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Dossier compulsion alimentaire - Gilles Vinet

 
Un plan alimentaire 
Traduits et adaptés par Gilles Vinet
Un outil de rétablissement pour vivre un jour à la fois
A Plan of Eating  a tool for living— one day at a time

La plupart d’entre nous sommes arrivés à Outremangeurs Anonymes avec comme espoir d’y trouver le régime alimentaire parfait et d’y perdre du poids. Nous y avons découvert un mode de vie avec Douze Étapes qui nous donne une base pour vivre un jour à la fois. Mais sans diète ! Nous y avons découvert de l’amour inconditionnel et de l’entraide. Mais sans régime ! Comme nouveaux qui arrivent à OA, nous nous sommes retrouvés confus. Où se trouvait le régime alimentaire ?

Il y a une solution
Nous avons vite appris que OA n’offre pas de régime alimentaire spécifique. Nous en sommes venus plutôt à comprendre qu’à la base pour arrêter de manger compulsivement — et de continuer à cesser ces comportements compulsifs — se trouvait une transformation personnelle et intérieure. Ce changement intérieur s’opère en mettant en pratique les Douze Étapes et en apprenant à vivre selon les principes contenus dans ces Étapes.

La perte de notre obsession alimentaire est un des résultats de la mise en pratique des Étapes. Nous apprenons à vivre sans manger compulsivement et c’est ce que nous appelons l’abstinence. Cependant, cela exige de nous du temps et des actions. Les huit outils du programme — un plan alimentaire, l’écriture, les publications, les appels téléphoniques, le parrainage (marrainage), l’anonymat, les réunions et le service — sont les actions qu’il faut poser chaque jour, minute après minute pour nous garder centrés et abstinents en mettant en pratique les Douze Étapes.

Développer un plan alimentaire qui est sain est un des premiers outils de notre mode de vie que nous allons utiliser. Bien qu’aucun plan alimentaire ne puisse être vraiment efficace sans un travail assidu des Étapes, lorsque nous utilisons un plan alimentaire comme outil de rétablissement, ça nous permet de composer avec la nourriture d’une manière calme, rationnelle et équilibrée. Nous suivons ce plan alimentaire un repas à la fois, un jour à la fois. C’est le début d’un apprentissage dans l’art de s’alimenter pour satisfaire nos besoins physiologiques plutôt qu’apaiser nos turbulences émotionnelles. 

Cette brochure peut nous aider à développer un plan personnel alimentaire. Ça ne signifie pas que c’est la seule façon d’acquérir une abstinence ou que d’autres plans ne sont pas valables.

C’est important que nous définissions une nouvelle manière de nous alimenter.
Nous ne sommes pas comme des mangeurs normaux. Évidemment, il y a quelque chose qui ne va pas dans nos habitudes alimentaires, ou nous ne serions pas arrivés chez OA. Les outremangeurs compulsifs sont différents des mangeurs normaux. Les gens normaux cessent de manger quand ils n’ont plus faim. Nous en sommes incapables. Les gens normaux ne cachent pas des aliments, ni vont-ils planifier de se rendre à cette cachette pour manger lorsque personne ne va être là pour s’en apercevoir. Nous en sommes capables. Les gens normaux ne se servent pas de la nourriture pour apaiser leur insécurité et leurs peurs ou pour se procurer un échappatoire, une fuite de leurs soucis et de leurs problèmes. Nous en sommes capables. Les gens normaux ne ressentent pas de la culpabilité et de la honte à propos de leur façon de s’alimenter. Nous en sommes capables. 

Chez les 0A, nous découvrons que notre problème n’est pas une faiblesse de caractère ou un manque de volonté. Nous sommes atteints d’une maladie. Quand la nourriture est devant nous ou qu’elle nous appelle irrévocablement, nous ne pouvons faire appel aux ressources de notre volonté et à nos meilleures intentions pour prendre de saines décisions vis-à-vis notre alimentation. Nous nous sommes fait des centaines de résolutions et nous avons fait des centaines de  promesses à d’autres, nous avons essayé chaque nouveau régime, participé à des thérapies, des sessions d’hypnose, reçu des injections et pris des médicaments ; malgré tout cela, nous ne pouvions pas arrêter de manger compulsivement.

