Pourquoi je me bats contre la drogue

PRÉAMBULE

Il y a quelques jours, j’ai reçu le message suivant de Serge, qui est Président d’une association de parents qui luttent contre la drogue

«Bonjour Sophie,

J’écris en ce moment mon 2e livre, à l’intérieur j’y mets des témoignages de jeunes et de parents. Ne voulant pas y mettre que des témoignages de notre association. J’aimerais savoir si tu serais ok pour en faire un.

J’aimerais qu’il soit sur 9/10 pages en expliquant comment tu t’es aperçu que ton enfant consommait du cannabis, quelle a été ta réaction, as-tu remarqué des changements de comportement de ton enfant, vendait-il, etc.. le tout raconté comme une histoire….. »

Alors j’ai raconté mon fils Lionel, décédé il y a 4 ans, tué par la drogue.
J’ai déjà tout expliqué dans mes livres.

Le début de l’histoire, c’est « Lâche ta drogue…et tiens bon ! », publié il y a vingt ans, quand je croyais encore que je serais plus forte que « la mauvaise » et que mon amour de maman pourrait sauver mon petit.
Hélas !

La fin de l’histoire, c’estges avec vous, lecteurs Québécois de ma chronique hebdomadaire.
Je vous remercie « Chemins d’errance », mon dernier livre en date, dans lequel j’ai enfin retrouvé Lionel, « mon enfant perdu » depuis tant d’années, oui, retrouvé au-delà de la mort.
J’ai voulu partager ces pa

Sophie




Lionel et le cannabis

Je m'appelle Sophie Daoût, je suis la maman de Lionel, mon second enfant, mort de la drogue il y a quatre ans.
Pourtant tout avait plutôt bien commencé pour lui.

Lionel, à 14 ans est un enfant tout à fait adorable, qui rend fière sa mère et heureux ceux qui l'entourent.

Son père et moi avons divorcé quand il avait 7 ans. Il n'a que très peu connu ce papa qui était un homme très secret, très introverti, qui s'exprimait rarement et ne dévoilait pas facilement ses sentiments. Dans la famille il ressemblait davantage à une ombre qu'à un mari ou à un père.

Très vite après notre séparation, Christian est entré dans ma vie, mon mari aujourd'hui encore, qui a repris le rôle du père. Tout comme son frère aîné, Lionel a été ravi du changement. Enfin, il pouvait rire, jouer, trouver de la complicité auprès d'un homme. Il a tout de suite accepté son nouveau beau-père, tout en gardant le contact avec son géniteur. A notre grand étonnement, le collège nous a fait savoir qu'il avait rallongé son nom en accolant celui de Christian à celui de son père sur son cahier de textes, ses copies, son carnet de liaison.

De plus Christian a une fille, qui a dix mois de moins que Lionel. Sandrine passe beaucoup de temps avec nous : pendant l'année scolaire, les mercredis et les weekends, et pendant toutes les vacances. Avec Sandrine, il a trouvé une compagne de jeux.

Lionel est un garçon doux et gentil. Il observe beaucoup et comme il a de l'humour, il a toujours la remarque qui fait rire. Il est joyeux et enthousiaste. Il a beaucoup de copains et de copines.
Il est sociable et passe une grande partie des vacances dans des camps d'ados, à sa demande.

Il aime le sport et pratique le judo et le tennis de façon régulière. Pendant les vacances, il fait du ski l'hiver, et l'été, du vélo et de l'équitation. Il réussit dans toutes ces disciplines.

Mais il a une préférence pour le cheval car il adore les animaux. Il dit d'ailleurs que plus tard, il sera vétérinaire.
A la maison, il est calme, serviable et très proche de moi, mais aussi de son beau-père et de son frère, et surtout de sa demi sœur qui est sa complice et son amie.

En classe, il est au collège un très bon élève de troisième. Il réussit très bien partout, mais surtout dans les matières littéraires, lettres, langues et Histoire géo où là les résultats sont excellents.

Un bémol cependant à ce portrait flatteur, mon fils est paresseux. En classe, les professeurs l'ont remarqué, et moi qui suis aussi une ancienne prof, je le regrette, mais puisque sa scolarité se déroule bien, je ne m'y attarde pas trop !

