultivée, détenue et utilisée.

Le procureur général a également ressenti le besoin de clarifier quelles étaient les obligations à la charge des médecins en l'espèce. Supervisés par la Commission médicale de Californie, les médecins doivent se conformer aux normes médicales en vigueur ou bien faire appel à la Commission médicale pour engager des poursuites disciplinaires. Ces recommandations imposent au corps médical une connaissance et un examen précis du patient en amont afin de dégager un protocole de traitement et veiller ensuite à un suivi à travers l'examen des effets secondaires, l'efficacité du traitement, ainsi que la programmation des consultations médicales. Le département de la santé publique de Californie possède un logiciel répertoriant l'enregistrement volontaire des patients et de leurs principaux fournisseurs de soins par le biais d'un système de carte d'identité.
Tous les comtés de l'État doivent prendre en charge et traiter les dossiers des patients qui demandent à participer à ce projet médical et délivrer une carte d'identification aux différentes personnes concernées et agrées.

Le guide relève les discordances concernant l'usage de la marijuana entre les lois fédérales et celles de l'Etat. Le Congrès a ordonné que les États restent libres dans la réglementation du contrôle des substances. Prenant acte des recommandations du Congrès, la Californie n'a pas légalisé la marijuana médicale, mais a choisi de ne pas punir ces délits lorsqu'elle est assimilée à un médicalement nécessaire.
Conformément à cette directive, les autorités de police ne peuvent pas arrêter des individus qui détiennent de la marijuana, non plus que saisir cette substance en vertu de la loi fédérale si l'agent décide au regard des faits, que la culture, la possession ou le transport rentre dans le champ de la marijuana médicale tel qu'il ressort des lois de l'Etat de Californie Le Procureur général s'exprimant dans un entretien avec le Los Angeles Time au sujet des nouvelles lignes directrices déclare qu': "a déclaré: j'espère que la police n'inquiétera pas les personnes qui respectent cette réglementation...
Il est clair qu'il y a eu des abus, certains endroits étaient des plaques tournantes pour la vente illégale de drogue. Cette réglementation aidera à tenir les délinquants à l'écart de l'usage médical de la marijuana"

On estime actuellement à 200 000, le nombre de personnes qui jouissent des droits offerts par la loi de la Californie pour cultiver et/ou consommer de la marijuana afin de traiter des maladies graves comme le cancer et le sida. Les associations qui soutiennent les droits de ces patients sont satisfaites de la politique de Brown, de même que nombreux fonctionnaires chargés de sa mise en oeuvre.
Ces cartes d'identité seront très utiles aux services chargés de l'application de la réglementation et amélioreront la protection des patients parmi lesquels nombreux sont ceux qui vivent dans la crainte d'être arrêtés ou de voir leur domicile perquisitionné

Dans cet état sinistré, l’idée de légaliser et de taxer le cannabis médical est apparue lumineuse puisqu’elle permettrait de faire entrer 1,4 milliard de dollars dans les caisses de l’Etat. ( 1 milliard grâce à la nouvelle taxe et 400 millions de TVA. Les experts prévoient également que cette mesure entraînerait une baisse de consommation d'alcool et de cigarettes par effet de substitution.

Cette proposition prévoit de ne pas taxer la production personnelle (jusqu'à dix pieds de cannabis) ou à des fins médicales, mais seulement la vente pour usage récréatif à des adultes de plus de 21 ans.
Le calcul ne prend par contre pas en compte une éventuelle baisse du budget de la police et de la justice, dont les fumeurs de cannabis et les petits dealers constituent une part très importante de l'activité. Une économie qui pourrait se monter à 200 millions

Pour Dale Gieringer, de Norml :
« L'Etat est dans une telle situation financière que ça n'a pas de sens pour les contribuables de payer pour que la police arrête, poursuive et enferme les fumeurs de cannabis alors qu'ils pourraient au contraire tirer avantage d'un margé légal régulé. »

Selon un récent sondage, 56% des Californiens soutiendraient la mesure. Si bien qu'au mois de mai, le gouverneur Schwarzenegger, qui se dit personnellement opposé à la légalisation, avait envisagé d'ouvrir le débat :
« Le moment est venu d'en débattre. Je suis toujours favorable à un débat ouvert sur des idées permettant d'accroître les recettes de l'Etat. Nous devons dès maintenant étudier de près les pays qui ont légalisé la marijuana et d'autres drogues, et voir exactement l'impact que cela a eu sur leur population. »

Un vote est intervenu le mardi 21 juillet à Oakland, en Californie, qui est devenue la première ville des Etats-Unis à instaurer une taxe sur le cannabis thérapeutique. Les habitants ont voté à 80% en faveur du nouvel impôt, qui taxera les revenus des quatre dispensaires de cannabis thérapeutique à hauteur de 1,8%, rapporte CNN.
La mesure pourrait rapporter à la ville 300 000 dollars par an. Il n'y a pas de petits profits.

Des étudiants ont  fêté la nouvelle en roulant de grandes cigarettes de cannabis à l'université d'Oaksterdam, où sont dispensés des cours sur l'industrie du cannabis thérapeutique.
«C'est important car la ville d'Oakland fait face à un déficit énorme, comme beaucoup de municipalités en Californie» a déclaré Steve DeAngelo, le président d'un des clubs de cannabis de la ville qui a fait campagne pour le nouvel impôt. Il s'est dit «heureux de contribuer» à résoudre les problèmes de finances de la ville. Selon une représentante de la mairie, «puisque les dispensaires de cannabis thérapeutique ont été légalisés en Californie, pourquoi ne pas en tirer un revenu ?»
Il n'y a pas eu de vraie campagne contre la nouvelle taxe, mais les associations de lutte contre la drogue sont sceptiques. «L'imposition d'une drogue illégale au niveau fédéral n'est pas quelque chose que la communauté devrait accepter» selon l'une d'entre elles.

Je vous prédis que dans les mois prochains, les partisans de la légalisation du cannabis vont revenir à la charge. Se servant de ce qu’ils considèrent comme une avancée, la légalisation et la taxation du cannabis thérapeutique, ils sortiront complètement du cadre médical en soulignant une contradiction entre le fait que le cannabis est légal quand il est prescrit par un médecin et illégal dans tous les autres cas.

Et ils enfourcheront ce nouveau cheval de bataille !.
Qu’est-ce que je vous disais !

Et ce qui me révolte le plus, c’est que la bataille de la légalisation du cannabis sera faite au nom du respect des libertés individuelles !!!
Je vous le montrerai dans une prochaine rubrique.

Sophie Daout, le 7 août 2009
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