Un
outil de rétablissement pour vivre un jour à la fois
A Plan of Eating a
tool for living— one day at a time
La plupart d’entre nous sommes
arrivés à Outremangeurs Anonymes avec comme espoir d’y trouver
le régime alimentaire parfait et d’y perdre du poids. Nous y avons
découvert un mode de vie avec Douze Étapes qui nous donne
une base pour vivre un jour à la fois. Mais sans diète !
Nous y avons découvert de l’amour inconditionnel et de l’entraide.
Mais sans régime ! Comme nouveaux qui arrivent à OA, nous
nous sommes retrouvés confus. Où se trouvait le régime
alimentaire ?
Il y a une solution
Nous avons vite appris que
OA n’offre pas de régime alimentaire spécifique. Nous en
sommes venus plutôt à comprendre qu’à la base pour
arrêter de manger compulsivement — et de continuer à cesser
ces comportements compulsifs — se trouvait une transformation personnelle
et intérieure. Ce changement intérieur s’opère en
mettant en pratique les Douze Étapes et en apprenant à vivre
selon les principes contenus dans ces Étapes.
La perte de notre obsession
alimentaire est un des résultats de la mise en pratique des Étapes.
Nous apprenons à vivre sans manger compulsivement et c’est ce que
nous appelons l’abstinence. Cependant, cela exige de nous du temps et des
actions. Les huit outils du programme — un plan alimentaire, l’écriture,
les publications, les appels téléphoniques, le parrainage
(marrainage), l’anonymat, les réunions et le service — sont les
actions qu’il faut poser chaque jour, minute après minute pour nous
garder centrés et abstinents en mettant en pratique les Douze Étapes.
Développer un plan
alimentaire qui est sain est un des premiers outils de notre mode de vie
que nous allons utiliser. Bien qu’aucun plan alimentaire ne puisse être
vraiment efficace sans un travail assidu des Étapes, lorsque nous
utilisons un plan alimentaire comme outil de rétablissement, ça
nous permet de composer avec la nourriture d’une manière calme,
rationnelle et équilibrée. Nous suivons ce plan alimentaire
un repas à la fois, un jour à la fois. C’est le début
d’un apprentissage dans l’art de s’alimenter pour satisfaire nos besoins
physiologiques plutôt qu’apaiser nos turbulences émotionnelles.
Cette brochure peut nous
aider à développer un plan personnel alimentaire. Ça
ne signifie pas que c’est la seule façon d’acquérir une abstinence
ou que d’autres plans ne sont pas valables.
C’est important que nous
définissions une nouvelle manière de nous alimenter.
Nous ne sommes pas comme
des mangeurs normaux. Évidemment, il y a quelque chose qui ne va
pas dans nos habitudes alimentaires, ou nous ne serions pas arrivés
chez OA. Les outremangeurs compulsifs sont différents des mangeurs
normaux. Les gens normaux cessent de manger quand ils n’ont plus faim.
Nous en sommes incapables. Les gens normaux ne cachent pas des aliments,
ni vont-ils planifier de se rendre à cette cachette pour manger
lorsque personne ne va être là pour s’en apercevoir. Nous
en sommes capables. Les gens normaux ne se servent pas de la nourriture
pour apaiser leur insécurité et leurs peurs ou pour se procurer
un échappatoire, une fuite de leurs soucis et de leurs problèmes.
Nous en sommes capables. Les gens normaux ne ressentent pas de la culpabilité
et de la honte à propos de leur façon de s’alimenter. Nous
en sommes capables.
Chez les 0A, nous découvrons
que notre problème n’est pas une faiblesse de caractère ou
un manque de volonté. Nous sommes atteints d’une maladie. Quand
la nourriture est devant nous ou qu’elle nous appelle irrévocablement,
nous ne pouvons faire appel aux ressources de notre volonté et à
nos meilleures intentions pour prendre de saines décisions vis-à-vis
notre alimentation. Nous nous sommes fait des centaines de résolutions
et nous avons fait des centaines de promesses à d’autres,
nous avons essayé chaque nouveau régime, participé
à des thérapies, des sessions d’hypnose, reçu des
injections et pris des médicaments ; malgré tout cela, nous
ne pouvions pas arrêter de manger compulsivement.