Lionel, après sa troisième entre au lycée.

Nous avons quitté Bezons où j'étais prof, et je suis ravie que mes enfants puissent bénéficier de conditions plus favorables. Nous habitons une maison au lieu d'un appartement, le lycée est ouvert, je suis devenue conseillère d'orientation-psychologue, le CIO jouxte le lycée dont je suis aussi d'ailleurs la co-psy. Donc les conditions sont idéales pour que tout se passe bien. Nous avons troqué une banlieue dite «sensible» contre un lieu de vie nettement plus «bourge» comme le disent nos enfants.

Je suis rassurée !

La classe de seconde de mon fils se passe mal.

Il a un an d’avance, il manque de maturité pour aborder le lycée, il ne travaille pas suffisamment, et comme il a été dirigé vers une filière scientifique, c’est l’échec. Bizarrement, il semble en avoir pris son parti, et j’en suis déçue. Mais je ne dramatise pas et nous optons pour un redoublement qui aurait pu être évité peut-être, si nous l’avions souhaité. Mais une réforme de l’enseignement vient de mettre en place avec une seconde de détermination qui va lui laisser le temps de faire des choix.

Il redouble donc…et fait des choix.
Pour lui, la vie est belle.

Sans changer son rythme de travail, il réussit très bien, sauf en sciences où les résultats sont un peu trop moyens pour envisager une filière scientifique., il passera en première littéraire, il ne sera plus véto (Et alors ???), mais journaliste, voilà tout !

Il a beaucoup de copains et surtout des copines, des petites copines aussi. Nous les voyons passer, ses amoureuses, toutes jolies et sympa, il change parfois de favorite, mais tout ceci se passe dans la bonne humeur, alléluia!

Que vois-je de notable dans cette année-là ?

Peu de choses : si ! mon fils est un séducteur, ce que j’ignorais, et aussi, il préfère sortir avec ses copains plutôt que résoudre des équations su second degré. Mais les parents sont là qui mettent des limites, il est toujours aussi sympa, et bon élève !

Donc, en maman cool, je m’adapte, il est ado maintenant, c’est normal qu’il veuille s’amuser et passer les soirées du weekend parfois avec ses copains.

Il faut un peu le lâcher !
Je le lâche. Un peu.
Et j’ai raison ou je crois avoir raison.
Et la vie va !

Passage en classe de première.

C’est un vrai bonheur, Lionel a trouvé sa voie.

A la maison, c’est toujours la même chose, ciel serein, pas de problèmes à l’horizon.

Je m’éclate dans mon métier et Lionel me fait parfois un petit coucou au bureau car nous sommes voisins.

Il est délégué de sa classe. Comme je suis la co-psy de son lycée, nous sommes amenés à siéger ensemble lors de son conseil de classe. Je me souviens que je suis très fière de lui. Il prend très à cœur son rôle de délégué, il défend ses camarades, il argumente, il écoute il discute, je me dis qu’il serait un excellent avocat, et je compte lui en parler.

A l’évocation de son cas, il se tait, et c’est un concert d’éloges. Il est excellent élève, il est jugé comme un élément très positif, il a un très bon esprit, on lui accorde les félicitations et on lui demande de persévérer dans son attitude.

Je suis une maman comblée !

A la maison, il est souvent adorable, mais parfois un peu contestataire ! Il se rebiffe quand je lui fais remarquer qu’il regarde beaucoup la télé et qu’il sort un peu trop avec ses copains.

Pendant ce temps-là, le travail scolaire ne se fait pas tout seul ! Il me répond que je suis trop exigeante et que ses résultats sont très bons ! Alors pourquoi se fatiguer davantage ?

Je me dis qu’il a raison et que ses revendications récentes ne sont pas démesurées. Il grandit, c’est tout ! La rébellion est le propre des ados, ils se construisent en s’opposant aux parents, c’est bien connu, alors, il ne faut pas dramatiser !

Nous voilà à nouveau réunis à une table pour le conseil de classe du second trimestre. Les résultats scolaires sont toujours bons, mais des nuances apparaissent dans les appréciations des profs, Lionel leur semble un peu « fatigué ».
Et c’est aussi mon opinion. Car mon fils change.

