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Les
archives de Sophie Daout
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Vol.8 - No. 141
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Une campagne anti-drogue à l’espagnole
L’Espagne est l’un des pays d’Europe qui a adopté une politique assez tolérante par rapport aux drogues. Elle reste pourtant en tête des pays européens pour la consommation de cocaïne et de cannabis. C’est pourquoi ce pays, comme la France d’ailleurs, multiplie les campagnes anti-drogue, notamment à l’adresse des jeunes particulièrement touchés par ce problème. Sont-elles efficaces, crédibles, quelles ont été les plus marquantes? Et comment pourrait-on les améliorer ?
Un journaliste leur a donné la parole : Pedro, 18 ans, études d’histoire Elles sont très dures, je trouve, et exagèrent les choses. En fait, c’est surtout lorsqu’elles abordent le cannabis qu’elles ne sont pas très réalistes. Pour ce qui est de la cocaïne, en revanche, je les trouve crédibles et justes.
Juan, 23 ans, études de médecine Elles sont plutôt éloignées de la réalité. Certes, elles montrent des cas tragiques, qui existent, mais au final l’information dans ces campagnes n’est pas parfaite.
Macarena, 24 ans, études de psychologie Je trouve que les campagnes sont dures, violentes, mais c’est la seule façon d’agir. Plus les campagnes seront dures et plus elles pourront atteindre le public.
Personnellement j’ai été marquée par la campagne où l’on voit un ver s’enfoncer dans les narines d’un jeune qui vient de se droguer. C’est dégoûtant et ça montre bien ce que tu mets dans ton corps. Je pense que les campagnes anti-drogue peuvent avoir un impact sur une partie de la population mais pas la majorité. Les jeunes sont désespérés ils veulent profiter, vivre le moment présent et ne pensent pas au futur.
Pablo, 23 ans, études de médecine Elles sont originales mais tout de même beaucoup trop extrêmes. Je pense qu’il doit y avoir 90% des consommateurs qui ne se sentent pas aussi mal qu’on nous le montre à la télé. Il faudrait être moins caricatural.
Propos recueillis par Tony MOTA (www.lepetitjournal.com Madrid) lundi 3 décembre 2007 Il semble donc, d’après ces jeunes que ces campagnes sont surtout utiles pour ceux qui n’ont encore pas commencé à consommer de la drogue. C’est d’ailleurs la définition même du verbe « prévenir », c’est à dire « venir avant ». Mais à ceux qui sont dans la drogue, la campagne paraît dure, parfois trop mais cela semble inévitable. Parfois encore elle paraît « caricaturale » à des personnes qui ne se reconnaissent pas dans les images du drogué. Pour la jeune fille, il faudrait créer au collège une matière spécifique pour aborder tous ces problèmes en classe. En lisant ces témoignages on se rend bien compte que ces campagnes ont un impact.
Sophie Daout, le 26 février 2010
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Vol.8 - No. 142
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Un petit trésor
Dans notre forum, nous trouvons parfois un petit trésor, comme celui-ci qui nous a été écrit par Romain. Romain s’est choisi le pseudo de « Je vais vivre ». Pourquoi ? Simplement parce qu’il a décidé de se séparer de la drogue, cette drogue qui justement l’empêche d’être et d’exister. En lui, il y deux personnes, lui, Romain, tel qu’il est, et puis l’autre qui squatte en lui mais qui n’est pas lui, un étranger qui l’habite parfois..
Voici ce texte en forme de poème : Par moment quelqu'un d'autre habite ma tête, Aujourd’hui Romain semble bien avoir gagné son combat contre ses démons. Voici son bilan actuel :
En effet les cravings me font cet effet là, comme si ce n'était plus moi, comme si mon conscient laissait sa place à un autre, et sur le moment, bien sûr, je n'en ai pas conscience puisque je ne suis plus là !
Alors quand ce n'est pas moi qui habite ma tête, on peut toujours essayer de me raisonner, mais je n'entends rien puisque je ne suis plus là !» Qu’est-ce qu’un craving ?
La dépendance psychique est un besoin irrésistible de consommer une ou plusieurs substances. La personne sent alors qu'elle ne peut plus s'en passer ; elle consomme donc non pas par plaisir, mais parce qu'elle en éprouve le besoin ( dans des situations de stress, peur, peine, angoisse etc. ). Une personne en état de dépendance psychique a du mal a maîtriser sa consommation.
Mais, et quoi qu’on en dise, c’est bien la dépendance psychologique qui est la plus terrible. Elle « est juste là, derrière la porte, toujours prête à sauter dessus. », comme l’explique Romain. Elle est la cause des rechutes car elle s’impose en dépit de la volonté et du désir de s’en sortir du sujet. Il est stupide de distinguer la dépendance physique de la dépendance psychique et d’établir une hiérarchie, la première étant censée être plus grave que la seconde. Nous ne sommes pas faits d’un corps et d’un esprit séparés. Nous sommes un, corps et âme, inséparables.. Sophie Daout, le 5 mars 2010
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Vol.8 - No. 143
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Me voilà revenue de mon voyage en Egypte, des images plein les yeux mais aussi très fatiguée. Dès mon retour, un emploi du temps bien rempli m’attend. Je dois rencontrer des classes de Lycée, des élèves de seconde.
Un message original a attiré mon attention. Le voici :
Girlwithkaleidoscopeeyesé En lisant ces mots, j’ai été bouleversée ! Comment ? De l’ecstasy à 11 ans ? Mais à 11 ans, on est si petit, presque un bébé encore !.
Voici ce que je lui ai répondu :
Même s'il me paraît incroyable d'avoir touché à la drogue à 11 ans...
Elle a lu mon message, et elle a posté la réponse suivante :
Elles nous en proposent, puis nous acceptons ... Et puis j'en achetais, je tenais bon, j'allais mieux, plus de fatigue, plus rien, j'assurais à la danse au collège et mon rôle de grande sœur, nickel. J'ai oublié de mentionnée que j'étais très maigre et boulimique, enfin tout ça faisait que cette petite pastille magique était la seule solution. En arrêtant le conservatoire, l'opéra, et toutes mes activités, j'ai naturellement stoppé net ma conso. Si je peux aider d'autres gens surmenés comme je l'étais, je suis certaine qu'il y a d'autres solutions.
Girl with kaleidoscope eyes. Je ne me pose plus de questions, cette jeune-fille ne me raconte pas d’histoires. Plus je connais la drogue, plus je sais qu’elle est capable de tout.
Voici ce que j’ai répondu :
Je connais en effet des enfants qui ont un emploi du temps monstrueux comme le tien. Il n'y a pas de place pour eux pour le jeu, on ne les traite pas comme des enfants mais comme des adultes surbookés. On les fait vieillir avant l'âge!
Et on s'étonne que certains craquent! C'est ce qui se passe parfois pour les élèves des classes préparatoires.
Je te trouve très courageuse et j'aimerais beaucoup pouvoir continuer ce dialogue avec toi. As-tu retenu mon adresse e/mail?
Je t'embrasse, petite fille avec des yeux de kaléidoscope...Au fait, pourquoi avoir choisi ce pseudo?
Merci, merci, ton témoignage m'aide beaucoup!
Voilà comment le forum prolonge mon action sur le terrain.
Sophie Daout, le 26 mars 2010
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Vol.8 - No. 144
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Le cannabis thérapeutique
Je l’ai déjà dit ici, souvent, dans les classes que je visite, la question du « cannabis thérapeutique » m’est posée. J’accueille cette interrogation avec sérénité. C’est un débat qui peut être ouvert et qui ne me gêne en rien. En effet, si le cannabis s’avérait capable de soigner, pourquoi se priver de sa richesse ?