Que nous développions
un plan alimentaire
En établissant un
plan alimentaire, c’est le début de notre libération de la
compulsion alimentaire. Au lieu de dépendre de nos résolutions
et de notre volonté pour nous aider à prendre de saines décisions
devant la porte du réfrigérateur ou d’un restaurant, nous
allons préparer à l’avance un plan alimentaire sensé.
Au départ, plusieurs d’entre nous utilisent un plan alimentaire
quotidien qui précise ce que nous allons manger, quand, comment
et en quelles quantités. Ce plan à chaque jour nous est utile
pour séparer notre alimentation de nos émotions et nous soulage
d’avoir à prendre des décisions qu’autrefois nous devions
prendre tout au long de la journée. En diminuant ainsi le temps
consacré à réfléchir à ce que nous allons
manger, cela nous permet de faire un ménage dans notre esprit concernant
les conflits en cours entre notre propre volonté et notre maladie.
Nous allons aussi découvrir
que nous sommes plus en mesure de suivre notre plan alimentaire si nous
le partageons quotidiennement à un parrain (marraine). Tout
comme le reste du mode de vie, nous n’avons qu’à le faire un jour
à la fois. Nous n’avons pas à réfléchir ce
que ça nous impose pour le reste de notre vie.
Un historique de notre alimentation
Un des premiers pas à
prendre pour développer un plan alimentaire, c’est de prendre un
inventaire honnête et courageux de notre façon de nous alimenter.
Quelles relations avons-nous eu avec la nourriture par le passé,
de notre enfance à aujourd’hui ? Nous regardons avec une rigoureuse
honnêteté nos patterns de comportements alimentaires. Quand
avons-nous commencé à manger compulsivement ? Qu’est-ce qui
se passait dans notre vie à ce moment ? Quels aliments mangions-nous
de manière compulsive ? Quels aliments mangeons-nous de manière
compulsive aujourd’hui ? Quels aliments font partie de nos obsessions mentales
? Quels aliments génèrent des frénésies alimentaires
chez nous ? Quand est-ce que nous outremangeons compulsivement ? Quelle
est la relation de nos réactions entre les événements
de notre vie de tous les jours et nos comportements alimentaires ? Nous
croyons aussi qu’il est nécessaire de regarder nos vieux et nos
plus récents patterns de comportements alimentaires de sorte que
nous puissions établir pour notre alimentation de nouvelles habitudes
plus saines. Les questions de la Première Étape contenues
dans Le Cahier des Douze Étapes des Outremangeurs Anonymes sont
un bon point de départ pour procéder à un tel inventaire.
Aliments déclencheurs
de frénésie alimentaire
Quand nous jetons un regard
honnête à nos patterns alimentaires, nous découvrons
que non seulement c’est une habitude d’outremanger mais que nous avons
aussi de fortes préférences pour certains aliments ou pour
certains groupes alimentaires. Nous découvrons que certains aliments
— en plus d’outremanger en général — semblent favoriser l’état
ou la sensation de manque pour continuer à manger. Quelquefois,
nous avons l’intention de n’en prendre qu’un seul morceau ou portion et
nous finissons par en avaler dix. À d’autres moments, le désir
impérieux de manger est plus subtil. En prendre un ça passe
aujourd’hui, le lendemain il nous en faut deux ou trois et puis soudain
c’est cinq ou dix. Chez les OA, nous mettons l’emphase sur l’importance
de ne pas prendre une première bouchée de nos aliments déclencheurs
d’orgies ou virées alimentaires. Parce que ces aliments déclencheurs
varient d’une personne à l’autre, nous devons chacun déterminer
quels aliments sont déclencheurs de nos états personnels
de manque.