La petite opposition est devenue de la contestation systématique. Il commence à avoir un discours négatif sur la vie, l’école, les profs, la poursuite des études et la société en général. Qu’est devenu mon petit garçon enthousiaste ?

Il est grognon, quand il n’est pas agressif.
Il n’aime plus faire du sport, il est fatigué et pâle.
Il doit être malade, c’est ça, il est malade.
Je le conduis donc chez le médecin qui décide des analyses. Et le verdict tombe, qui, bizarrement, me rassure. Lionel a une mononucléose. Enfin ! Je tiens lune explication, et je m’y accroche !
Je documente : chez l'adolescent et l'adulte la mononucléose peut se manifester par une fatigue intense (cas le plus fréquent) et des complications plus sérieuses (cas relativement rares).

Je lis : « Parmi les symptômes les plus fréquents signalant la maladie, on retrouve une grande fatigue : l'épuisement est le signe le plus fréquent de la maladie. Le patient se sent faible, sans force, pour une période allant de quelques semaines à plusieurs mois. Une fatigue survenant soudainement et durant dans le temps, particulièrement chez les adolescents doit faire penser à une possible mononucléose.

Je ne cherche pas plus loin, c’est tout à fait ça !

On va te soigner, Lionel !

Je sais que mon fils est fatigué, mais il sort quand même toujours le samedi soir chez les copains, et je suis d’accord ! Ils se réunissent entre potes, c’est normal ! Ils ne font rien de mal ! Lionel respecte les horaires convenus ou bien dort chez ses amis, que je connais, tout va bien !

Pas de panique !

Bien sûr, il a commencé à fumer des cigarettes, et ce n’est pas bon pour lui, je le sais bien, mais je suis un peu mal placée pour lui faire la morale, alors que je fais ce geste devant lui depuis toujours. Il fait ses propres expériences et il grandit.

A ce moment-là, je le sais maintenant, tout est en place. La réalité, c’est que les premiers joints sont dans les pratiques de mon fils depuis presque un an. Une consommation entre potes, celle dont que l’on dit « festive », mais nous, les parents, nous n’en savons rien.

Parce que ça se passe chez les copains, jamais chez nous.
Parce qu’on ne raconte pas ça aux parents
Parce que ce n’est pas dangereux, on rigole bien !
Parce qu’ « on gère », parce que « c’est pas grave » et parce qu’on « sait bien qu’on arrêtera quand on le voudra » .
C’est un jeu, rien de plus !
Bien sûr !
Mais mon fils va mal et je préfère croire qu’il est malade.

Le dernier trimestre de sa classe de première est une catastrophe. Les résultats sont en chute libre et l’admission en Terminale se fait au vu des bons résultats des deux premiers trimestres. Je me mets à espérer qu’après les vacances, tout ira mieux !

Mais hélas, l’année suivante, la situation s’aggrave et Lionel va de plus en plus mal. Il est si pâle, il est si fatigué, quelle horreur que la mononucléose !

A la maison, rien ne va plus. La violence est entrée chez nous ! Tout est sujet à revendication, à contestation. Il ne parle plus, il crie, il claque les portes, il a raison sur tout, et contre l’avis de tous, il le dit, il le clame !

Je suis sans cesse appelée au lycée.
« Lionel n’est pas en cours ce matin », me prévient la CPE. Comment ça ? Il était prêt ce matin en même temps que moi ! Que se passe-t-il ?

Je fonce chez moi et je le trouve couché dans son lit et dormant à poings fermés. Je le réveille brutalement, il s’habille en maugréant, et je le conduis au lycée.

Ou bien c’est l’infirmière qui me téléphone : « Sophie, peux-tu passer au lycée, Lionel est près de moi, il se sent mal ! ».

Et je fonce. Je trouve mon fils en train de trembler, visage crispé pour la douleur. Direction, le médecin !



Je ne pense pas à la drogue, pas vraiment !
Pas encore !

Ce que je sais, ce que je constate, c’est que tout le monde va mal chez nous. Il règne un réel climat de violence dont je ne sais pas identifier l’origine. Je vois bien que je dérape, que je suis occupée uniquement de cet enfant qui est malade en oubliant les deux autres et aussi mon mari.