L'Académie nationale de médecine vient de publier un communiqué sur l'usage thérapeutique du cannabis, dans lequel elle réitère ses réserves déjà émises à deux reprises, en 1998 et en 2006. On comprend bien à la lecture de ce document que le rapport bénéfice / risque est jugé défavorable.
Lequel, d’après vous ?
Sophie Daout, le 2 avril 2010
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Vol.8 - No. 145
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J’ai reçu une invitation pour assister à Paris, les 6 et 7 mai 2010, aux « Assises de la Parentalité ».
Trop tard pour moi, donc, mais j’irai à ce congrès.
Ce n’est pas le cas pour Catherine, médecin, qui ne pourra pas se libérer « en raison d’un emploi du temps chargé » et qui le regrette. Elle écrit à l’un de ses amis pour lui faire part de « ses réflexions sur le sujet » dont elle le laisse libre « de les utiliser selon son souhait ».
Il faut néanmoins reconnaître que j’ai personnellement vérifié les assertions de mes confrères pédiatres et psychiatres qui affirment que le THC notamment favorise l’entrée dans des pathologies psychotiques de personnalités border line.
J’ai aussi parmi mes patientes une femme dont le fils est en prison à cause d’une fête qui s’est tragiquement terminée à cause du cannabis.
Pourquoi les professionnels de santé, les policiers, les juges, enfin tous les acteurs de la prise en charge ou des conséquences néfastes des addictions ne sont-ils pas entendus ?
Pourquoi la drogue circule-t-elle si facilement à la sortie des établissements scolaires ?
Il existe un paradoxe. La société occidentale se veut ultra sécuritaire, impose dans tous les domaines d’innombrables contraintes afin que l’on se rapproche du risque 0 dans l’entreprise, la santé, et bien d’autres domaines.
On accuse les parents de ne pas être vigilants, mais à moins de mettre une puce électronique dans l’oreille de leurs chérubins directement reliée à une caméra de surveillance, comment feraient-ils pour éloigner un fléau qui court impunément les rues ?
On accuse l’école. A tort : bon nombre d’établissements travaillent avec la Police.
Ne devrait-on pas simplement établir un constat ET EN TENIR COMPTE afin de vérifier que la Loi est adaptée et que ses décrets sont faciles à mettre en application ?
Et que l’on ne me parle pas de discours coercitif là où il ne faut entendre que mon désarroi à voir trop souvent de jeunes destins injustement sacrifiés sur l’autel de l’incompétence collective. Les addictions sont un fléau de société qui concerne tous les acteurs et nécessite un travail en interdisciplinarité.
Si chacun reste dans son bocal, rien ne changera.
Si les professionnels apprennent à travailler ensemble, la prise en charge s’améliorera rapidement. » Tout le monde accuse tout le monde, et l’action se dilue dans les discours.
« I have a dream » ! »
Pas vous?
Sophie Daout, le 9 avril 2010
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Vol.8 - No. 146
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Test de dépistage du cannabis pour les parents Mercredi dernier, on m’a demandé de participer à une émission de radio. Il s’agissait de répondre à la question : «Que pensez-vous de l’utilisation par les parents d’un nouveau test de dépistage de la drogue chez leurs enfants ?»
"Narcocheck", d'ores et déjà en vente sur Internet pour le prix, attractif, de 8,90 euros, ne se contente pas de révéler la présence de THC, la substance active de cannabis, dans les urines, mais précise également la concentration de THC. Un indicateur fiable pour connaître le profil du consommateur. Avec trois paliers, aucune erreur n'est possible : le premier est atteint par les usagers occasionnels, le deuxième concerne ceux qui fument une ou deux fois par semaine et le dernier palier traque les consommateurs réguliers (plusieurs joints par jour). De quoi orienter la teneur de la punition... "On en a déjà écoulé plusieurs milliers, c'est normal, il répond à un besoin criant", a confié au Parisien , Frédéric Rodzynek, le gérant de l'entreprise qui commercialise "Narcocheck". Selon l'Observatoire français des drogues, un quart des adolescents de 17 ans déclarent avoir consommé du cannabis au cours du dernier mois, et 71 % d'entre eux reconnaissent être des usagers quotidiens.
La plupart des psys et des toxicologues sont hostiles à cette mesure. Voici le point de vue d’un médecin du centre Marmottan : «Près de la moitié des jeunes en Ile-de-France a fumé au moins une fois, heureusement ils ne sont pas tous malades! Un jeune qui se met à fumer trop, c'est parce qu'il a des problèmes. Il faut privilégier la capacité d'écoute des parents, la confiance et qu'ils consultent quand leur enfant ne va pas bien", souligne-t-il. Il ajoute : "Je ne leur vois qu'une utilité : pour des gens qui vont avoir un examen médical d'embauche et qui sont désireux de savoir s'ils n'ont plus aucune trace dans leurs urines". Dans le débat à la radio, il y avait un médecin psychiatre qui pensait que le test peut être un outil, et qu’il ne faut l’utiliser qu’exceptionnellement. Intervenait aussi le Président d’une association qui vise la légalisation du cannabis et à plus long terme de toutes les drogues. Nous nous sommes parfois rencontrés lui et moi dans des studios ou sur des plateaux de télé, et nous sommes rarement tombés d’accord, bien sûr !. Pour lui, le test est à prohiber, absolument. Quant à moi, j’ai un point de vue nuancé. En effet, je privilégie moi aussi l’écoute et le dialogue, la confiance dans les relations parents enfants. Je n’aime pas «fliquer» un ado. Cependant il est des situations où la confiance est mise à mal, et en particulier quand la drogue entre dans la vie d’un jeune. Le plus souvent, il est dans le déni. Il peut jurer que ses parents se trompent, l’accusent à tort, se mettre en colère,… alors qu’il est consommateur ! La famille est, dans ce cas de figure, le plus souvent démunie. Plusieurs signes laissent à penser que l’enfant ne va pas bien, mais ses parents n’arrivent plus à discuter avec lui. La fumette peut être l’une des causes de ce mal-être. Et je comprends que les parents s’alarment. Dans ces périodes de crise, je pense que ce test peut avoir son utilité. L’adolescent doit être averti, bien sûr, qu’on va le contrôler. Et avec son accord, pourquoi ne pas utiliser l’outil ?
Un outil, rien d’autre et à utiliser avec précaution.
Sophie Daout, le 23 avril 2010
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Vol.8 - No. 147
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La Californie….et la légalisation du cannabis ! Je vous ai déjà expliqué comment le débat sur les vertus thérapeutiques du cannabis, débat qui devrait rester strictement médical, est en fait une manipulation de la part des partisans de la légalisation de ce produit. En effet, s’il est possible, en présentant une ordonnance de médecin, d’obtenir du cannabis, il sera facile pour certaines personnes pourtant en fort bonne santé, de persuader leur docteur d’en délivrer. Et s’il est si aisé de s’en procurer, alors pourquoi ne pas le légaliser ?
Voici des extraits d’un article paru le 26 avril sous la plume de Nicolas Bérubé qui travaille à « La Presse » depuis 2002. Un petit tour de passe-passe, répandu dans l'État, qui pourrait devenir désuet le 2 novembre prochain, quand les électeurs se prononceront sur la légalisation complète et la taxation de la marijuana - premier effort sérieux sur la question aux États-Unis.