Que nous développions un plan alimentaire
En établissant un plan alimentaire, c’est le début de notre libération de la compulsion alimentaire. Au lieu de dépendre de nos résolutions et de notre volonté pour nous aider à prendre de saines décisions devant la porte du réfrigérateur ou d’un restaurant, nous allons préparer à l’avance un plan alimentaire sensé. Au départ, plusieurs d’entre nous utilisent un plan alimentaire quotidien qui précise ce que nous allons manger, quand, comment et en quelles quantités. Ce plan à chaque jour nous est utile pour séparer notre alimentation de nos émotions et nous soulage d’avoir à prendre des décisions qu’autrefois nous devions prendre tout au long de la journée. En diminuant ainsi le temps consacré à réfléchir à ce que nous allons manger, cela nous permet de faire un ménage dans notre esprit concernant les conflits en cours entre notre propre volonté et notre maladie. 
Nous allons aussi découvrir que nous sommes plus en mesure de suivre notre plan alimentaire si nous le partageons  quotidiennement à un parrain (marraine). Tout comme le reste du mode de vie, nous n’avons qu’à le faire un jour à la fois. Nous n’avons pas à réfléchir ce que ça nous impose pour le reste de notre vie. 
 

Un historique de notre alimentation
Un des premiers pas à prendre pour développer un plan alimentaire, c’est de prendre un inventaire honnête et courageux de notre façon de nous alimenter. Quelles relations avons-nous eu avec la nourriture par le passé, de notre enfance à aujourd’hui ? Nous regardons avec une rigoureuse honnêteté nos patterns de comportements alimentaires. Quand avons-nous commencé à manger compulsivement ? Qu’est-ce qui se passait dans notre vie à ce moment ? Quels aliments mangions-nous de manière compulsive ? Quels aliments mangeons-nous de manière compulsive aujourd’hui ? Quels aliments font partie de nos obsessions mentales ? Quels aliments génèrent des frénésies alimentaires chez nous ? Quand est-ce que nous outremangeons compulsivement ? Quelle est la relation de nos réactions entre les événements de notre vie de tous les jours et nos comportements alimentaires ? Nous croyons aussi qu’il est nécessaire de regarder nos vieux et nos plus récents patterns de comportements alimentaires de sorte que nous puissions établir pour notre alimentation de nouvelles habitudes plus saines. Les questions de la Première Étape contenues dans Le Cahier des Douze Étapes des Outremangeurs Anonymes sont un bon point de départ pour procéder à un tel inventaire. 

Aliments déclencheurs de frénésie alimentaire
Quand nous jetons un regard honnête à nos patterns alimentaires, nous découvrons que non seulement c’est une habitude d’outremanger mais que nous avons aussi de fortes préférences pour certains aliments ou pour certains groupes alimentaires. Nous découvrons que certains aliments — en plus d’outremanger en général — semblent favoriser l’état ou la sensation de manque pour continuer à manger.  Quelquefois, nous avons l’intention de n’en prendre qu’un seul morceau ou portion et nous finissons par en avaler dix. À d’autres moments, le désir impérieux de manger est plus subtil. En prendre un ça passe aujourd’hui, le lendemain il nous en faut deux ou trois et puis soudain c’est cinq ou dix. Chez les OA, nous mettons l’emphase sur l’importance de ne pas prendre une première bouchée de nos aliments déclencheurs d’orgies ou virées alimentaires. Parce que ces aliments déclencheurs varient d’une personne à l’autre, nous devons chacun déterminer quels aliments sont déclencheurs de nos états personnels de manque. 

Nous pouvons vous aider, mais ce sera votre plan alimentaire
OA ne fait pas de réclame, n’endosse ou ne distribue aucun plan alimentaire spécifique.­ Pour être guidé au niveau de notre diète alimentaire, nous cherchons les conseils à propos d’une saine alimentation auprès de professionnels de la santé qualifiés comme un médecin ou un nutritionniste. En plus de ces professionnels, les parrains (marraines) OA peuvent aussi très bien comprendre le défi que vous désirez relever. Ils mettent en pratique et vivent le mode de vie des Douze Étapes au meilleur de leurs capacités. Leur objectif est de nous offrir du support pour que nous mettions en pratique ce mode de vie et nous aider à obtenir des insights quant à nos patterns de comportements compulsifs et non de nous donner des conseils médicaux ou nutritionnels. Le plus important, c’est qu’ils peuvent partager avec nous ce qui fonctionne et ce qui ne marche pas pour eux.