Nous pouvons vous aider,
mais ce sera votre plan alimentaire
OA ne fait pas de réclame,
n’endosse ou ne distribue aucun plan alimentaire spécifique.
Pour être guidé au niveau de notre diète alimentaire,
nous cherchons les conseils à propos d’une saine alimentation auprès
de professionnels de la santé qualifiés comme un médecin
ou un nutritionniste. En plus de ces professionnels, les parrains (marraines)
OA peuvent aussi très bien comprendre le défi que vous désirez
relever. Ils mettent en pratique et vivent le mode de vie des Douze Étapes
au meilleur de leurs capacités. Leur objectif est de nous offrir
du support pour que nous mettions en pratique ce mode de vie et nous aider
à obtenir des insights quant à nos patterns de comportements
compulsifs et non de nous donner des conseils médicaux ou nutritionnels.
Le plus important, c’est qu’ils peuvent partager avec nous ce qui fonctionne
et ce qui ne marche pas pour eux.
Prendre ça un jour
à la fois
Après avoir défini
clairement cette nouvelle vue d’ensemble de nos nouveaux comportements
alimentaires, plusieurs d’entre nous se penchent maintenant sur les points
précis de notre quotidien. Par exemple, juste pour aujourd’hui,
nous allons manger certains de ces aliments pour déjeuner ; nous
allons manger certains de ces aliments pour le lunch ; et nous allons manger
certains de ces aliments pour souper. Quelques-uns parmi nous pourront
manger trois repas par jour. D’autres vont planifier plusieurs collations.
Pour diverses raison d’ordre médical, d’autres devront suivre d’autres
plans. Peut-être que pour certains d’entre nous, il est préférable
d’éviter les aliments qualifiés «junk-food»,
les deuxièmes portions ou de faire la bombe. Pour plusieurs parmi
nous, une planification très rigoureuse s’impose comme de décider
des quantités exactes de chaque aliment qu’ils vont ingérer.
Nous avons peut-être besoin d’écrire notre plan à chaque
jour ou de l’écrire une fois pour toutes et de s’y référer
quotidiennement. Nous partageons notre plan alimentaire avec notre parrain
(marraine) ou nous nous engageons auprès de lui (d’elle) à
le suivre. Dresser un plan alimentaire et s’engager à le suivre
auprès de son parrain (marraine) nous aident à demeurer honnêtes
pour voir ce que nous mangeons et de recevoir un feedback objectif sur
ça. En confiant ainsi notre plan alimentaire, ça renforce
notre engagement à le suivre.
La compulsion alimentaire
est un symptôme, non le problème
Établir et mettre
en pratique un plan alimentaire, c’est le point de départ d’un cheminement
sur les plans physique, émotionnel et spirituel qui peut nous mener
à une vie où nous ne sentirons plus le besoin de manger avec
excès.
Acquérir ces nouvelles
habiletés fait partie de notre transformation intérieure
que nous devons atteindre avec un rétablissement à long terme.
Nous définissons les paramètres de ce plan alimentaire qui
va nous conduire à l’abstinence. Cependant, si nous nous centrons
uniquement sur nos habitudes alimentaires — qui ne sont simplement que
le symptôme du problème — en excluant le reste du mode de
vie, nous allons utiliser OA comme un régime alimentaire et éventuellement
nous allons retourner au cœur de notre maladie. Pour maintenir ce plan
alimentaire sur une plus ou moins longue période, nous devons accepter
tout le mode de vie : les Étapes, les Traditions et les autres outils.