Californie se dirige vers un déficit de 20 milliards en 2010.
…..Plusieurs groupes représentant les forces de l'ordre comptent faire campagne contre la légalisation. Le groupe Parents contre les vendeurs de drogue s'oppose aussi à la légalisation de la marijuana. «Les déficits budgétaires ne justifient pas la légalisation du cannabis, note le groupe. L'avenir de nos enfants est plus important que cela», souligne le groupe. »
Le dernier sondage sur la question, réalisé par la firme Pew en avril 2009, montre que 56% des Californiens sont en faveur de la légalisation.
Et voilà !
Tout ceci se prépare, et la Californie nous en donne l’exemple ! «La Californie, la Californie !» (Air connu, chanson de Julien Clerc !)
Sophie Daout, le 30 avril 2010
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Vol.8 - No. 148
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J’ai, je vous l’ai dit, assisté jeudi et vendredi à Paris aux « Assises de la Parentalité » organisées par la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Toxicomanies, la MILDT, sur le thème « famille et prévention ». Nous avons eu des exposés de très haut niveau de la part d’éminents professeurs, pour la plupart pédopsychiatries de renom.
L’un d’eux, est Philippe Jeammet, professeur de psychiatrie de l’adolescent.
Aux parents, il conseille de parler très tôt de la drogue avec leurs enfants. Il faut se positionner contre toutes les formes d’addiction, afin que dès leur plus jeune âge, et avant un éventuel conflit avec eux, les jeunes sachent ce qu’en pensent leurs parents.
Un journal, « Le Parisien » a posé des questions au Professeur Jeammet, et je ne résiste pas au plaisir de vous confier ses conseils.
Parlez-en dès qu’il vous pose des questions, quel que soit son âge.
Il faut fixer des repères clairs et précis, affirme le spécialiste, et leur expliquer que la drogue n’a rien à voir avec la liberté. On n’est jamais libre d’en consommer. Au contraire, elle rend esclave et a une influence néfaste sur les trois points essentiels du développement des enfants : le corps, l’apprentissage et la sociabilité. »
S’il consomme déjà, demandez de l’aide.
Le sevrage n’est pas une chose facile. « La drogue est chimiquement faite pour que le sevrage soit impossible sans aide médicale, décrypte Philippe Jeammet. Une fois qu’on est accro, on a besoin d’en consommer pour se sentir bien. Si l’enfant n’arrive pas à arrêter, ce n’est pas parce qu’il n’est pas motivé; c’est biologique. »
Se tenir au courant des « modes » en matière de consommation.
Les ados de 2010 ne consomment pas les mêmes substances que leurs parents, et pas de la même manière. Depuis 2003, le cannabis et l’ecstasy sont en baisse auprès des jeunes, alors que l’alcool et la cocaïne sont à la hausse.
Ne pas se laisser impressionner par son ado.
« Les ados ont beaucoup plus besoin que leurs parents s’occupent d’eux et leur donnent des repères que ces derniers ne le croient », affirme le psychiatre.
Et s’ils sont agressifs? « C’est normal. C’est ce besoin de papa et maman qui les gêne et cela s’exprime ainsi. Mais il faut arrêter de considérer l’ado comme un adulte. C’est très angoissant pour lui et cela ne risque pas de régler son problème avec la drogue. »
Inutile d’ajouter qu’en tous points, je suis d’accord avec tous les conseils donnés par le professeur Philippe Jeammet. Je suis pour une prévention précoce. Je demande aux parents d’aborder toutes ces questions avec leurs enfants, mais après s’être bien documenté. Il faut saisir l’occasion d’en parler, et elle se présente souvent : une émission de télé regardée en commun, un film, un journal, un exemple dans le voisinage ou à l’école, provoquent des interrogations chez les jeunes. Les adultes doivent être bien informés pour ne pas tomber dans des réponses toutes faites que leur dicte leur peur.
Sophie Daout, le 14 mai 2010
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Vol.8 - No. 149
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Au lieu de légaliser le cannabis pour renflouer les caisses des Etats, il existe peut-être une autre méthode pour les différents pays touchés par la crise économique. Pourquoi ne pas s’en prendre au « trésor de guerre » que nos chers dealers acquièrent en taxant nos jeunes ? C’est un article paru dans le Figaro, signé par Jean-Marc Leclerc, qui m’a donné cette idée. Je pense qu’elle mériterait d’être exploitée.
«Plus on cherche, plus on trouve !» À en croire l'entourage du ministre de l'Intérieur, la lutte contre l'économie souterraine prend des allures de chasse aux trésors : au millier de véhicules saisis aux trafiquants l'an dernier s'ajoutent désormais des immeubles entiers dans certaines villes de banlieue, mais aussi des appartements haussmanniens à Paris et des manoirs en province.
Des sommes colossales sont en jeu. Les seules saisies réalisées en 2009 ont atteint, entre les comptes bancaires, les biens mobiliers et immobiliers, la somme de 185 millions d'euros, soit le double de l'année précédente. Et les chiffres du premier semestre 2010 laissent présager d'autres records, notamment en matière de saisie de parts de sociétés. La loi Warsmann simplifiant les procédures de confiscations des biens des voyous est censée démultiplier la force de frappe de la police financière. Mais même sans ce texte, le rouleau compresseur avance.
«Les biens immobiliers valent encore plus cher que les voitures qui brillent», rappelle le commandant Patricia Mathys, patronne de la Piac. «Le danger est que l'argent du crime vienne corrompre durablement l'économie de certains quartiers, où il est parfois investi en masse», renchérit son adjoint, le capitaine de gendarmerie Romain Stiffel, expert en décryptage des montages frauduleux. En Seine-Saint-Denis, à Bobigny notamment, des familles de trafiquants cherchent ainsi à acquérir des rues entières. Dans une inquiétante dérive mafieuse, ils agissent sous couvert de sociétés civiles immobilières (SCI).
Voilà une bonne idée, enfin, n’est-ce pas ? Au fond, il ne s’agit que de récupérer l’argent qu’on nous a volé. Et puis, peut-être que, leur travail devenant beaucoup moins lucratif, les dealers envisageraient une reconversion professionnelle ?
Qu’en pensez-vous ?
Sophie Daout, le 21 mai 2010
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Vol.8 - No. 150
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Le Professeur Henri Joyeux vient de lancer un pavé dans la mare en parlant du cannabis transgénique.
Le Professeur Henri Joyeux, Président de « Familles de France », vient de jeter un pavé dans la mare en parlant du cannabis transgénique :
De plus en plus de cancers sont observés chez des jeunes qui ont fumé plus de haschich que de tabac : le système immunitaire de défense est altéré et des cancers foudroyants
apparaissent tant au niveau des poumons, du système lymphatique que des organes digestifs.
Immédiatement, c’est la levée des boucliers en face :
« Après la patate et le plateau de fromages, les joints génétiquement modifiés ? C’est l’idée choc dénichée par Familles de France pour sa campagne de sensibilisation sur les dangers du cannabis, qu’elle considère comme une drogue dure. Selon l’association, « du cannabis OGM au THC boosté jusqu’à 40% circulerait sur le territoire français. En augmentant le principe actif de la drogue, les trafiquants chercheraient à rendre les petits consommateurs accros », nous apprend 20 minutes. « Nous n’excluons pas que cela existe, même si c’est loin d’être une généralité », répond l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies.