Prendre ça un jour à la fois
Après avoir défini clairement cette nouvelle vue d’ensemble de nos nouveaux comportements alimentaires, plusieurs d’entre nous se penchent maintenant sur les points précis de notre quotidien.  Par exemple, juste pour aujourd’hui, nous allons manger certains de ces aliments pour déjeuner ; nous allons manger certains de ces aliments pour le lunch ; et nous allons manger certains de ces aliments pour souper. Quelques-uns parmi nous pourront manger trois repas par jour. D’autres vont planifier plusieurs collations. Pour diverses raison d’ordre médical, d’autres devront suivre d’autres plans. Peut-être que pour certains d’entre nous, il est préférable d’éviter les aliments qualifiés «junk-food», les deuxièmes portions ou de faire la bombe. Pour plusieurs parmi nous, une planification très rigoureuse s’impose comme de décider des quantités exactes de chaque aliment qu’ils vont ingérer. Nous avons peut-être besoin d’écrire notre plan à chaque jour ou de l’écrire une fois pour toutes et de s’y référer quotidiennement. Nous partageons notre plan alimentaire avec notre parrain (marraine) ou nous nous engageons auprès de lui (d’elle) à le suivre. Dresser un plan alimentaire et s’engager à le suivre auprès de son parrain (marraine) nous aident à demeurer honnêtes pour voir ce que nous mangeons et de recevoir un feedback objectif sur ça. En confiant ainsi notre plan alimentaire, ça renforce notre engagement à le suivre. 

La compulsion alimentaire est un symptôme, non le problème
Établir et mettre en pratique un plan alimentaire, c’est le point de départ d’un cheminement sur les plans physique, émotionnel et spirituel qui peut nous mener à une vie où nous ne sentirons plus le besoin de manger avec excès.

Acquérir ces nouvelles habiletés fait partie de notre transformation intérieure que nous devons atteindre avec un rétablissement à long terme. Nous définissons les paramètres de ce plan alimentaire qui va nous conduire à l’abstinence. Cependant, si nous nous centrons uniquement sur nos habitudes alimentaires — qui ne sont simplement que le symptôme du problème — en excluant le reste du mode de vie, nous allons utiliser OA comme un régime alimentaire et éventuellement nous allons retourner au cœur de notre maladie. Pour maintenir ce plan alimentaire sur une plus ou moins longue période, nous devons accepter tout le mode de vie : les Étapes, les Traditions et les autres outils.

C’est votre décision
La plupart des membres OA en réablissement depuis longtemps prennent cette décision de se servir d’un plan alimentaire. Maintenant, cette décision est vôtre. Cet outil de rétablissement qu’est le plan alimentaire offre à l’outremangeur compulsif une solution pour composer avec la nourriture à tous les jours. Dans le texte anglais  The Twelve Steps and Twelve Traditions of Overeaters Anonymous (Les Douze Étapes et les Douze Traditions des Outremangeurs Anonymes) il est écrit : «the Steps, Traditions and tools are the vital difference between OA and all other ways we have tried to stop eating» (p.130) (les Étapes, les Traditions et les outils de rétablissement sont la différence vitale qui existe entre OA et les autres moyens que nous avons pris pour tenter de cesser d’outremanger) Maintenant c’est le temps de cesser de manger compulsivement et de se servir des Douze Étapes de cette fraternité pour se libérer de l’emprise de la nourriture sur nous.
Ce qui suit sont des réponses que vous pouvez vous poser concernant le plan alimentaire.
 

Si je suis impuissant devant la nourriture, comment aurais-je la force de suivre ce plan ? 
Notre Puissance supérieure nous donne cette force, à condition que nous faisions aussi le travail de base. Mettre en pratique les Douze Étapes, s’engager à suivre notre plan alimentaire quotidien envers notre Puissance supérieure et notre parrain (marraine), assister à des réunions, faire des appels téléphoniques, étudier les publications et utiliser les autres outils de rétablissement nous procurent cette force pour accomplir ce que nous n’avons jamais été capable de faire seuls.
 