C’est votre décision
La plupart des membres OA
en réablissement depuis longtemps prennent cette décision
de se servir d’un plan alimentaire. Maintenant, cette décision est
vôtre. Cet outil de rétablissement qu’est le plan alimentaire
offre à l’outremangeur compulsif une solution pour composer avec
la nourriture à tous les jours. Dans le texte anglais The
Twelve Steps and Twelve Traditions of Overeaters Anonymous (Les Douze Étapes
et les Douze Traditions des Outremangeurs Anonymes) il est écrit
: «the Steps, Traditions and tools are the vital difference between
OA and all other ways we have tried to stop eating» (p.130) (les
Étapes, les Traditions et les outils de rétablissement sont
la différence vitale qui existe entre OA et les autres moyens que
nous avons pris pour tenter de cesser d’outremanger) Maintenant c’est le
temps de cesser de manger compulsivement et de se servir des Douze Étapes
de cette fraternité pour se libérer de l’emprise de la nourriture
sur nous.
Ce qui suit sont des réponses
que vous pouvez vous poser concernant le plan alimentaire.
Si je suis impuissant
devant la nourriture, comment aurais-je la force de suivre ce plan ?
Notre Puissance supérieure
nous donne cette force, à condition que nous faisions aussi le travail
de base. Mettre en pratique les Douze Étapes, s’engager à
suivre notre plan alimentaire quotidien envers notre Puissance supérieure
et notre parrain (marraine), assister à des réunions, faire
des appels téléphoniques, étudier les publications
et utiliser les autres outils de rétablissement nous procurent cette
force pour accomplir ce que nous n’avons jamais été capable
de faire seuls.
Comment est-ce que ça
peut m’aider d’avoir un plan ?
Les gestes répétés
continuellement de manger compulsivement et les tentatives incessantes
de cacher nos comportements anormaux dilapident de grandes quantités
d’énergie psychique. Outremanger obscurcit nos mécanismes
de penser. La plupart des gens qui sont abstinents depuis peu parlent souvent
de la clarté de leur raisonnement et de l’augmentation de leur productivité,
bienfaits qui se sont produits seulement après quelques semaines
d’abstinence. Le processus de transformation intérieure par les
Douze Étapes requiert cette clarté et une rigoureuse honnêteté.
Un plan alimentaire menant à l’abstinence place la nourriture dans
une nouvelle perspective pour que nous puissions consacrer toutes nos énergies
à travailler de concert avec notre Puissance supérieure à
changer ces choses en nous qui ont besoin d’être changés.
Quelle différence
y a-t-il entre un plan alimentaire et l’abstinence ?
L’abstinence de manger compulsivement
est l’objectif de la mise en pratique du mode de vie. Sur le plan physique,
sa définition la plus simple, c’est de s’abstenir de manger compulsivement.
Sur les plans émotionnel et spirituel, l’abstinence est un état
d’esprit caractérisé par une libération de l’obsession
avec la nourriture ; cela se produit comme résultat de la mise en
pratique des Étapes et de la capitulation envers une Puissance supérieure.
Est-ce tout simplement
un autre régime ?
OA n’est pas une association
de régime alimentaire. Nous traitons notre compulsion alimentaire
comme une maladie physique, émotionnelle et spirituelle. Un plan
alimentaire, c’est le début d’un apprentissage d’un nouveau mode
d’alimentation. C’est un mode de vie, pas une solution temporaire. Contrairement
aux régimes, un plan alimentaire n’a rien à voir avec des
pertes de poids. Choisir de suivre sainement un plan alimentaire, c’est
choisir la vie.
Pourquoi est-ce si difficile
d’éliminer les excès de nourriture ?
Il n’y a pas de doute
que la nourriture atténue l’impact de nos émotions désagréables.
Quand nous sommes abstinents, nous commençons à faire l’expérience
d’émotions que la nourriture empêchait de nous frapper de
plein fouet. Le rétablissement consiste à apprendre à
faire face à ces émotions sans chercher réconfort
dans la bouffe.
Voici ce que nous allons
apprendre dans le développement émotionnel et spirituel que
la pratique du mode de vie amène. Les abus de nourriture nous empêchent
de vivre nos émotions et de composer avec elles («feeling
and dealing») et nous devons cesser de faire monter les aliments
à nos lèvres pour que nous puissions bénéficier
de tous les avantages que nous procurent le mode de vie.