En fait, l’information n’est pas aussi saugrenue que veulent le dire bien les lignes si dessus, si l’on en croit le journal « Le Parisien » :
« Le maïs transgénique ? Ringard ! Dans un communiqué diffusé ce matin, et que nous dévoilons, Familles de France s’inquiète de l’augmentation progressive du taux de principe actif, le THC (tétrahydrocannabinol ), dans le cannabis circulant dans l’Hexagone. Selon l’association de protection de l’enfance, les trafiquants manipuleraient génétiquement les graines de chanvre afin de « booster » les effets de la drogue et donc d’attirer le chaland.
Peut-être pas, car les techniques existent et se répandent à travers les sites Internet de bio-hacking, un phénomène qui voit des biologistes en herbe s’essayer à la fabrication d’OGM à domicile.
Premier indice : avec un taux de THC oscillant autour de 10 %, la quantité moyenne de principe actif contenu dans le cannabis saisi « a doublé depuis quinze ans », note Patrick Mura, vice-président de la Société française de toxicologie.
Pis : la direction des douanes note l’apparition récente de résines venues des Pays-Bas affichant jusqu’à 25 % de THC. « La plupart de ces cannabis sont obtenus par sélection des graines », analyse Emmanuel Guiderdoni, directeur du Cired, un centre de recherche sur l’environnement. « Cela dit, on ne peut pas exclure l’existence de manipulations génétiques : les gènes conduisant à la fabrication du THC sont connus depuis 2004, et les techniques de reproduction ont été testées en laboratoire avec succès dès 2006. » Les trafiquants s’en servent-ils ? « A grande échelle, ce genre d’opérations coûte beaucoup d’argent, mais vu les moyens financiers dont ils disposent, ce n’est pas impossible. »
Sophie Daout, le 28 mai 2010
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Vol.8 - No. 151
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Il y a quinze jours, dans ma chronique, j’écrivais ceci :
L’idée est lumineuse certes, mais ne m’appartient pas en propre. En effet, nos représentants européens y ont pensé aussi.
L’Europe est une entité récente, et peu à peu, nous admettons l’idée de mettre en commun nos richesses et de travailler ensemble. Ainsi en ce qui concerne la lutte contre la drogue
« UE veut frapper les barons de la drogue au portefeuille LUXEMBOURG - L'Union européenne est décidée à frapper les trafiquants de drogue au portefeuille et veut couper les routes de la cocaïne et de l'héroïne, a annoncé jeudi la présidence espagnole de l'UE à l'issue d'une réunion des ministres de l'Interieur à Luxembourg.
"Il faut en finir avec les bénéfices du crime", a affirmé le ministre espagnol Alfredo Rubalcaba à l'issue de la réunion. "Nous allons saisir leurs actifs et sans argent, ils ne pourront plus agir", a-t-il expliqué.
"Nous parlons de bénéfices colossaux", a pour sa part souligné son homologue français Brice Hortefeux. La saisie de l'argent du crime est une des trois actions du pacte européen contre le trafic international de la drogue préparé par M. Hortefeux et approuvé jeudi par ses homologues.
"J'ai été impressionné par les sommes trouvées lors d'une opération menée il y a deux mois dans une banlieue de Paris. Les policiers ont saisi de l'héroïne, de la cocaïne, du cannabis, des armes et 990.000 euros. Et pour montrer à quel point les trafiquants sont organisés, il y avait également une machine pour trier les billets", a raconté le ministre.
Brice Hortefeux s'est dit personnellement "assez partisan de mettre une partie de l'argent pris aux trafiquants dans un pot commun européen", pour financer des actions.
Mais son homologue espagnol a mis en avant les problèmes juridiques posés par une telle idée. "Nous verrons", a-t-il tempéré.
L'idée du pacte est de "porter un coup décisif aux groupes criminels" en unissant et en coordonnant les moyens des pays de l'UE, qui, pour l'instant, agissent en ordre dispersé.
Plus de 13 millions d'Européens ont consommé de la cocaïne, selon les estimations. En France, cette drogue prisée des milieux aisés touche désormais de nouveaux consommateurs. "Un million de Français ont consommé de la cocaïne et on estime que 250.000 sont des consommateurs réguliers", a souligné M. Hortefeux.
La route de la cocaïne part d'Amérique latine et transite par l'Afrique de l'Ouest pour être ensuite acheminée sur les marchés européens par l'Espagne, l'Italie, le Portugal, la France et plus au nord, par la Grande-Bretagne et les Pays-Bas.
Selon les autorités françaises, le marché européen absorbe 17% de la cocaïne produite chaque année en Amérique latine, soit 150 tonnes pour une valeur de 9 milliards d'euros à la revente.
L'héroïne vient d'Asie et d'Afghanistan, et entre en Europe via les pays des Balkans, la Turquie et la Russie.
"Nous devons fédérer nos forces", a insisté M. Hortefeux. L'idée développée dans ce document est la constitution de groupes de pays chargés de mettre en commun leurs moyens pour lutter contre les routes des deux drogues qui entrent en Europe par leur territoire. Un groupe de pays à l'Ouest contre la cocaïne et un autre à l'Est contre l'héroïne.
La lutte visera également les "précurseurs", les produits chimiques utilisés pour couper et travailler les substances.
Les Européens n'entendent pas pour autant négliger la lutte contre les autres drogues, notamment le cannabis, l'ecstasy et les autres drogues de synthèse.
Et voilà, c’est tous ensemble que nous pourrons réussir à trouver des solutions.
Sophie Daout, le 4 juin 2010
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Vol.8 - No. 152
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Il y a plusieurs semaines, Daniel Vaillant, ex-ministre socialiste de l’Intérieur et actuel maire du XVIIIe arrondissement de Paris, proposait de légaliser la «consommation personnelle» de cannabis en encadrant production et importation. Qu’en pensent les dealers qui vivent pour l’instant de ce commerce illicite ?
Les états feraient-ils concurrence aux dealers ?
Eric, la quarantaine, a commencé à 14 ans avec«des petites conneries de quartier», puis a gravi les échelons en gagnant la confiance «de gens plus importants». Après avoir parfois investi pour faire venir des cargaisons de cannabis d’Espagne, il se contente aujourd’hui de gagner de 3 000 à 4 000 euros par mois en prenant des risques limités. Rachid, plus âgé, est grossiste, roule dans une voiture pourrie, mais gagne très bien sa vie. «Pesetas».
Eric semble se lasser de ce jeu violent et lucratif. Il pense décrocher. «Jusque-là, soupire-t-il, une bonne étoile m’a suivi. Mais depuis un moment, je sens des ondes négatives. Des mecs autour de moi plongent, et surtout il y a ces merdeux à qui il faut faire de plus en plus mal pour pas qu’ils te chient dessus.» «Saloperie».
Une légalisation encadrée ne présenterait à leurs yeux qu’un seul avantage: le consommateur saurait ce qu’il achète. «Aujourd’hui, si tu ne connais pas bien ton dealer, tu peux acheter n’importe quelle saloperie», dit Malik.
Sophie Daout, le 11 juin 2010
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Vol.8 - No. 153
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Bonjour à tous,
Il y a bien longtemps que je ne me suis pas entretenue avec vous. Je suis partie, puis revenue, repartie, re revenue, repartie encore…mais me voilà enfin chez moi, pour quelques semaines encore, et prête à reprendre mes conversations avec vous. J’espère pouvoir recommencer à le faire régulièrement.
Je vais vous parler de mes petits voyages et d’abord du premier, au mois de juin, en Espagne.