Comment est-ce que ça peut m’aider d’avoir un plan ?
Les gestes répétés continuellement de manger compulsivement et les tentatives incessantes de cacher nos comportements anormaux dilapident de grandes quantités d’énergie psychique. Outremanger obscurcit nos mécanismes de penser. La plupart des gens qui sont abstinents depuis peu parlent souvent de la clarté de leur raisonnement et de l’augmentation de leur productivité, bienfaits qui se sont produits seulement après quelques semaines d’abstinence. Le processus de transformation intérieure par les Douze Étapes requiert cette clarté et une rigoureuse honnêteté. Un plan alimentaire menant à l’abstinence place la nourriture dans une nouvelle perspective pour que nous puissions consacrer toutes nos énergies à travailler de concert avec notre Puissance supérieure à changer ces choses en nous qui ont besoin d’être changés.

Quelle différence y a-t-il entre un plan alimentaire et l’abstinence ?
L’abstinence de manger compulsivement est l’objectif de la mise en pratique du mode de vie. Sur le plan physique, sa définition la plus simple, c’est de s’abstenir de manger compulsivement. Sur les plans émotionnel et spirituel, l’abstinence est un état d’esprit caractérisé par une libération de l’obsession avec la nourriture ; cela se produit comme résultat de la mise en pratique des Étapes et de la capitulation envers une Puissance supérieure.

Est-ce tout simplement un autre régime ?
OA n’est pas une association de régime alimentaire. Nous traitons notre compulsion alimentaire comme une maladie physique, émotionnelle et spirituelle. Un plan alimentaire, c’est le début d’un apprentissage d’un nouveau mode d’alimentation. C’est un mode de vie, pas une solution temporaire. Contrairement aux régimes, un plan alimentaire n’a rien à voir avec des pertes de poids. Choisir de suivre sainement un plan alimentaire, c’est choisir la vie. 

Pourquoi est-ce si difficile d’éliminer les excès de nourriture ?
Il n’y  a pas de doute que la nourriture atténue l’impact de nos émotions désagréables. Quand nous sommes abstinents, nous commençons à faire l’expérience d’émotions que la nourriture empêchait de nous frapper de plein fouet. Le rétablissement consiste à apprendre à faire face à ces émotions sans chercher réconfort dans la bouffe. 

Voici ce que nous allons apprendre dans le développement émotionnel et spirituel que la pratique du mode de vie amène. Les abus de nourriture nous empêchent de vivre nos émotions et de composer avec elles («feeling and dealing») et nous devons cesser de faire monter les aliments à nos lèvres pour que nous puissions bénéficier de tous les avantages que nous procurent le mode de vie. 

C’est comme si la nourriture était tout ce à quoi je pense. 
Comment est-ce qu’un plan alimentaire peut m’aider à cesser de ruminer ainsi ?

Un plan alimentaire nous permet de réduire le temps que nous allons consacrer dans notre journée à penser à la nourriture. Nous planifions une fois par jour, nous l’écrivons et nous confions le tout à notre Puissance supérieure et à notre parrain (marraine) et nous ne repensons plus à la bouffe tant que nous n’avons pas à prendre un repas. Confier notre plan alimentaire à notre Puissance supérieure et à notre parrain (marraine) nous permet immédiatement de libérer notre esprit de pensées centrées sur la nourriture et d’améliorer notre intérêt envers le reste du mode de vie et des autres domaines de nos vies. Avec le temps, notre plan alimentaire va devenir un nouveau pattern positif dans notre vie.

Suivre un plan alimentaire à tous les jours, ça semble trop difficile.
Pourquoi n’ai-je pas cette discipline ?

Notre bonne volonté à faire vraiment quelque chose à propos de notre compulsion alimentaire, c’est souvent le résultat de deux choses. La première, c’est la souffrance. La souffrance était devenue tellement grande que finalement nous sommes devenus prêts à poser certains gestes. La deuxième, c’est que nous allons évolué quant à notre définition de l’autosuffisance. La plupart d’entre nous avons souffert de cette illusion que l’autosuffisance représentait un des objectifs de la vie et que c’était un défaut que ne pas se suffire à soi-même. Commencer à mettre en pratique le mode de vie OA, ça signife se défaire de cette illusion et reconnaître que nous sommes impuissants.
Pour utiliser cet outil de rétablissement qu’est le plan alimentaire, nous devons être prêts à accepter que notre maladie est plus forte que notre volonté. Nous devons aussi être prêts à essayer un autre mode de vie que le nôtre ce qui inclut une planification de nos repas, un engagement envers quelqu’un, l’abandon des aliments nous causant des problèmes et un apprentissage à reconnaître la différence entre une faim stimulée par nos émotions ou une faim réelle. Nous devons être prêts à recommencer si nous échouons. Et ce qu’il y a de plus important, nous devons être prêts à mettre cette recherche d’atteindre notre abstinence en cessant de manger compulsivement comme priorité à quoi que ce soit.