C’est comme si la nourriture
était tout ce à quoi je pense.
Comment est-ce qu’un
plan alimentaire peut m’aider à cesser de ruminer ainsi ?
Un plan alimentaire nous
permet de réduire le temps que nous allons consacrer dans notre
journée à penser à la nourriture. Nous planifions
une fois par jour, nous l’écrivons et nous confions le tout à
notre Puissance supérieure et à notre parrain (marraine)
et nous ne repensons plus à la bouffe tant que nous n’avons pas
à prendre un repas. Confier notre plan alimentaire à notre
Puissance supérieure et à notre parrain (marraine) nous permet
immédiatement de libérer notre esprit de pensées centrées
sur la nourriture et d’améliorer notre intérêt envers
le reste du mode de vie et des autres domaines de nos vies. Avec le temps,
notre plan alimentaire va devenir un nouveau pattern positif dans notre
vie.
Suivre un plan alimentaire
à tous les jours, ça semble trop difficile.
Pourquoi n’ai-je pas
cette discipline ?
Notre bonne volonté
à faire vraiment quelque chose à propos de notre compulsion
alimentaire, c’est souvent le résultat de deux choses. La première,
c’est la souffrance. La souffrance était devenue tellement grande
que finalement nous sommes devenus prêts à poser certains
gestes. La deuxième, c’est que nous allons évolué
quant à notre définition de l’autosuffisance. La plupart
d’entre nous avons souffert de cette illusion que l’autosuffisance représentait
un des objectifs de la vie et que c’était un défaut que ne
pas se suffire à soi-même. Commencer à mettre en pratique
le mode de vie OA, ça signife se défaire de cette illusion
et reconnaître que nous sommes impuissants.
Pour utiliser cet outil
de rétablissement qu’est le plan alimentaire, nous devons être
prêts à accepter que notre maladie est plus forte que notre
volonté. Nous devons aussi être prêts à essayer
un autre mode de vie que le nôtre ce qui inclut une planification
de nos repas, un engagement envers quelqu’un, l’abandon des aliments nous
causant des problèmes et un apprentissage à reconnaître
la différence entre une faim stimulée par nos émotions
ou une faim réelle. Nous devons être prêts à
recommencer si nous échouons. Et ce qu’il y a de plus important,
nous devons être prêts à mettre cette recherche d’atteindre
notre abstinence en cessant de manger compulsivement comme priorité
à quoi que ce soit.
Lorsque ce désir
impérieux de manger m’obsède et me rend fou,
comment puis-je suivre
mon plan alimentaire ?
Penser à manger n’est
pas outremanger. Nous n’avons pas à réagir ainsi lorsque
nous vivons des émotions. La pire chose que nous puissions faire
c’est de tenter de nous convaincre autrement. Notre volonté sans
aide va presque toujours s’avérer défaillante. Poser un geste
concret rapidement — toute action autre que de manger — va habituellement
être suffisante pour nous enlever ce désir insatiable. Voici
quelques gestes que nous pouvons poser : demander à notre Puissance
supérieure de nous enlever notre présente obsession, aller
à une réunion OA, décrire par écrit nos émotions,
lire des publications OA ou AA pour nous aider à nous recentrer
sur notre rétablissement et nous rappeler que nous pouvons nous
abstenir de manger pour l’instant, peu importe ce qui nous arrive. Pour
plus de suggestions, voyez la brochure OA «Avant de prendre une première
bouchée compulsive» .
Quel est le principal
piège à surveiller
en essayant de suivre
mon plan alimentaire ?
Principalement l’obstacle
numéro 1, c’est mon raisonnement. Nos pensées irrationnelles
peuvent nous convaincre que notre plan alimentaire est une perte de liberté
alors qu’en fait, c’est le chemin qui mène à la libération
des affres de notre compulsion. Cette illusion peut nous maintenir très
longtemps dans l’esclavage de la nourriture. Aussi, nous ne devons pas
nous centrer uniquement sur notre plan alimentaire. Le mode de vie OA nous
propose un rétablissement à trois facettes — physique, émotionnel
et spirituel. Se centrer uniquement sur l’aspect physique de notre rétablissement
ne va pas résulter en de l’abstinence pour nous. Nous devons nous
investir dans les trois aspects du mode de vie si nous espérons
acquérir et maintenir notre abstinence sur une longue période
de temps.