L’Espagne, c’est souvent pour nous la Costa Brava, en Catalogne, au sud de Barcelone. Michel, mon beau-frère y possède un appartement qu’il prête volontiers aux membres de sa famille et nous avions l’habitude d’en user largement. Il est magnifiquement situé. Pourtant, depuis dix ans, je n’avais pas voulu revenir à Rosas…
Pourquoi un tel blocage ?
Parce que c’est là-bas que m’a atteinte il y a dix ans, la nouvelle la plus abominable de ma vie, celle qui a bouleversé mon existence, celle qui a transformé la femme assez insouciante que j’étais alors en la femme blessée que je suis aujourd’hui, la mort de Gauthier mon fils aîné.
Rosas
Nous étions partis en vacances,
Nous avions choisi le printemps,
Tous seuls, ne connaissant personne,
Nous nous sentions l’esprit nomade,
Notre guitare monotone,
Je vis encore ce moment,
C’en est fini de l’espérance,
(Mes yeux dans tes cieux)
Dix ans ont passé. Et la douleur est toujours là en moi, elle ne me quittera jamais.
Nous y sommes allés avec nos amis de toujours, Olga et Michel qui nous ont accompagnés tout au long des moments difficiles de notre vie. Je me suis à nouveau penchée sur le balcon duquel, il y a dix ans, j’ai, furtivement eu envie de tomber.
Voilà pour mon premier voyage !
Sophie
Daout, le 23 ocotobre 2010
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Vol.8 - No. 154
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Un autre de mes voyages m'a conduite en Tunisie, à Djerba exactement.
Je connais vraiment bien la Tunisie. Quand les enfants étaient petits, nous y allions souvent en vacances.
La langue n'est pas un obstacle, puisqu'on y comprend bien le français. Au fil des années, j'ai appris quelques mots de politesse, je dis bonjour et bonsoir, merci, comment ça va, au revoir…etc. en arabe, ce qui surprend, ravit et amuse mes interlocuteurs.
Nous sommes allés dans un hôtel-club, où TOUT est compris.
TOUT, cela signifie la pension complète, mais aussi les spectacles, les sports, et aussi les boissons en dehors de celles des repas.
Certaines personnes n'y vont que pour ce " TOUT compris ". A l'aéroport de Marseille, un jeune téléphonant à l'un de ses amis, très fort, nous a obligés à partager ses informations. " Oui mon vieux, disait-il, all inclusive ! Ca va être super ! Déchiré tous les soirs ! ".
Effectivement, nous avons vu !
Un jour, deux jeunes femmes, complètement saoules, avaient été refoulées de la salle à manger. L'une d'elles s'accrochait en titubant au bras de chacun des dîneurs en lui disant : " S'il te plaît, papy, tu vas me chercher un verre de rosé ? moi, j'ai pas le droit ! ".
Spectacle navrant, pitoyable !
Un autre soir, une jeune femme, elle aussi bien éméchée, s'est jetée tout habillée dans la piscine. Elle a manqué se noyer et n'a dû son salut qu'à la présence à cette heure tardive de deux vacanciers. Elle a terminé ses vacances à l'hôpital.
J'ai vu aussi, sous le ciel magnifiquement étoilé, des fumeurs de narguilé. Sans doute suis-je déformée par mon combat contre la drogue, mais j'avoue que j'ai pensé que les fumeurs n'inhalaient pas seulement des vapeurs de jasmin…
Je suis revenue de mes vacances reposée mais aussi pleine de doutes et de questions.
Que vont chercher ces jeunes dans de tels séjours ? Un moyen de se défoncer à bas prix ? Quel regard peuvent porter les autochtones sur de telles attitudes ? Quelle image leur présentons-nous?
Nous n'avons déjà que trop tendance à dédramatiser chez nous des comportements à risques, à banaliser des produits dangereux.
Et nous exportons cette image !
C'est bien dommage !!
Sophie Daout, le 29 ocotobre 2010
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Vol.8 - No. 155
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La semaine dernière, un message qui semblait de la plus haute importance est arrivé dans ma boîte aux lettres.
Veuillez circuler… c'est URGENT !Ceci est la nouvelle drogue connue sous le nom de "strawberry quick".
Veuillez circuler ce courriel à autant de personnes que vous pouvez (même s'ils n'ont pas d'enfants) de sorte à ce que nous puissions sensibiliser les gens et espérer éventuellement prévenir les tragédies de se produire.
Cellule Protection de l'enfance
Bien sûr, il y a de quoi s'alarmer.
Mais comme je suis prudente, je me suis renseignée. Il s'agit d'un " hoax ", c'est à dire d'une information fausse véhiculée par Internet.
Comment ai-je fait ?
Ce genre de message est fréquent et a même une apparence de sérieux: un numéro de téléphone atteste de sa véracité. Je n'ai pas appelé, parce que je sais que personne ne répondra, bien sûr !
Hélas, la diffusion de telles rumeurs ne sert guère la cause que je défends. Cela ne sert qu'à inquiéter ou même affoler les gens. Or nous avons besoin de mobiliser toutes les énergies pour nous battre efficacement !
Sophie Daout, le 5 novembre 2010
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Vol.8 - No. 156
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Peu à peu l'Europe s'organise sur tous les plans, y compris dans la lutte contre la drogue, et je ne peux que m'en réjouir, bien sûr. Le bilan présenté aujourd'hui est la première étape de l'évaluation entreprise pour déterminer si le plan d'action drogue de l'UE est efficace dans l'ensemble, et si la situation en matière de drogue s'améliore grâce à ces mesures.
"La Commission européenne préconise de réagir rapidement pour lutter contre les nouvelles drogues, les "euphorisants légaux" et les circuits d'acheminement.
Au cours des dix-huit derniers mois, l'Union a accompli des progrès dans l'enrayement de la consommation et du trafic de drogues. La Commission s'efforce actuellement de mettre un terme à la libre diffusion des "euphorisants légaux", et elle a proposé, le 20 octobre dernier, d'interdire dans l'ensemble de l'Union la méphédrone, une drogue proche de l'ecstasy, qui est déjà illicite dans 15 États membres. Une avancée décisive a également été réalisée grâce au blocage des importations de cocaïne et d'héroïne. Il reste cependant beaucoup à faire pour endiguer l'augmentation du nombre de décès liés à la consommation de cocaïne et l'émergence de nouvelles drogues et de circuits d'acheminement transfrontière. Telles sont les principales conclusions du premier bilan, publié aujourd'hui, que la Commission européenne a dressé du plan d'action drogue de l'UE (2009-2012). Chaque année, 6 500 à 7 000 personnes meurent d'une overdose dans l'Union. On estime qu'au cours de l'année passée, 25 à 30 millions d'Européens ont consommé l'un ou l'autre type de drogues illicites, dont 4 millions qui ont pris de la cocaïne. Un millier de décès liés à sa consommation ont été enregistrés."
"La toxicomanie et la délinquance qui y est liée affectent la vie de millions d'Européens. Malgré des progrès encourageants, nous devons œuvrer davantage pour réduire les ravages causés par la drogue et réagir promptement à la mise sur le marché de nouvelles substances", a déclaré Mme Viviane Reding, vice présidente et commissaire chargée de la justice. "J'appelle les gouvernements des États membres à maintenir les services de prévention et de traitement de la toxicomanie dans le contexte de la crise économique qui risque d'aggraver la situation en la matière dans l'Union".