La drogue ? Si j’y ai pensé, c’est pour éloigner cette idée rapidement. Car enfin, je suis psychologue, j’ai l’habitude de bien cerner les problèmes dans les familles !
Eh oui, chez les autres ! Mais chez moi, je n’ai rien vu !

J’ai appris par la suite grâce aux confidences de Cathy l’une de mes anciennes élèves et amie de Lionel, ce qui s’est joué. Pour écrire mon dernier livre racontant l’histoire de Lionel, « Chemins d’errance », j’ai relu tout ce que je possède encore de mon fils et en particulier son journal intime commencé en quatrième. Voici l’histoire telle que je l’ai reconstituée.
En seconde, les premiers joints, de ceux que l’on dit « festifs ».

Les parents ne doivent pas être au courant, on fume chez les copains, on boit un peu, mais « c’est pas grave ! »

Je me pose souvent la question suivante : « Qu’aurais-je dit si j’avais su ? »

Honnêtement, je ne sais pas ! Je n’aurais pas été contente, ça c’est sûr ! Et je l’aurais dit. Mais ensuite, j’aurais tenté de minimiser de banaliser, comme la plupart des parents que je rencontre.
Je me serais dit qu’il faut bien que jeunesse se passe, que mon fils faisait ses propres expériences, et qu’il arrêterait comme il avait commencé. Qu’il suffisait d’attendre, tout en maintenant mes positions !
Sauf que !

Sauf que mon séducteur de fils, enchaînait aussi les conquêtes. Il convoitait une fille, il sortait avec la fille, puis il n’aimait plus la fille et il la quittait. Il recommençait ensuite avec une autre. Il faisait souffrir, mais lui ne souffrait pas, puisqu’il était le maître du jeu !
Sauf que !

Sauf qu’aux jeux de l’amour, on est parfois perdant, et qu’en classe de première, mon fils s’est fait larguer par sa copine du moment. Eh oui, ça arrive, on ne maîtrise pas toujours tout !
Alors sa vie a basculé !

L’ado joyeux a souffert de mille tourments, plus rien ne l’intéressait que ce chagrin qui prenait toute la place dans sa vie.

Il n’avait envie ni ne pouvait en parler à personne, et surtout pas à ses parents. Personne ne pouvait le comprendre, même pas ses amis. Il se renfermait sur lui-même !

Heureusement, il pouvait parfois apaiser un peu sa souffrance, grâce aux joints. En fumant, il arrivait à oublier son chagrin, alors il s’enfermait et il fumait.
Et il s’enfonçait.

Et moi, je ne voyais rien. Je cherchais seulement à savoir de quelle maladie souffrait mon fils. Au fond, je rationnalisais le problème, parce que je crois que la réalité m’était inconcevable.
Moi qui voyais si bien ce problème dans les familles, je n’ai rien vu chez mon propre enfant.

Et aujourd’hui encore je rencontre ce comportement dans les autres familles. Pourquoi ?

Parce qu’il nous est impossible d’imaginer le pire pour nos propres enfants. Nous les aimons tellement que nous voulons le meilleur pour eux, et face à une réalité trop difficile à supporter, nous préférons nous voiler la face. Car voir la drogue chez notre enfant, c’est ressentir de la culpabilité, c‘est s’imaginer qu’on a raté une étape importante, c’est se remettre en question, c’est avoir honte, c’est se sentir disqualifié dans son rôle de parent.

Alors voilà, j’ai tout loupé.

Je n’ai pas su analyser les signes.

Mais j’ai beaucoup appris de cette expérience et aujourd’hui je mets tout ce que je sais au service des familles en difficulté en raison de ce problème.

J’ai appris qu’il faut parler, qu’il faut se dire, (ou écrire), qu’il faut oser dépasser la honte et la culpabilité pour rechercher de l’aide.

J’ai appris que ce qui s’est passé chez moi peut très bien se produire dans n’importe quelle famille, et qu’une famille qui ne rencontre pas ce problème n’est ni meilleure ni pire que l’autre, elle a de la chance, voilà tout !