Quel est le lien entre
la nourriture et les émotions ?
Pour un outremangeur compulsif
(outremangeuse compulsive), manger est souvent lié à nos
émotions. Nous ne sommes jamais complètement rassasiés,
peu importe les quantités que nous ingérons, parce lorsque
nous mangeons c’est souvent pour apaiser nos émotions plutôt
que notre faim. Nous mangeons quand nous sommes énervés,
amoureux, pour célébrer, parce que nous sommes seuls, pour
fuir, par plaisir ou parce que nous vivons une forme d’inconfort. Nous
mangeons certains aliments pour nous «geler», pour nous anesthésier.
Nous mangeons parce que nous sommes en colère, à cause d’un
ressentiment, ou parce que nous vivons de l’envie, de la peur, de l’orgueil,
de la culpabilité ou un deuil.
À mesure que le problème
s’envenime, et il en est toujours ainsi puisque c’est une maladie progressive,
l’impact dévastateur de la compulsion à outremanger va commencer
à peser lourd dans la balance en y opposant les plaisirs temporaires
ou l’apaisement que le fait de manger nous apportait autrefois. Éventuellement,
certains d’entre nous allons répété ces gestes compulsifs
si longtemps que nous allons devenir dépendants d’avoir continuellement
de la nourriture à nous mettre sous la dent sans raison apparente,
même quand ce plaisir est devenu une torture.
Qu’est ce qui se passe
lorsque je ne suis pas mon plan alimentaire ?
La rechute n’est pas inévitable.
Cependant, nous devrions prendre tous les moyens possibles pour l’éviter.
Si nous commettons une erreur et que nous ne suivions plus notre plan alimentaire,
ça ne fait pas de nous une erreur. Nous admettons que nous nous
sommes trompés, nous apprenons ce que cet évènement
nous a appris et nous passons à autre chose. Il n’y a pas rien à
gagner de nous vautrer dans la honte, la culpabilité ou se mettre
à nous haïr nous-mêmes. Une rechute réaffirme
le fait que nous sommes encore atteints de cette maladie, que nous ne pouvons
nous-mêmes contrôler notre alimentation. Nous ne sommes pas
des échecs parce que nous avons commis une erreur. Notre échec
ou ce qui nous empêche de réussir, c’est souvent ne pas vouloir
recommencer.
Et ma famille ? Comment
puis-je leur faire ça ?
Nous avons découvert
que si nous ne prenons pas soin de nous, nous allons dérober aux
autres le meilleur de nous-mêmes. La meilleure chose que nous pouvons
faire pour ceux et celles que nous aimons, c’est de nous rétablir
de cette maladie, peu importe ce que cela exige. Ceux et celles qui
nous aiment désirent que nous soyons en santé et heureux.
Est-ce que je vais suivre
ce plan alimentaire toute ma vie ?
Nous avons besoin de rester
flexible et honnête à propos de notre plan. Un changement
dans notre plan alimentaire n’est pas un bris d’abstinence, du moment
que nous n’avons pas recommencé à manger compulsivement.
Les plans alimentaires peuvent changer avec le temps à mesure que
notre expérience s’accroît et que notre corps change. Nous
pouvons penser qu’un aliment en particulier n’est pas un déclencheur
puis plus tard découvrir que c’en est un. Ou nous pouvons
croire que nous devons perdre du poids mais que ça ne se passe
pas ainsi avec notre plan présentement. Si nous avons participé
à OA depuis quelques temps, nous pouvons découvrir
que nous avons besoin soit de moins de nourriture ou de plus d’exercices
pour maintenir un poids constant.