Lorsque ce désir impérieux de manger m’obsède et me rend fou, 
comment puis-je suivre mon plan alimentaire ? 

Penser à manger n’est pas outremanger. Nous n’avons pas à réagir ainsi lorsque nous vivons des émotions. La pire chose que nous puissions faire c’est de tenter de nous convaincre autrement. Notre volonté sans aide va presque toujours s’avérer défaillante. Poser un geste concret rapidement — toute action autre que de manger — va habituellement être suffisante pour nous enlever ce désir insatiable. Voici quelques gestes que nous pouvons poser : demander à notre Puissance supérieure de nous enlever notre présente obsession, aller à une réunion OA, décrire par écrit nos émotions, lire des publications OA ou AA pour nous aider à nous recentrer sur notre rétablissement et nous rappeler que nous pouvons nous abstenir de manger pour l’instant, peu importe ce qui nous arrive. Pour plus de suggestions, voyez la brochure OA «Avant de prendre une première bouchée compulsive» .

Quel est le principal piège à surveiller 
en essayant de suivre mon plan alimentaire ? 

Principalement l’obstacle numéro 1, c’est mon raisonnement. Nos pensées irrationnelles peuvent nous convaincre que notre plan alimentaire est une perte de liberté alors qu’en fait, c’est le chemin qui mène à la libération des affres de notre compulsion. Cette illusion peut nous maintenir très longtemps dans l’esclavage de la nourriture. Aussi, nous ne devons pas nous centrer uniquement sur notre plan alimentaire. Le mode de vie OA nous propose un rétablissement à trois facettes — physique, émotionnel et spirituel. Se centrer uniquement sur l’aspect physique de notre rétablissement ne va pas résulter en de l’abstinence pour nous. Nous devons nous investir dans les trois aspects du mode de vie si nous espérons acquérir et maintenir notre abstinence sur une longue période de temps.

Quel est le lien entre la nourriture et les émotions ? 

Pour un outremangeur compulsif (outremangeuse compulsive), manger est souvent lié à nos émotions. Nous ne sommes jamais complètement rassasiés, peu importe les quantités que nous ingérons, parce lorsque nous mangeons c’est souvent pour apaiser nos émotions plutôt que notre faim. Nous mangeons quand nous sommes énervés, amoureux, pour célébrer, parce que nous sommes seuls, pour fuir, par plaisir ou parce que nous vivons une forme d’inconfort. Nous mangeons certains aliments pour nous «geler», pour nous anesthésier. Nous mangeons parce que nous sommes en colère, à cause d’un ressentiment, ou parce que nous vivons de l’envie, de la peur, de l’orgueil, de la culpabilité ou un deuil. 

À mesure que le problème s’envenime, et il en est toujours ainsi puisque c’est une maladie progressive, l’impact dévastateur de la compulsion à outremanger va commencer à peser lourd dans la balance en y opposant les plaisirs temporaires ou l’apaisement que le fait de manger nous apportait autrefois. Éventuellement, certains d’entre nous allons répété ces gestes compulsifs si longtemps que nous allons devenir dépendants d’avoir continuellement de la nourriture à nous mettre sous la dent sans raison apparente, même quand ce plaisir est devenu une torture.

Qu’est ce qui se passe lorsque je ne suis pas mon plan alimentaire ? 

La rechute n’est pas inévitable. Cependant, nous devrions prendre tous les moyens possibles pour l’éviter. Si nous commettons une erreur et que nous ne suivions plus notre plan alimentaire, ça ne fait pas de nous une erreur. Nous admettons que nous nous sommes trompés, nous apprenons ce que cet évènement nous a appris et nous passons à autre chose. Il n’y a pas rien à gagner de nous vautrer dans la honte, la culpabilité ou se mettre à nous haïr nous-mêmes. Une rechute réaffirme le fait que nous sommes encore atteints de cette maladie, que nous ne pouvons nous-mêmes contrôler notre alimentation. Nous ne sommes pas des échecs parce que nous avons commis une erreur. Notre échec ou ce qui nous empêche de réussir, c’est souvent ne pas vouloir recommencer.