Le rapport de la Commission, publié aujourd'hui, dresse le bilan des progrès réalisés pendant l'année 2009 et le premier semestre de l'année 2010 dans le cadre du plan d'action drogue de l'UE (2009-2012). Ses conclusions reposent sur les contributions des États membres de l'UE, de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, et d'Europol. Parmi les réalisations, citons:
Une baisse du nombre de nouveaux cas de VIH parmi les consommateurs de drogue, grâce aux investissements considérables que les gouvernements des États membres ont, ces dix dernières années, consentis dans les mesures préventives;
une coopération accrue pour lutter contre le trafic de drogues, avec deux nouveaux programmes, axés sur l'échange de renseignements et sur l'élaboration de techniques antidrogue en Afrique de l'Ouest, et l'adoption d'un Pacte européen de lutte contre le trafic international de drogue - Démanteler les routes de la cocaïne et de l'héroïne;
une approche plus stratégique de la recherche, pour concevoir des politiques destinées à réduire les effets sanitaires et sociaux néfastes de la consommation de drogue.
Parallèlement, le rapport met également en évidence plusieurs défis appelant des mesures supplémentaires:
la prolifération de nouvelles drogues, vendues comme des substances légales de substitution à des drogues illicites, ("euphorisants légaux") telles que la méphédrone, drogue proche de l'ecstasy, dont la Commission a récemment proposé l'interdiction dans l'Union la croissance de la consommation combinée de drogues licites et illicites;
L'augmentation du nombre de décès par overdose de cocaïne: près de 1 000 décès sont déclarés chaque année (chiffres fournis par l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies);
La modification rapide des circuits d'acheminement de drogue, car les groupes criminels organisés cherchent à contourner les barrières dressées par les États membres de l'UE;
l'aide extérieure aux pays tiers gagnerait à être réorientée vers des politiques qui réduisent la demande de drogues dans ces pays.
Il est en outre probable que la crise économique actuelle se répercutera sur la situation en matière de drogue dans l'Union. Les difficultés économiques auxquelles sont confrontés les groupes vulnérables pourraient se traduire par une hausse de la consommation de drogue. La Commission demande instamment aux États membres de continuer à financer des services de traitement de la toxicomanie.
Contexte
La lutte contre la toxicomanie nécessite une approche à long terme, intégrée et pluridisciplinaire. La stratégie antidrogue de l'UE pour la période 2005-2012 et les deux plans d'action drogue (2005-2008 et 2009-2012) qui la mettent en œuvre exposent l'approche cohérente et équilibrée retenue par l'UE pour réduire la demande des consommateurs et l'offre de drogues.
Le plan d'action drogue de l'UE (2009-2012) s'articule autour de cinq priorités: améliorer la coordination, réduire la demande de drogues, ainsi que l'offre, renforcer la coopération internationale et améliorer la compréhension du problème de la drogue. Il énumère plus de 70 mesures destinées à mieux coordonner les interventions gouvernementales en matière de drogues illicites, mesures qui s'étendent à la santé publique, aux services répressifs, aux douanes, à la justice pénale et aux relations extérieures.
La politique antidrogue est principalement du ressort des États membres. La Commission est chargée d'assurer le suivi et l'évaluation de la stratégie antidrogue de l'UE et des plans d'action drogue.
Elle a néanmoins la faculté de proposer aux États membres de mettre de nouvelles drogues sous contrôle. Cette décision met en place un système d'échange rapide d'informations sur les nouvelles substances psychoactives. Elle a également institué une procédure d'évaluation des risques et de contrôle de ces substances. "
Tout ceci n'est qu'un début, certes, mais il est réconfortant que les instances européennes aient pris conscience de ce problème, et décidé de mettre en commun les moyens pour tenter de le résoudre !
Pour l'actrice de terrain que je suis, c'est très important !
Sophie Daout, le 20 novembre 2010
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Vol.8 - No. 157
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La cocaïne, la drogue " paillettes "
Oui tout le monde le sait, aujourd'hui la cocaïne se démocratise. Moins chère, elle concurrence le cannabis et bénéficie en outre d'une image sympathique : c'est la drogue de la jet-set, des médias, de la mode et du spectacle. Elle a un côté " paillettes ", et elle reste liée aux ambiances festives. Elle est pour beaucoup de gens synonyme de réussite sociale. Elle ne fait pas peur comme l'héroïne.
Quel est donc le véritable visage de cette drogue ? Un article de l'hebdomadaire " L'Express " a pour titre " Avez-vous déjà côtoyé la cocaïne? "
En quelques années, la drogue des "people" est devenue celle de "M. Tout-le-Monde". Parce que les cartels sud-américains inondent l'Europe de poudre à prix cassé.
C'était, il y a peu de temps encore, la drogue de l'élite, de la jeunesse dorée et du show-biz. Celle qui montre que l'on est branché, qui fait chic dans une soirée.
Le Dr Lowenstein rappelle que l'addiction est d'autant plus périlleuse qu'il n'existe aucun traitement de substitution.
Mais, surtout, cette banalisation touche désormais toutes les couches de la société. A Saint-Brieuc, en Bretagne, des marins-pêcheurs se fournissaient récemment auprès de leurs bouchers, reconvertis dans le trafic de "blanche". A Paris, Franck, employé dans un magasin de photocopies, ou Sandra, secrétaire payée à peine un smic et demi, s'y sont mis via des "connaissances".
"Aucune profession n'est épargnée", observe le Dr Lowenstein, citant ce "boulanger tranquille et sans histoires" qui, ayant découvert la coke chez des amis, avait "trouvé ça super". Au point d'en reprendre dès le réveil, afin de supporter ses folles journées de travail. Puis de continuer, dans l'après-midi, pour "tenir", avant de passer au cannabis, pour "descendre" au moment de se coucher. "Quand il est arrivé chez nous, il prenait entre 1 et 2 grammes de poudre, mais ne parvenait déjà plus à décrocher. Jusque-là, on voyait plutôt débarquer de gros consommateurs, à 5, voire 8 grammes quotidiens. Les gens sombrent dans l'addiction de plus en plus vite."
Pourquoi cette drogue a-t-elle autant de succès ?
"Médecins, juges et policiers s'accordent sur un point : contrairement à celui des autres drogues, le prix du gramme de cocaïne n'a pas grimpé ces dernières années. Il a même baissé d'un tiers depuis 2000, pour se situer aux alentours de 60 euros.
Il n'y a pas de drogue inoffensive, bien sûr, et l'image cache des réalités bien tristes.
Sophie Daout, le 26 novembre 2010
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Vol.8 - No. 158
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Jean-Luc Delarue est un producteur de télé et un présentateur d'émissions quotidiennes en France. C'est un peu le gendre idéal, et le chouchou des Français. Malheureusement, depuis quelques mois, il a eu quelques dérapages qyui ont un peu terni son image.
Il a donné une interview exclusive au journal TV Magazine.
Dans un autre journal, Rue 99 , une journaliste a interrogé le Professeur Reynaud, chef du département psychiatrie de l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif et auteur de nombreux livres sur l'addiction, de commenter le programme anti-addiction de Delarue. Il prévient d'entrée de jeu : J'ai comme habitude de partir avec un a priori positif pour les malades, penser qu'ils peuvent s'en sortir, j'ai toujours eu de bonnes surprises, même dans les cas les plus désespérés.
J'ai souhaité vous donner cette semaine, l'intégralité de l'article de ce journal :
Le plan anti-coke de De la rue peut faire sourire… dommage
Des objectifs qui motivent autant que la drogue
TVMag : Détendu et enjoué, [Jean-Luc Delarue] répond sans détour à toutes nos questions. Dans la douleur parfois. Avec sincérité toujours.