Nous pouvons même
changer d’aliments déclencheurs. Pendant une période de temps,
nous pouvons avoir aucune misère à nous abstenir d’un aliment
en particulier pour en venir un bon matin à nous lever avec un désir
insatiable de manger cet aliment. Quand nous pensons à changer quoi
que ce soit, c’est sage de consulter un professionnel et d’avertir notre
parrain des changements que nous allons faire à notre plan alimentaire.
Qu’est-ce qui va se passer
si je suis consciencieusement mon plan alimentaire toute ma vie ?
La réussite va nous
permettre d’améliorer notre estime de nous-mêmes et d’éprouver
de la gratitude pour notre Puissance supérieure. Notre opinion favorable
de nous-mêmes commence à augmenter quand nous commençons
à voir des résultats tangibles de notre pratique des trois
aspects de notre mode de vie. Nous en venons à comprendre que l’estime
de soi ne vient pas des autres mais de notre for intérieur.
Le chaos et la noirceur ont été remplacés par un nouvel
éclairage lumineux et une nouvelle clarté. Nos réussites
sont de bons renforcements pour nous apercevoir que nous sommes dans la
bonne direction et pour nous motiver à continuer notre cheminement
avec les Douze Étapes. C’est ce qui va faire que nous allons être
soulagés de notre compulsion alimentaire. Et en devenant ainsi abstinents,
nous allons pouvoir aider ceux et celles qui se retrouvent où nous
étions auparavant.
Nous pouvons y arriver
C’est une vérité
fondamentale que nous avons le choix , si nous le désirons,
de faire quelque chose à propos de notre problème de bouffe
— peu importe les circonstances, peu importe ce que nous avons fait ou
omis de faire par le passé, peu importe combien nous nous croyons
faibles quand il s’agit de nous alimenter. Nous n’avons plus à être
prisonniers de notre compulsion alimentaire. Nous pouvons, dès maintenant,
commencer ce cheminement personnel de rétablissement et de transformation.
Nous pouvons nous entraider. Nous l’avons fait. Nous sommes comme vous.
Bienvenue.
Les DOUZE ÉTAPES
des Outremangeurs Anonymes
1
|
Nous avons admis
que nous étions impuissants devant la nourriture, que nous avions
perdu la maîtrise de notre vie. |
2
|
Nous en sommes venus à
croire qu'une puissance supérieure à nous?mêmes pouvait
nous rendre la raison. |
3
|
Nous avons décidé
de confier notre volonté et notre vie aux soins de Dieu tel que
nous le concevions. |
4
|
Nous avons courageusement
procédé à un inventaire moral, minutieux de nous?
mêmes. |
5
|
Nous avons avoué
à Dieu, à nous?
mêmes et à
un autre être humain la nature exacte de nos torts. |
6
|
Nous avons pleinement consenti
à ce que Dieu élimine tous nos défauts de caractère. |
7
|
Nous lui avons humblement
demandé de faire disparaître nos déficiences. |
8
|
Nous avons dressé
une liste de toutes les personnes que nous avions lésées
et nous avons consenti à leur faire amende honorable. |
9
|
Nous avons réparé
nos torts directement envers ces personnes, partout où c'était
possible sauf, lorsqu'en ce faisant, nous pouvions leur nuire ou faire
tort à d'autres. |
10
|
Nous avons poursuivi notre
inventaire personnel et admis nos torts dès que nous nous en sommes
aperçus. |
11
|
Nous avons cherché
par la prière et la méditation à améliorer
notre contact conscient avec Dieu, tel que nous le concevions, le priant
seulement de nous faire connaître sa volonté à notre
égard et de nous donner la force de l'exécuter. |
12
|
Ayant connu un réveil
spirituel comme résultat de ces Étapes, nous avons essayé
de transmettre le message aux outremangeurs compulsifs et de mettre en
pratique ces principes dans tous les domaines de notre vie. |
Les DOUZE TRADITIONS des
Outremangeurs Anonymes
1
|
Notre bien?être
commun devrait venir en premier lieu ; le relèvement personnel dépend
de l'unité des OA. |
2
|
Pour le bénéfice
de notre groupe, il n'existe qu'une seule autorité ultime, un Dieu
d'amour comme il peut se manifester dans la conscience de notre groupe.