Et ma famille ? Comment puis-je leur faire ça ? 

Nous avons découvert que si nous ne prenons pas soin de nous, nous allons dérober aux autres le meilleur de nous-mêmes. La meilleure chose que nous pouvons faire  pour ceux et celles que nous aimons, c’est de nous rétablir de cette maladie, peu importe ce que cela exige.  Ceux et celles qui nous aiment désirent que nous soyons en santé et heureux.

Est-ce que je vais suivre ce plan alimentaire toute ma vie ? 

Nous avons besoin de rester flexible et honnête à propos de notre plan. Un changement dans notre plan alimentaire n’est pas un  bris d’abstinence, du moment que nous n’avons pas recommencé à manger compulsivement. Les plans alimentaires peuvent changer avec le temps à mesure que notre expérience s’accroît et que notre corps change. Nous pouvons penser qu’un aliment en particulier n’est pas un déclencheur puis plus tard découvrir que c’en est un.  Ou nous pouvons croire que nous devons perdre du poids  mais que ça ne se passe pas ainsi avec notre plan présentement.  Si nous avons participé à OA depuis quelques temps,  nous pouvons découvrir que nous avons besoin soit de moins de nourriture ou de plus d’exercices pour maintenir un poids constant. 
Nous pouvons même changer d’aliments déclencheurs. Pendant une période de temps, nous pouvons avoir aucune misère à nous abstenir d’un aliment en particulier pour en venir un bon matin à nous lever avec un désir insatiable de manger cet aliment. Quand nous pensons à changer quoi que ce soit, c’est sage de consulter un professionnel et d’avertir notre parrain des changements que nous allons faire à notre plan alimentaire.

Qu’est-ce qui va se passer si je suis consciencieusement mon plan alimentaire toute ma vie ? 

La réussite va nous permettre d’améliorer notre estime de nous-mêmes et d’éprouver de la gratitude pour notre Puissance supérieure. Notre opinion favorable de nous-mêmes commence à augmenter quand nous commençons à voir des résultats tangibles de notre pratique des trois aspects de notre mode de vie. Nous en venons à comprendre que l’estime de soi ne vient pas des autres  mais de notre for intérieur. Le chaos et la noirceur ont été remplacés par un nouvel éclairage lumineux et une nouvelle clarté. Nos réussites sont de bons renforcements pour nous apercevoir que nous sommes dans la bonne direction et pour nous motiver à continuer notre cheminement avec les Douze Étapes. C’est ce qui va faire que nous allons être soulagés de notre compulsion alimentaire. Et en devenant ainsi abstinents, nous allons pouvoir aider ceux et celles qui se retrouvent où nous étions auparavant.

Nous pouvons y arriver 

C’est une vérité fondamentale que nous avons le choix  , si nous le désirons, de faire quelque chose à propos de notre problème de bouffe — peu importe les circonstances, peu importe ce que nous avons fait ou omis de faire par le passé, peu importe combien nous nous croyons faibles quand il s’agit de nous alimenter. Nous n’avons plus à être prisonniers de notre compulsion alimentaire. Nous pouvons, dès maintenant, commencer ce cheminement personnel de rétablissement et de transformation. Nous pouvons nous entraider. Nous l’avons fait. Nous sommes comme vous. 
Bienvenue.

Les DOUZE ÉTAPES des Outremangeurs Anonymes

1
Nous avons admis que nous étions impuissants devant la nourriture, que nous avions perdu la maîtrise de notre vie.
2
Nous en sommes venus à croire qu'une puissance supérieure à nous?mêmes pouvait nous rendre la raison.
3
Nous avons décidé de confier notre volonté et notre vie aux soins de Dieu tel que nous le concevions.
4
Nous avons courageusement procédé à un inventaire moral, minutieux de nous?
mêmes.
5
Nous avons avoué à Dieu, à nous?
mêmes et à un autre être humain la nature exacte de nos torts.
6
Nous avons pleinement consenti à ce que Dieu élimine tous nos défauts de caractère.
7
Nous lui avons humblement demandé de faire disparaître nos déficiences.
8
Nous avons dressé une liste de toutes les personnes que nous avions lésées et nous avons consenti à leur faire amende honorable.
9
Nous avons réparé nos torts directement envers ces personnes, partout où c'était possible sauf, lorsqu'en ce faisant, nous pouvions leur nuire ou faire tort à d'autres.
10
Nous avons poursuivi notre inventaire personnel et admis nos torts dès que nous nous en sommes aperçus.
11
Nous avons cherché par la prière et la méditation à améliorer notre contact conscient avec Dieu, tel que nous le concevions, le priant seulement de nous faire connaître sa volonté à notre égard et de nous donner la force de l'exécuter.
12
Ayant connu un réveil spirituel comme résultat de ces Étapes, nous avons essayé de transmettre le message aux outremangeurs compulsifs et de mettre en pratique ces principes dans tous les domaines de notre vie.