Rue 89 : Sincérité, vraiment ?
Michel Reynaud : Je vois surtout quelqu'un qui se redonne des valeurs, et on sait que pour sortir de l'addiction, il faut se trouver de nouveaux objectifs qui motivent autant que la drogue.
On sait que la drogue est le détournement, au profit du produit, des voies de gestion du plaisir, de la motivation, et des émotions. Les drogues viennent se mettre à la place des neuromédiateurs naturels, opèrent un détournement de cap pour nous permettre d'être en paix avec nous-mêmes.
Jean-Luc Delarue s'est redonné des motivations fortes : son fils, l'amour, l'envie de faire partager son expérience, et sous la protection du groupe d'entraide rencontré lors de la cure. Il dit qu'il a retrouvé du plaisir et du bien-être dans son corps, c'est essentiel.
Les six premiers mois sont les plus difficiles
Delarue : J'ai un parrain que je peux appeler vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept ! C'est très important. Il faut prendre l'habitude d'appeler, même quand ça va bien.
Quelle est la vraie durée de la postcure?
Ne pas se retrouver seul, être dans une structure, tout cela est positif. Après, il y a tout le mauvais génie de ces troubles, et les six premiers mois sont les plus difficiles. Une fois ce cap passé, le cerveau est mieux adapté et les rechutes, moins graves.
Dans ces groupes, on apprend à gérer la rechute, qui fait partie de la maladie addictive, et qui est généralement entraînée par les mêmes causes :
Il est dans une période où il faut être optimiste
Le mois que j'ai passé en cure a été une renaissance pour moi. C'est un tournant dans ma vie et je n'aurais jamais pu revenir comme avant. […]
J'ai aujourd'hui le souhait de créer une émission de deuxième partie de soirée. Mais, par expérience, je sais que je dois prendre mon temps pour être sûr de moi avant de la proposer.
Pour l'heure, c'est d'abord à mon rétablissement que je dois penser.
N'est-ce pas trop tôt, au sortir d'une cure de désintoxication, pour annoncer un projet professionnel ?
Il est dans une période où il faut être optimiste. Mieux vaut être prudent, il se prend à témoin comme quand on annonce qu'on va arrêter de fumer.
Dans son cas, il est tellement public qu'il a intérêt à en faire une force, à utiliser sa publicité pour le protéger, même s'il n'est pas plus protégé qu'un autre malade. Il ne faut pas se griser des premières semaines de sevrage.
Certains profils génétiques sont plus à risques
J'ai découvert avec surprise que la dépendance est une maladie primaire. Elle fait partie de l'inné, non de l'acquis. Les dépendants naissent même avec une sensibilité cinq à sept fois supérieure à la moyenne ! …
La dépendance est-elle aussi innée que Delarue le dit ?
Les addictions sont toujours l'interaction entre un sujet, un environnement et un produit. Elles ont une composante génétique importante, mais selon la manière dont on a intégré les souffrances dans son psychisme, on est plus ou moins fragile.
De la rue n'exagère-t-il pas son intention de s'arrêter ?
Beaucoup de gens veulent s'arrêter mais n'y arrivent pas. C'est le propre des drogues : notre partie raisonnable cherche à nous convaincre d'arrêter, mais au fond de vous, vous vous dites : J'en ai besoin.
Le sevrage Minnesota dont parle ici Delarue est-il efficace ?
La cocaïne est associée à d'autres produits
Quand je suis arrivé à la clinique pour arrêter la cocaïne, j'ai finalement décidé d'arrêter aussi l'alcool. Même s'il ne s'agit que de quelques verres par semaine, je ne peux pas prendre le risque qu'une dépendance verse dans une autre.
Les idoles font passer des messages
J'ai décidé de créer une fondation qui aura pour mission d'informer les collégiens et les lycéens sur les dangers de l'addiction aux drogues, dont fait partie l'alcool.
Peut-il avoir une action efficace sur la prévention auprès des jeunes ?
Sophie Daout, le 3 décembre 2010
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Vol.8 - No. 159
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C'est dans notre forum que je suis venue chercher le sujet de ma chronique d'aujourd'hui.
Bien sûr, je m'implique beaucoup dans ce forum.. Auprès de mes collaboratrices, je me plains souvent de n'être pas aidée par elles à ce niveau. Mais elles me disent qu'elles ne se sentent pas capables d'apporter des réponses aussi pertinentes que les miennes…et donc je me sens un peu seule.
Heureusement, il y a Guillaume avec moi.
Guillaume est jeune, il a 22 ans, il est étudiant en droit, et c'est un rescapé de la drogue. Il dit gentiment que je suis pour quelque chose dans son rétablissement ! Il apporte dans le forum une parole de jeune quand je parle en tant que maman et éducatrice. Nos apports se complètent.
En général, parmi les adultes, ce sont les femmes qui s'expriment. Pourtant, notre dernier arrivé est un homme, et il nous parle de son problème actuel :
Bonjour,
Bravo pour ce site! Des témoignages sincères où l'on sent une vraie écoute voir solidarité dans l'épreuve qu'endurent les parents comme les enfants concernés par le problème de la dépendance.
Je me présente ainsi que la situation à laquelle je suis désormais confrontée.
Je suis marié et père de 2 garçons, l' un de 20 ans en CPGE 2ème année ( tout roule) et l'autre, A. de 17 ans, en échec scolaire et accro de cannabis avec qui j'arrive au bout du rouleau.
Voyant que A. était clairement pas formaté pour le Lycée et cursus traditionnel, on a accepté son choix de réorientation dans un lycée professionnel en horticulture (sa propre initiative).
A la clé il allait être interne pendant la semaine, chose qu'on pensait excellente avec mon épouse afin de l'éloigner des relations néfastes qu'il a établi autour de la maison (deal, copains fumeurs, etc...)
En même temps, voyant le désastre (problème de motivation, consommation en hausse, abandon des activités sportives, difficulté de réveil et être ponctuel le matin) j'ai accepté l'idée de ma femme de commencer des sessions de thérapie familiale. O, a assez bien pris la chose, et cela fait maintenant depuis 9 mois qu'on suit régulièrement des sessions à 4.
Bref, arrive Septembre, la rentrée en Lycée Pro + internat (il redouble en 1ère donc il ne perd qu'une année) et là au bout de 3 mois je crains l'exclusion de l'établissement. Il a pourtant l'air d'aimer la partie Horticulture mais forcement s'ennuie dans les matières générales car c'est un niveau très inférieur à celui de sa 1ère ES. Donc en fichant rien il a des notes de 15 à 20 mais les profs n'en peuvent plus car il dort en classe, est avachi, etc.. Mais le pire est arrivé cette nuit et c'est probablement la raison pour laquelle j'écris ici.
Hier soir à 23h00, le téléphone sonne et là je crains le pire car je ne reçois jamais d'appels si tardivement. Pour la faire courte, c'est la mère d'une fille dans le Lycée de A. qui m'informe que sa fille de 16 ans lui a avoué avoir fumer du Shit au Lycée car A. lui en a proposé. Elle m'informe qu'elle va avertir l'établissement et veut s'assurer qu'ils donneront des sanctions afin que ça cesse (elle attend d'ailleurs que sa fille soit sanctionné dans l'affaire).
Inutile de dire que j'ai passé une très mauvaise nuit. Il faut que ce cauchemar s'arrête mais comment?