Et qu’il faut bien se garder de porter un jugement sur les parents dans la peine, il faut simplement leur apporter de l’aide !

J’ai appris que dans la famille d’un jeune qui se drogue, tout le monde souffre :

Le jeune, bien sûr, mais lui, on le voit, il crie, il s’agite, il gesticule.

Ses parents aussi, qui ne savent plus vers qui se tourner, car tout le monde est impuissant. S’ils voient un psy, on les remet en question dans leur éducation, le médecin est dépassé, les amis s’éloignent.

Ils se sentent incompris et se dévalorisent Ils vivent un drame et s’isolent de plus en plus.

Et les grands oubliés, les frères et sœurs. Dans mes actions de prévention, j’ai toujours un discours dans leur direction. On ne les voit pas, car ils ne disent rien, ils souffrent en silence. Il faut être attentif à eux.
Ils sont perdus.


Un dernier mot enfin.

Dans mon histoire, j’ai le mauvais rôle, je l’ai dit, car je n’ai rien vu ou rien voulu voir. Or, avec le recul, je pense qu’au lycée de Lionel, plusieurs personnes avaient deviné.

L’infirmière, je crois dont c’est le métier. Aussi le Proviseur, Françoise, qui était ma copine. Pourquoi ne m’ont-elles rien dit ? Pourquoi ne m’ont-elles pas alertée, et s j’avais résisté, pourquoi ne m’ont-elles pas obligé à voir ?

Bien sûr, je comprends qu’elles ont peut-être voulu m’épargner, me protéger, mais c’est un très mauvais calcul. Pour moi, aujourd’hui, j’associe toujours les parents à mes actions de « sauvetage » et à mes séances de prévention. Ils sont au premier rang dans l’éducation de leurs enfants, et sans eux, je ne peux rien.

Par ailleurs je pense que la société actuelle est bien trop permissive par rapport au cannabis. Les messages délivrés aux jeunes sont d’une extrême tolérance. Certains parents, eux-mêmes consommateurs, ne savent plus du tout comment aborder le problème avec leurs ados. Les autres non plus d’ailleurs: pourquoi se méfier d’une drogue site « douce » ?

Et puis ne parle-t-on pas des vertus thérapeutiques du cannabis ? Et certains partis politiques proposent même de le légaliser en avançant des arguments qui semblent recevables !

Pendant ce temps-là, d’autres voix se font entendre, comme celle de Jean Costentin, pour dire ce que nous savons, c’est à dire que le cannabis est une drogue à part entière et pour démonter l’argumentaire de la légalisation.

Mais on n’entend pas ces petites voix là, tant est tonitruante celle des défenseurs de ce produit.

Il faut informer les parents. Les parents doivent savoir de quoi ils parlent.

Sans dramatiser bien sûr, car avoir consommé trois joints ne fait pas d’un jeune un toxicomane

Mais aussi sans banaliser. La consommation d’un ado est toujours à prendre au sérieux. En effet, dans la vie de nos enfants il peut se produire un événement que nous parents ignorerons peut-être tout, mais qui pour lui représentera un traumatisme: un chagrin d’amour comme Lionel, la mort d’un grand-père, une trahison d’amitié par exemple. Et c’est alors que le cannabis peut jouer un rôle d’apaisement de la souffrance dans un premier temps, et insidieusement « accrocher » le jeune.

Et il faut garder le dialogue avec son ado, discuter avec lui, argument contre argument. Si j’avais su il y a vingt ans ce que je sais aujourd’hui, mon fils ne serait sans doute pas mort.

Alors je poursuis inlassablement ma mission d’information et de prévention, jeunes et adultes. Je sillonne la France et je vais dans les écoles chaque fois qu’on m’appelle, du CM2 à l’enseignement Supérieur, je vois les jeunes et leurs parents.

Et j’écris, J’ai même fait un guide aux parents, « Jamais douces, les drogues », pour qu’ils sachent comment aborder la question avec leurs ados.

Dans mes livres, je raconte aussi ce qui m’est arrivé.

Afin que les parents ne fassent pas les mêmes erreurs que moi, et que la mort de mon fils acquière du sens.

Pour que toute cette souffrance ne soit pas inutile

Sophie Daout, 2012


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