 

Les DOUZE TRADITIONS des Outremangeurs Anonymes

1
Notre bien?être commun devrait venir en premier lieu ; le relèvement personnel dépend de l'unité des OA.
2
Pour le bénéfice de notre groupe, il n'existe qu'une seule autorité ultime, un Dieu d'amour comme il peut se manifester dans la conscience de notre groupe. Nos chefs ne sont que de fidèles serviteurs; ils ne gouvernent pas.
3
La seule condition requise pour devenir membre des OA est le désir d'arrêter de manger compulsivement.
4
Chaque groupe devrait être autonome, sauf lorsque son action touche d'autres groupes ou OA dans son ensemble.
5
Chaque groupe n'a qu'un but primordial, transmettre son message aux outremangeurs compulsifs qui souffrent encore.
6
Un groupe OA ne doit jamais endosser, financer des groupements connexes ou étrangers ni leur prêter le nom de OA, de peur des soucis d'argent, de propriété et de prestige ne nous distraient de notre but premier.
7
Chaque groupe OA doit subvenir entièrement à ses besoins, refusant les contributions de l'extérieur.
8
OA devrait toujours demeurer non professionnel, mais nos centres de service peuvent engager des employés spécialisés.
9
OA comme tel, ne devrait jamais être organisé; cependant nous pouvons constituer des conseils de service ou des comités directement responsables envers ceux qu'ils servent.
10
OA n'exprime jamais d'opinion sur des sujets étrangers; le nom de OA ne doit jamais être mêlé à des controverses publiques.
11
La politique de nos relations publiques est fondée sur l'attrait plutôt que sur la réclame; nous devons toujours garder l'anonymat dans nos rapports avec la presse, la radio, la télévision et le cinéma.
12
L'anonymat est la base spirituelle de nos Traditions et nous rappelle toujours de placer les principes au?dessus des personnalités.

 

A PLAN OF EATING 
A tool for living  — one day at a time
ã1998 Overeaters Anonymous, Inc. All rights reserved / Tous droits réservés

Pour rejoindre Outremangeurs Anonymes :
Overeaters Anonymous Inc. Worid Service Office 6075 Zenith Court NE 
Rio Rancho, New Mexico 87124?6424 USA 
Addresse postale : P.O. Box 44020 Rio Rancho, NM 87174?4020 USA
Téléphone : 1-505-891-2664 


En 1987 (amendée en 1997), la politique qui suit concernant les plans alimentaires a été adoptée : La Conférence de Services Mondiaux de OA, après moultes considérations, et bien que plusieurs membres OA choissisent de suivre un plan alimentaire dans leur programme personnel de rétablissement, dit qu’offrir des régimes alimentaires à des réunions OA est une violation de la Dixième Tradition. Alors que chaque membre OA est libre de choisir son propre plan alimentaire pour atteindre son abstinence, OA dans son ensemble ne peut imprimer, endosser ou distribuer à ses membres des informations concernant des régimes alimentaires. Le domaine de la nutrition est sujet à des controverses à l’extérieur du mouvement ; engager des professionnels pour produire des régimes alimentaires pour les utiliser dans les réunions est aussi une violation de la Huitième Tradition, puisque nous devons à tout jamais demeurer non professionnel. Les groupes qui endossent des régimes alimentaires en les distribuant à leurs réunions nuisent à OA dans son ensemble. Nous demandons aux groupes, intergroupes et régions de OA d’adhérer à cette politique et de cesser d’utiliser à leurs réunions toute information concernant les régimes alimentaires. Nous devrions nous préoccuper plutôt de notre rétablissement et de notre mode de vie — les Douze Étapes. 
 


Ce texte a été traduit par Gilles Vinet, d’Au Centre de la Vie  dans le respect du mode de vie OA, les Douze Étapes des Outremangeurs Anonymes


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