Dans 3 mois il aura 18ans, et je suis de plus en plus convaincu que la meilleure solution s'est de le mettre dehors, en-effet à force de lui servir de béquille, est-ce que nous, ses parents lui faisons pas plus de mal que de bien? Lui faut-il vivre la vraie galère pour se secouer les neurones et réaliser que la vie en mode défonce est un cul de sac?
Purée ce n'est pas énorme 2 ans de Lycée pour ensuite pouvoir prétendre à un job et une autonomie, certes ouvrier agricole mais autonome quand même...
Voilà mon histoire. J'attends maintenant l'appel du Lycée pour m'annoncer la nouvelle, triste journée. "
Ce papa est perdu, et comme chez beaucoup de parents actuels, confronté à un problème difficile : le cannabis lui a toujours été présenté comme une " drogue douce ", mais il constate à ses dépens que ce n'est pas vrai ! Alors, que faire ?
erci à vous pour ce témoignage sincère et merci pour votre confiance.
Tout ce que vous décrivez, je l'ai vécu moi aussi, avec quelques petites différences, à travers mon fils. Quel gâchis! Moi, je n'ai jamais fumé de cannabis, mais pour votre génération de parents, l'attitude à adopter dans l'éducation des enfants est encore plus difficile que pour nous. Car vous avez été élevés dans l'idée qu'il existe des drogues "douces" et d'autres qui ne le sont pas, vous avez fait des expériences, (il faut bien que jeunesse se passe!!!) dont vous êtes sortis indemne. Alors, pourquoi s'inquiéter pour ses ados s'ils en passent par là eux aussi?
Alors pour vous c'est difficile.
Et pour A?
A émet-il parfois le souhait d'en finir avec ce produit?
Comment va son frère? Comment réagit-il par rapport aux problèmes de son cadet?
Et la maman, pouvez-vous un peu nous parler d'elle?
Vous êtes l'un des rares papas à vous exprimer ici. Merci de votre confiance!
Sophie Daoût En ce qui concerne votre fils, comme nous le disons très souvent, il n'existe évidement pas de solutions miracle, mais le dialogue peut aider à résoudre le problème et j'espère que nous y parviendront et surtout que vous y parviendrez avec votre fils.
Alors qu'elles solutions adopter ?
Le mettre dehors à ses 18 ans : Solution radicale, peut-être efficace mais sincèrement j'en doute, j'ai plus le sentiment que cette solution l'enfoncera encore plus. Que va-t-il faire ? Aller vivre à droite à gauche chez d'autres "copain" fumeurs, arrêter les cours, dealer pour essayer de se payer sa fume et à manger... Bref s'enfoncer encore plus dans la vie dépravée du consommateur quotidien. L'avantage de cette solution bien entendu et de le mettre face à la réalité et à ses responsabilités, mais je pense que votre fils peu encore s'en sortir sans une solution si radicale...
Après vous pouvez aménager cette solution, mais elle vous coûtera de l'argent et ne va pas forcément le faire arrêter de fumer...
La thérapie que vous avez enclenchée est très bien ! Essayez de trouver des solutions tous ensemble, je pense qu'il a besoin d'un cadre de vie différent pour tilté sur son problème. Cependant ce point de vue n'engage que moi et j'espère que vous trouverez la solution la plus adéquat à votre situation. N'hésitez pas à nous écrire et à nous tenir au courant de l'évolution du problème. "
Et vous ? Qu'auriez-vous répondu ?
Sophie Daout, le 10 décembre 2010
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Vol.8 - No. 160
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Le ministère de la santé lance à compter du 13 décembre une campagne nationale visant à rappeler aux parents qu'ils ont un rôle à jouer pour prévenir la consommation de cannabis au moins de leurs propres enfants.
En effet, d'après le journal " Le Parisien ", 21% des parents n'ont jamais abordé les risques liés à la consommation de drogue avec leurs enfants, selon un sondage réalisé par l'institut BVA à la demande de l'Inpes et de la MILDT, rendu public vendredi 10 décembre. Les résultats de cette enquête dévoilent également que 22% des parents ne disent jamais à leur progéniture que la consommation et l'usage des drogues sont interdits par la loi.
Ce sondage souligne aussi le fait que la majorité des parents estime avoir de bonnes compétences parentales. Ainsi, près de 7 parents interrogés sur 10 (68%) affirment dialoguer facilement avec leurs enfants, et 65% déclarent ne pas hésiter à imposer des limites même si cela risque de créer des conflits.
Autre constat, près d'un parent sur trois (29%) a déjà fait appel à un médecin, un psychologue ou un thérapeute pour régler les problèmes émotifs, nerveux, psychologiques ou comportementaux de leurs enfants. A noter, 34% des sondés précisent ne pas se sentir soutenus par les professionnels de santé dans leur rôle de parents.
Dernier point, près d'un quart des parents interrogés (23%) avouent qu'ils n'ont aucune règle interdisant ou limitant la consommation d'alcool, contre 19% pour la consommation de drogue, notamment le cannabis.
Ce sondage a été réalisé par téléphone par l'Institut BVA pour l'Institut de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) et la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), les 16 et 17 avril derniers, auprès de 391 parents d'enfants de moins de 26 ans et 112 jeunes de 15 à 24 ans, issus d'un échantillon représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.
La nouvelle campagne vise notamment à inciter les parents à intervenir auprès de leurs enfants pour prévenir un éventuel usage des drogues.
"Cette campagne a pour objectif d'amener les parents et l'entourage à s'interroger sur le rôle qu'ils peuvent jouer dans la prévention de consommation de drogue chez leurs enfants et de les informer des actions à mettre en œuvre", précise l'Inpes dans un communiqué.
La campagne, diffusée du 13 décembre au 3 janvier prochains, ,est déclinée en trois spots complémentaires. Un premier film mettant en scène la mère d'une jeune consommatrice de cannabis fera la promotion du dispositif "drogues info service", alors qu'un second spot mettra l'accent sur le manque de dialogue des parents avec leurs enfants.
Ces trois spots ont pour principal objectif d'inciter les parents et l'entourage des jeunes à aborder le sujet des drogues avec les adolescents. Chaque film met également en exergue le site du dispositif "drogues info service", ainsi que son numéro de téléphone (0 800 23 13 13).
La campagne, menée en partenariat avec la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), sera aussi déclinée en annonces presse, du 15 décembre au 3 janvier prochains, alors qu'une brochure intitulée "Cannabis, les risques expliqués aux parents" sera diffusée à plus de 100.000 exemplaires dans de nombreuses structures réservées aux jeunes.
Il me semble en effet que cette campagne est nécessaire. Les parents sont au premier plan dans l'éducation de leurs enfants. Or, quand nous les invitons à nos débats, nous sommes souvent très déçus de les vois se mobiliser en tout petit nombre.
Pourquoi ne viennent-ils pas ?
Parce qu'ils ne se sentent pas concernés ? Comment peuvent-ils être aveugles à ce point ? La drogue est partout et menace leurs enfants.
En fait, les parents eux-mêmes sont des victimes, et le message du papa dont je vous parlais dans ma dernière chronique, en est l'illustration. Cette génération a tellement vécu dans l'illusion qu'il existe des " drogues douces ", qu'il est " Interdit d'interdire ", qu' " il faut bien que jeunesse se passe ", quelle est complètement perdue.
J'espère que cette campagne pourra aider ces jeunes parents à parler de la drogue à leurs enfants, sans diaboliser ou dramatiser, mais sans banaliser aussi !
Sophie Daout, le 17 décembre 2010
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