Nos chefs ne sont que de fidèles serviteurs; ils ne gouvernent pas. |
3
|
La seule condition requise
pour devenir membre des OA est le désir d'arrêter de manger
compulsivement. |
4
|
Chaque groupe devrait être
autonome, sauf lorsque son action touche d'autres groupes ou OA dans son
ensemble. |
5
|
Chaque groupe n'a qu'un
but primordial, transmettre son message aux outremangeurs compulsifs qui
souffrent encore. |
6
|
Un groupe OA ne doit jamais
endosser, financer des groupements connexes ou étrangers ni leur
prêter le nom de OA, de peur des soucis d'argent, de propriété
et de prestige ne nous distraient de notre but premier. |
7
|
Chaque groupe OA doit subvenir
entièrement à ses besoins, refusant les contributions de
l'extérieur. |
8
|
OA devrait toujours demeurer
non professionnel, mais nos centres de service peuvent engager des employés
spécialisés. |
9
|
OA comme tel, ne devrait
jamais être organisé; cependant nous pouvons constituer des
conseils de service ou des comités directement responsables envers
ceux qu'ils servent. |
10
|
OA n'exprime jamais d'opinion
sur des sujets étrangers; le nom de OA ne doit jamais être
mêlé à des controverses publiques. |
11
|
La politique de nos relations
publiques est fondée sur l'attrait plutôt que sur la réclame;
nous devons toujours garder l'anonymat dans nos rapports avec la presse,
la radio, la télévision et le cinéma. |
12
|
L'anonymat est la base spirituelle
de nos Traditions et nous rappelle toujours de placer les principes au?dessus
des personnalités. |
A PLAN OF EATING
A tool for living
— one day at a time
ã1998 Overeaters
Anonymous, Inc. All rights reserved / Tous droits réservés
Pour rejoindre Outremangeurs
Anonymes :
Overeaters Anonymous Inc.
Worid Service Office 6075 Zenith Court NE
Rio Rancho, New Mexico 87124?6424
USA
Addresse postale : P.O.
Box 44020 Rio Rancho, NM 87174?4020 USA
Téléphone
: 1-505-891-2664
En 1987 (amendée en
1997), la politique qui suit concernant les plans alimentaires a été
adoptée : La Conférence de Services Mondiaux de OA, après
moultes considérations, et bien que plusieurs membres OA choissisent
de suivre un plan alimentaire dans leur programme personnel de rétablissement,
dit qu’offrir des régimes alimentaires à des réunions
OA est une violation de la Dixième Tradition. Alors que chaque membre
OA est libre de choisir son propre plan alimentaire pour atteindre son
abstinence, OA dans son ensemble ne peut imprimer, endosser ou distribuer
à ses membres des informations concernant des régimes alimentaires.
Le domaine de la nutrition est sujet à des controverses à
l’extérieur du mouvement ; engager des professionnels pour produire
des régimes alimentaires pour les utiliser dans les réunions
est aussi une violation de la Huitième Tradition, puisque nous devons
à tout jamais demeurer non professionnel. Les groupes qui endossent
des régimes alimentaires en les distribuant à leurs réunions
nuisent à OA dans son ensemble. Nous demandons aux groupes, intergroupes
et régions de OA d’adhérer à cette politique et de
cesser d’utiliser à leurs réunions toute information concernant
les régimes alimentaires. Nous devrions nous préoccuper plutôt
de notre rétablissement et de notre mode de vie — les Douze Étapes.
Ce texte a été traduit par Gilles Vinet, d’Au Centre de la Vie dans le respect du mode de vie OA, les Douze Étapes des Outremangeurs Anonymes
|